Craonnelle en 1915

Craonnelle en 1915

Craonnelle en 1915

Monuments du département de l’Aisne détruits ou endommagés pendant la guerre de 1914-1918

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Craonne en 1914

Craonne en 1914

Craonne en 1914

Craonne en 1914

Rappel – La réorganisation des unités d’Infanterie

Suite à la réorganisation des unités, ce que nous avons vu dans

l’article précédent

, le Général Commandant en Chef Joffre avait décidé de créer une 162ème D.I par réorganisation et réduction du nombre de bataillons… suite aux pertes subies.

Le 1er C.A passe à 12 Bataillons répartis dans les 1er, 2ème , 51ème et 162ème Divisions d’Infanterie.


Le 33ème R.I qui appartenait depuis le début du conflit à la 2ème D.I passe ainsi à la 51ème Division d’Infanterie en fin octobre 1916.


La 3ème Brigade dont elle faisait partie a été dissoute lors de cette réorganisation.

Dans chaque division, l’ensemble de l’Infanterie sera commandée par un Général de Brigade.

La réorganisation du 1er Corps d’Armée devait être terminée en principe le 10 novembre 1916.

*

Les 4 Divisions qui forment le 1er C.A.

  • La 1ère D.I. sera composée des

    • 1er R.I
    • 201ème R.I
    • 233ème R.I
    • 1er Escadron du 6ème Chasseurs
  • La 2ème D.I (l’ancienne division des 33ème et 73ème R.I)

    • 8ème R.I.
    • 110ème R.I
    • 208ème R.I.
    • 2ème Escadron du 6ème Chasseurs

  • La 51ème D.I sera composée des :


    • 33ème R.I
    • 73ème R.I
    • 279ème R.I
    • 3ème Escadron du 6ème Chasseurs
  • La 162ème D.I nouvelle division formée avec :

    • 43ème R.I
    • 127ème R.I
    • 327ème R.I
    • 4ème Escadron du 6ème Chasseurs

Chaque Division devra avoir 3 régiments en 1ère ligne

Après les organisations des 4 divisions,

fin novembre

, la

51ème D.I

, la nouvelle Division du 33ème R.I, restera en réserve à la disposition du Général Commandant l’Armée

Craonne Chevreux

*

Le 33ème de retour en 1ère ligne


11 mars 1917 -14 avril 1917


Ligne de front dans le secteur de Craonnelle en mars 1917

Carte n°1 : Ligne de front dans le secteur de Craonnelle en mars 1917.


Ligne de partage du front des Ve et VIe Armées en mars 1917

Carte n°1 bis: Ligne de partage du front des Ve et VIe Armées en mars 1917.

Par le jeu des rotations des unités en 1ère ligne, la 51ème D.I en réserve va relever la 162ème D.I dans le secteur qu’elle occupait dans les environs de Craonnelle.

Voir carte 1

La 162ème D.I durant les grands froids de février* avait utilisé le plus gros de ses effectifs à l’application du plan d’aménagement de son secteur en vue des opérations futures.

Ce plan comportait toute une série de travaux divers qui visait à prévoir l’organisation des différentes lignes. Le secteur d’activité de la division est limité par la ligne de séparation des Vème

(à l’Est)

et VIème

(à l’Ouest)

Armées.

Le 06 mars, les Officiers supérieurs des 51ème et 162ème D.I s’étaient réunis au sud du Bois de Beaumarais** et le Bois des Couleuvres en vue de la prochaine relève.

Les 08 et 09 mars, les reconnaissances se firent au quartier du Blanc – Sablon.


** On retrouve aussi l’orthographe Beau Marais que nous utiliserons parfois.

Les Régiments de la 51ème D.I se répartiront ainsi dans le secteur

voir carte 2

:

  • A l’Ouest le

    273ème R.I

    dans le quartier du Moulin Rouge (ferme)
  • Au Centre, le

    73ème R.I

    dans le quartier de Blanc-Sablon
  • A l’Est, le

    33ème R.I

    dans le quartier de Beaumarais

Ils remplacent respectivement les 127ème, 43ème et 327ème R.I.

*Il est bon de rappeler que fin décembre, le secteur subissait des inondations records, ce que l’on n’avait plus vu depuis longtemps.

Et ce début d’année 1917 voit s’installer une vague de froid sur l’ensemble des régions de la France. Les températures relevées du 20 janvier au 15 février sont glaciales !

Les températures relevées en début février descendent sous les -20° C dans le secteur de Reims.

Les rivières de l’Est commencent à geler le 24 janvier alors que celles du Nord (dont celles de la Région parisienne) le sont dans les derniers jours de janvier (ce qui ne s’était pas produit depuis 1895).

L’armée française était très nettement sous-équipée pour y résister !


Le 11 mars 1917 :

Après avoir reçu les ordres de marche, le régiment commence à relayer le 327ème dans la nuit du 11 au 12 pour venir dans le quartier Beaumarais, le secteur de droite de la 51ème DI.

Ce 11 mars, 2 bataillons du 33ème remplacent ceux du 327ème  :

  • Le 3ème remplace 1 Bataillon du 327ème en en1ère ligne au sous-quartier du Bois de Beaumarais
  • Le 2ème Bataillon va en 2ème ligne

Le 33ème , quand il sera à l’arrière, va occuper les emplacements suivants :

  • 1er et 2ème Bataillons à Cuiry-les-Chaudardes
  • 3ème Bataillon

    • 2 cies à Beaurieux
    • 1 cie au camp Lerrede
    • La C.M sera au camp Boucheron

La relève s’effectue sous un bombardement incessant de l’ennemi sur la route de Craonnelle à Craonne.

Le soldat Timbert Arthur de la 3ème cie est blessé légèrement durant le transfert.

La période est encore propice aux mutations :

L’aide-major de 2ème classe de réserve Trousset venant de l’ambulance 7/12 est affecté au 33ème R.I en remplacement de l’aide-major de 2ème classe de Territoriale Boyer qui va à la 7/12

(ambulance)

.

Le Sous-Lieutenant Conia venant du 5ème Dragons est affecté au Régiment.


Emplacement de Régiments de la 51ème D.I dans le secteur de Craonnelle en mars 1917

Carte n°2 : Emplacement de Régiments de la 51ème D.I dans le secteur de Craonnelle en mars 1917.


Situation du 33ème R.I près de Craonnelle le 12 mars 1917

Carte n°3 : Situation du 33ème R.I près de Craonnelle le 12 mars 1917 (1ère ligne et cantonnements à l’arrière).


12 mars 1917 :

L’E.M et le CHR se portent

sur Beaumarais

.

Dans la nuit le 3ème Bataillon, comme prévu a relevé en 1ère ligne le Bataillon du 327ème dans le sous-quartier du Temple.

carte 4

Les 9ème et 11ème cies en 1ère ligne. La 10ème en soutien.

Les Allemands observaient les mouvements des troupes dans le secteur. Ils comptent sur un effet de surprise.

Pendant la relève, ils tentent un coup de main sur le quartier sud du Bois de Beaumarais (33ème) et sur le Bois des Couleuvres, sous quartier Aurousseau (73ème).

Alors qu’ils marchent vers leur nouvel emplacement, 4 éléments du 3ème Bataillon sont blessés par éclats d’obus à la ferme du Tordoir à Beaurieux :

  • Vandenbrouck Georges, caporal de la 11ème cie
  • Dumay Victor, soldat de 2ème classe de la 11ème cie
  • Larrouy Jean, soldat de 2ème classe de la 11ème cie
  • Sansberro Cadet, soldat de 2ème classe de la 11ème cie
Les positions des Régiments de la 51ème D.I dans le secteur de Craonnelle en mars 1917

Carte 4 : Les positions des Régiments de la 51ème D.I dans le secteur de Craonnelle en mars 1917.


13 mars 1917 :

Le Lieutenant-Colonel Partiot prend le commandement du quartier à 10 heures.

La 51ème Division remplace définitivement la 162ème D.I dans son secteur

Le 33ème lui,relève complètement le 327ème dans la nuit.

Les Sous-Lieutenant Rhué et Daubert venant du D.D sont affectés respectivement aux 5ème et 7ème cies.

Les tirs de l’artillerie ennemie s’atténuent sensiblement. La journée est plus calme.

Lachaud Jean, soldat de 2ème classe de la 3ème cie est blessé par un éclat d’obus au sous-quartier du Bois de Beaumarais.

Du 07 au 11mars, d’importantes chutes de neige ont paralysé le secteur durant plusieurs jours.

Du 13 au 19 mars, aucune action d’infanterie n’est envisagée hormis l’organisation de quelques patrouilles.

L’activité se résume par des échanges d’artillerie mais qui sont un danger permanent.

Les Allemands se montrent par moments assez actifs, ce qui amène la réplique de l’artillerie française qui répond par des tirs de représailles et de neutralisation

(tirs de destruction et de neutralisation de batteries ennemies)

.


14 mars 1917 :

La partie Nord du Bois de Beaumarais subit un bombardement intense.

En effectuant des tirs de réglage*, l’artillerie allemande touche le toit de l’Eglise de Chaudardes

(carte 3)

.


Le soldat de 1ère classe Deloffre Maurice de a 5ème cie est tué au secteur de Beaumarais en 1ère ligne par un éclat d’obus.

Le sous-lieutenant Frémeaux est évacué pour maladie.


*Tir de réglage :tir effectué avec un type d’obus quelquefois fumigène permettant de régler les tirs suivants.


15 mars 1917 :

Le Capitaine Laboria et le Lieutenant Bachmann sont mutés au Dépôt Divisionnaire et affectés respectivement aux 4ème et 8ème cie.

L’artillerie allemande s’acharne sur les ouvrages du Redan*, du Chemin de fer et de Provence.

(*secteur de la 1ère D.I) voir cartes 5 et 6

Après l’artillerie, c’est l’aviation qui se montre active.

A 3 heures, l’aviation allemande effectue une attaque nocturne et largue une bombe entre l’observatoire et le château de Blanc-Sablon sans détruire quoi que ce soit.

Carte 4

Dans la journée, les troupes observent une lutte d’avions. Ces joutes aériennes dureront trois jours.

Les 17 et 18 mars, 2 avions allemands seront abattus. L’un tombe le 17 dans le Bois des Buttes, l’autre le 18 mars à 9 heures la vallée de l’Aisne près de Concevreux.


Organisation à l’Est du Bois de Beaumarais

Carte 5: organisation à l’Est du Bois de Beaumarais.


Organisation à l’Ouest du Bois de Beaumarais

Carte 6: organisation à l’Ouest du Bois de Beaumarais.


16 mars 1917 :

Au 33ème, le 2ème Bataillon remplace en 1ère ligne le 1er Bataillon.

  • la 5ème cie à gauche
  • la 6ème à droite et
  • la 7ème en soutien

Le 1er Bataillon allant en réserve.

Le sous-Lieutenant Montaufier rentré de convalescence est affecté à la 5ème cie.


Le Régiment reçoit un 21ème renfort de : 5 sergents, 4 caporaux et 69 soldats.


17 mars 1917 :

L’aviation se montre très active des 2 côtés . Un avion allemand est abattu en flammes près de Corbeny. Un bimoteur français s’échoue dans le ravin de Paissy

carte 3

. Les Allemands concentrent leurs actions et mitraillent les avions de reconnaissance français.


18 mars 1917 :

Dans la nuit, l’artillerie allemande envoie des tirs de gros calibre sur l’observatoire de Blanc-Sablon.

D’autres tirs visent, par intermittence, les tranchées de 1ère ligne.

Léon Trodoux, soldat de 2ème classe de la 6ème cie est blessé.

Le sous-lieutenant Conia du 5ème Dragons est affecté à la 3ème cie.

Le sous-lieutenant Thellier rentré de convalescence est affecté à la 4ème cie du D.D.


19 mars 1917 :

Les bombardements se concentrent sur le centre du secteur, là où se trouve le 73ème.


20 mars 1917 :

L’artillerie ennemie ayant repéré nos ravitaillements effectués de nuit vise les convois.

De jour, ce sont les travailleurs qui subissent de violents bombardements.

Le Capitaine Gensoul passe au 86ème Territorial.

Le sergent Le Gouellec est promu sous-lieutenant à titre temporaire.

L’aide-major de 2ème classe de réserve Bonnaud est promu aide-major de 1ère classe de réserve.


21 mars 1917 :

L’artillerie ennemie vise les secteurs de 1ère ligne du 273ème.

Le sous-lieutenant Lemasson promu Lieutenant de réserve à titre temporaire.


22 mars 1917 :

Dans la nuit du 22 au 23, le 1er Bataillon remplace le 3ème Bataillon en 1ère ligne au sous-quartier du Temple.

  • 2ème cie à gauche
  • 3ème à droite et
  • 1ère en soutien

Henri Leleux, soldat de 2ème classe de la 5ème cie est blessé par éclat d’obus.


23 mars 1917 :

Sans changement.

Les tirs d’artillerie concernent le 73ème R.I.

L’infanterie de 1ère ligne du 33 concentre ses efforts à repérer les patrouilles ennemies et les chasser à coups de fusil.

Du côté français, le régiment envoie des patrouilles afin de repérer les possibles actions à mener.

Une tentative de coup de main se replie devant l’impossibilité de progresser.

Fourchaud Adrien, soldat de 2ème classe de la 7ème cie est blessé par éclat d’obus.

Dans la soirée, notre artillerie bombarde un regroupement suspect aux alentours de Craonne.


24 mars 1917 :

Sans changement.

Dans la journée, l’artillerie ennemie « réactionne » assez violemment au tir de la veille.

Des réseaux sont détruits.

En 1ère ligne, pour empêcher toute attaque ennemie, les compagnies de mitrailleurs déclenchent de nombreux tirs de précaution.

Vers 4 heures, de nombreux tirs d’artillerie de fusants de 77 tombent sur le quartier de Beaumarais sur l’ouvrage de Provence qui blesse 4 soldats du 33ème ;

  • Vignaud Antoine, soldat de 2ème classe de la 5ème cie est blessé
  • Monville Henri, soldat de 2ème classe de la 5ème cie est blessé
  • Chanteau Daniel, soldat de 1ère classe de la 5ème cie est blessé
  • Louis de Vigouroux, caporal de la 5ème cie est blessé


25 mars 1917 :

Sans changement pour le 33ème.

Par contre, à sa gauche, au lever du jour, un petit groupe d’Allemands, profitant des destructions partielle du réseau préparées depuis plusieurs jours et d’un encagement*par obus, tente un coup de main sur l’ouvrage à Cornes

(carte 6)

.

Mais cette tentative prévue et effectuée par un trop faible effectif avorte.

Le 33ème mis en alerte reste sur ses positions.


26 mars 1917 :

Le secteur du 33ème reste calme. L’artillerie allemande concentre ses tirs sur les secteurs des 73ème et 273ème R.I. A partir de 16h30, le village de Craonnelle et la cuvette d’Oulches sont particulièrement visés. Quelques patrouilles du 73ème battent en retraite face à une reconnaissance ennemie qui semble plus nombreuse en effectifs.


27 mars 1917 :

Depuis le 26 mars, on observe l’artillerie allemande redouble d’activité ce qui fait craindre une offensive sur le secteur. Les positions arrières sont visées (Maizy – Beaurieux).

Ces bombardements font une vingtaine de victimes d’une autre division que la 51ème.

Les obusiers allemands insistent sur l’ouvrage de Rivoli où officie le 33ème.

Après cette canonnade, deux patrouilles allemandes tentent de s’approcher de nos tranchées au nord du Bonnet Persan et de l’ouvrage à Corne au Bois Beaumarais mais sont repoussés à coups de grenades mais cette attaque fait des victimes dans les rangs du 33ème.


Pallu Jean-Marie, soldat de 2ème classe est tué par éclat d’obus à l’ouvrage de Toulon.

D’autres soldats sont blessés par éclats d’obus dans le secteur.

  • Gapary Octave, sergent de la 7ème cie est blessé
  • Leprètre Pierre, soldat de 2ème classe de la 7ème cie est blessé
  • Meunier Eugène, soldat de 2ème classe de la 7ème cie est blessé
  • Cretin Gustave, soldat de 2ème classe de la 7ème cie est blessé
  • Courtial Gilbert,soldat de 2ème classe de la 7ème cie est blessé


28 mars 1917 :

Après avoir évité les bombardements ennemis dirigés sur les lignes arrière et notamment sur le camp Boucheron au quartier du Moulin Rouge et les villes de Beaurieux et Maizy, dans la nuit du 28 au 29, le 3ème Bataillon remplace le 2ème Bataillon en 1ère ligne qui va en réserve.

Dans la journée, l’aviation allemande se montre active. Les observateurs indiquent que ce sont des avions « ultra-rapides » qui viennent reconnaître les batteries de la division.


29 mars 1917 :

L’artillerie allemande continue son activité intensive sur les lignes arrière.

Simultanément, des tirs de 77 s’abattent sur les positions de Beaumarais occupées par le 33ème.

Cette activité laisse présager une attaque imminente.

Pour parer l’attaque qui se dessine à priori sur le 33ème, le 73ème est sollicité pour exécuter une action contre l’ennemi qui était déjà organisée.

Cette action avait été préparée dès 14h30 par des tirs de « destruction et d’encagement »*. Tirs commencés par du 120 et continués par 1300 coups de 58 et 6000 coups de 75 sur les points 2006 et 2407

(troisième ligne allemande)

.


*le tir d’encagement consiste en un tir de saturation extrêmement précis et serré sur une zone occupée par l’ennemi, le tir encadrant l »ennemi, l’isole et l’empêche de recevoir de l’aide ou d’évacuer et à court terme lui cause des dégâts considérables.

A 18h55, le 73ème est envoyé exécuter un coup de main sur le sommet du V.

3 groupes d’assaut font irruption dans les lignes allemandes, jettent des grenades dans plusieurs abris qui paraissent… abandonnés.

Ils poussent jusque la 2ème ligne allemande. Ils attaquent alors par grenades un abri à plusieurs issues occupé par des Allemands qui résistent.

Les Français n’insistent pas et se replient en emmenant un prisonnier allemand, un téléphoniste blessé du 63ème d’artillerie allemande.

En rentrant, ils ramènent plusieurs pancartes intéressant l’organisation intérieure de la position ennemie.

Le 73ème aura 1 tué et 3 blessés durant l’opération.

Dans la nuit du 29 au 30, la compagnie de mitrailleuses du 3ème Bataillon est remplacée par celle du 2ème.

Le front du régiment est diminué, subdivision de gauche du sous-quartier du Bois (Antennes et Redan) est occupée par une unité du 73ème ;

Le front du régiment est diminué, subdivision de gauche du quartier de Beaumarais (jusque l’ouvrage à

Corne inclus

et le ravin du Ployon) et qui est occupé par une unité du 73ème.

Le Régiment n’a plus en ligne :

  • 1 compagnie au sous-quartier du Bois de Beaumarais
  • 2 au sous-quartier du Temple
  • Le P .C du Régiment étant à la Butte aux Pins

    carte 7

Le Capitaine Chenu est évacué.

Le sous-lieutenant Fournié prend le commandement de la 10ème cie pendant l’absence du Capitaine Chenu.


Secteur occupé par le 33ème en fin mars 1917

Carte 7 : Secteur occupé par le 33ème en fin mars 1917.

Le ravin du Ployon

Carte 8 : Le ravin du Ployon


30 mars 1917 :

Sans changement.

En représailles du coup de main de la veille, l’artillerie allemande réagit violemment à la préparation de ce coup de main ce qui blesse Danis Jean, soldat de 2ème classe de la 1ère cie.

Dans la journée, le régiment reçoit Ordre général n°2 qui stipule que :

Le secteur de Beaurieux sera occupé à partir du 31 pour le 33ème de la façon suivante :


Répartition des troupes :

Le but étant de préparer le secteur en fonction de coordonner les 3 divisions du C.A du secteur en vue d’une attaque. (1ère à gauche, 51ème au centre et 2ème D.I à droite)

Le 33ème occupe le secteur


Limite ouest

: Ouvrage à

Corne exclus

, piste allant de cet ouvrage jusque la lisière du Bois du Beaumarais et sous-quartier du Temple à l’Est.

Cartes 7 et 8

Le 73ème reste au quartier de Blanc Sablon et Château du Blanc Sablon.


31 mars 1917 :

La journée commence dans le calme mais vers 14h, quelques torpilles s’abattent à l’est de Craonnelle. Ce tir peu nourri est suivi, à 14h30, par un très violent bombardement de nos premières lignes du quartier Beaumarais et du quartier du Moulin Rouge.

C’est une pluie d’obus de gros calibres, de torpilles qui s’abat.

De nombreux abris sont endommagés et des brèches apparaissent dans le réseau.

Tout pense à croire qu’il s’agit d’un tir de préparation à une attaque.

  • A 18 heures, le 73ème et le 273ème sont violemment attaqué au quartier du Blanc-Sablon et au Moulin Rouge
  • A 20 heures, un tir très violent de 105 est dirigé sur la 1ère ligne et les postes avancés du sous-quartier du Temple. Le 33ème est attaqué à son tour

Un des occupants du poste de Bonnet Persan est tué, deux sont blessés. Le poste se replie conformément aux ordres.

Le poste de Nemours après avoir été très violemment pris à partie par l’artillerie est attaqué à son tour à la grenade.

Cette attaque est repoussée par nos mitrailleuses. Notre artillerie reprend le contrôle du front.

Ce coup de main de l’ennemi sur les ouvrages de Bois de Nemours, bois Bonnet Persan sera définitivement repoussé à la grenade et à coups de mitrailleuses.

A 22 heures, le calme est rétabli. Le bataillon du 33ème reste en alerte et le bataillon de réserve est mobilisé.

Les pertes sont impressionnantes : Le régiment a 8 tués et plus de 20 blessés.


Tués :


  • Hugues Robert

    , caporal de la 3ème cie

  • Daguerre Jean

    , soldat de 2ème classe de la 3ème cie

  • Vasseur Alphe

    , soldat de 2ème classe de la 3ème cie

  • Marbleu Jules

    , soldat de 2ème classe de la 3ème cie

  • Pujeaux Georges

    , soldat de 2ème classe de la 3ème cie

  • Pagnerre Charles

    , soldat de 2ème classe de la 3ème cie

  • Billard Origène

    , soldat de 2ème classe de la11ème cie

  • Maillet Clothaire

    , soldat de 2ème classe de la11ème cie

Blessés :

  • Sous-lieutenant Roze Alexandre de la 9ème cie
  • L’Adjudant Ambroise Edouard de la 3ème cie de mitrailleuses
  • Legrand Octave, caporal de la 3ème cie
  • Herreng Jules, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Pillet Louis, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Carricaburu Jean, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Lartisien Jules, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Jaouen Joseph , soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Sendre André, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Genest François, soldat de 2ème classe de la 3ème cie.
  • Padavoni Joseph, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Lavallée Georges, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Prat Isodore, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Michot Emile, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Paganelli Dominique, soldat de 2ème classe de la 3ème cie
  • Barsacq Honoré, soldat de 2ème classe de la 2ème cie
  • Etcheverry Jean, soldat de 2ème classe de la 2ème cie
  • Avignon Pierre, soldat de 2ème classe de la 5ème cie
  • Rigal Raoul, soldat de 2ème classe de la 5ème cie
  • Barral pierre, soldat de 2ème classe de la 9ème cie
  • Momorency Pierre, soldat de 2ème classe de la 1ère cie de mitrailleuses
  • Cailly Hector, soldat de 2ème classe de la 9ème cie

Le Médecin Aide-Major de 2ème classe Le Couédic du 2ème Bataillon passe à l’ambulance 1/5. Il est remplacé par le Médecin Aide-Major Fournier de 2ème classe.


Le 73ème a 2 tués 2 blessés.


Le 273ème a 9 tués et 27 blessés.


1er avril 1917 :

Les échanges d’artillerie se poursuivent. Les soldats du 33ème travaillant au quartier de Beaumarais subissent à 10 heures, un intense bombardement.

Les unités du Régiment restent en alerte.

Une patrouille du quartier Beaumarais trouve des affaires allemandes abandonnées suite au coup de main de la veille.

Vilbert Léonce, soldat de 2ème classe de la 3ème cie, est blessé.


02 avril 1917 :

L’activité d’artillerie ennemie dans le quartier de Beaumarais se poursuit.

Le sous-quartier du Temple est copieusement arrosé.

De nombreux obus tombent à proximité du P.C du 33ème.

Dans les autres quartiers, on assiste à des tirs de harcèlement de l’ennemi.

L’ennemi concentre ses efforts sur les points de passage et les routes.

Sont blessés,

  • Vaquez Henri, soldat de 2ème classe du C.H.R.
  • Bernadou Antonin, soldat de 2ème classe de la 9ème cie
  • Cathala Joseph, soldat de 2ème classe de la 9ème cie
  • Lefort Louis, soldat de 2ème classe de la 9ème cie

La nuit sert à réparer les importants dégâts subis depuis 72 heures.

Le Lieutenant-Colonel Partiot est informé que :


« Par ordre particulier entre les 1er et 5ème C.A, le 33ème sera relevé dans son secteur par le 76ème R.I. Les commandants des 2 unités s’entendront pour déterminer les emplacements à occuper et les effectifs à répartir dans ce secteur de Beaumarais. »

La reconnaissance est fixée au lendemain.


03 avril 1917 :

Pendant la nuit, tirs de harcèlement et envoi par l’ennemi de grenades à fusil.

Continuation au cours de la nuit de travaux de remise en état des tranchées réseaux et boyaux abimés par les tirs.


Chouvel Baptiste, soldat de 2ème classe de la 5ème cie est tué.

Gouyou Jacques, sergent de la 1ère cie est blessé.


04 avril 1917 :

Grande activité de l’artillerie ennemie de gros calibre sur le secteur.

Notre artillerie tente de riposter par des tirs pilotés par l’aviation malgré la gêne occasionnée par la brume.

Sont blessés,

  • Bordères René, soldat de 2ème classe de la 6ème cie
  • Girfe Marcel, soldat de 2ème classe de la 11ème cie
  • Jung Julien, soldat de 2ème classe de la 11ème cie
  • Theil Eloi, soldat de 2ème classe de la 11ème cie


05 avril 1917 :

Les généraux commandant les 1ère, 2ème et 162ème D.I s’installent à leur P.C prenant le commandement de leur secteur d’attaque tenus jusqu’alors par les régiments de la 51ème D.I. qui par conséquent quittera le secteur.

Dans la nuit, le 5ème C.A relève la compagnie de droite du sous-quartier du Temple.

Pendant la relève, il y a des victimes de bombardements sur Beaumarais,


Raymond Joly, soldat de 1ère classe de la 9ème cie est tué.

Sont blessés :

  • Gadan François sapeur pionnier du CHR
  • Lesur Hubert sapeur pionnier du CHR
  • Delcroix sapeur pionnier du CHR

Monsieur Beaumont, chef de musique est évacué pour maladie.

Le Médecin Aide-Major de 1ère classe Leclère venant de l’ambulance 8/1est muté au 33ème.


En exécution de l’ordre général n°130, dans nuit du 06 au 07, le 33ème ira a à Romain par l’itinéraire Pont de Cuiry – Les Chaudardes – Concevreux – Ferme le Faite – Ventelay – Romain.


06 avril 1917 :

En raison de conditions climatiques déplorables, toute attaque est ajournée.

La 51ème qui devait être relevée reste en ligne.

Nombreux tirs ennemis sur l’ensemble du secteur et sur les arrières.

L’après-midi, c’est le village de Beaurieux qui est visé, 200 coups de 105 et 150 en 15 minutes.

Suivi de tirs de torpille sur l’ouvrage du chemin de fer.

Dans la nuit, ce sont les camps de Craonnelle et du Blanc-Sablon.


Gondois Auguste, soldat de 2ème classe de la 9ème cie est tué par éclat d’obus.


07 avril 1917 :

Le sous-lieutenant Clément est évacué pour maladie, des troubles intestinaux et mauvais état général.

Le mauvais temps du matin empêche tout tir d’artillerie efficace. L’après-midi, le secteur est arrosé sur les secteurs des Tuileries, de Beaumarais.

Les déplacements prévus sont décalés de 2 jours.


08 avril 1917 :

Les échanges d’artillerie se succèdent.

Dans la soirée, une tentative d’attaque allemande est repoussée. Sur le Bois de Chevreux.

Dans la nuit du 8 au 9, le Régiment est relevé par la 2ème D.I et va cantonner aux carrières de Romain.

Le 33ème cantonne à Romain aux carrières.


André Henry, soldat de 2ème classe du 1.C.M. est tué.

Sont blessés :

  • Laurent Abel caporal de la 1ère C.M. 37
  • Bourgeois Omer soldat de 2ème classe de la 1ère cie de mitrailleuses
  • Renaud André soldat de 2ème classe de la 1ère cie de mitrailleuses
  • Vernet Georges soldat de 2ème classe de la 1ère cie de mitrailleuses
  • Bouquet Noël soldat de 2ème classe de la 3ème cie de mitrailleuses

Tous par éclats d’obus


09 avril 1917 :

Le Médecin Aide-Major de 2ème classe de réserve Trousset passe à l’ambulance 5/1.

Le Sous-Lieutenant Mortier est nommé à titre définitif.

L’artillerie allemande continue son tir de pilonnage et retarde la relève du 73ème R.I.


Ordre particulier :

Les 33ème et 73ème R.I, les cies du Génie quitteront Romain le 11 avril et se porteront par piste sur Glennes– Muscourt – Meurival pour l’E.M

Romain devra être dégagé avant 20 heures sans gêner la circulation des voitures sur la route.


10 avril 1917 :

Sans changement.

Le projet d’attaque d’envergure est retardé de 24 heures.

Le mauvais temps s’installe pour plusieurs jours.


11 avril 1917 :


Le dépôt divisionnaire envoie un 22ème renfort de :


  • 2 Sous-Lieutenants

    (Morel à la 9ème cie et Thellier à la 1ère cie)

  • 6 sergents

  • 5 caporaux

    et

  • 49 hommes

L’aide-major de 2ème classe Trousset quitte le régiment le 11 avril.

Le 33ème démarre à 19 heures selon dispositifs retenus le 09. Le Régiment quitte Romain et va cantonner à Meurival qui n’est qu’une étape.


12 avril 1917 :

Dans la matinée, les 33ème et 73ème iront reconnaitre les pistes qui seront utilisées pour les mouvements du jour J-1. Soit le 15.

Le 33ème quitte Romain et va cantonner à Meurival.


13 avril 1917 :

Le Médecin Aide-Major de 1ère classe Bonnaud repart dans sa région d’origine au (13ème).


14 avril 1917 :

Sans changement.

La journée est magnifique. Les projets d’attaques de printemps vont pouvoir commencer !


15 avril 1917 :


Dans la matinée, l’E.M de la 51ème D.I se transportent à Beaurieux.

A la tombée de la nuit, le Régiment bivouaque aux environs de Meurival et se porte sur une piste à proximité du poste de secours de la région à 400 mètres au sud-ouest du Château de Blanc Sablon et y bivouaque.

Dans la nuit du 15 au 16, le 33ème accompagné du 73ème franchit l’Aisne en deux colonnes et se portent à leur premier point de rassemblement en vue d’appuyer pendant l’attaque l’action de la 162ème D.I. ou d’exploiter le succès de celle-ci.

Le 33ème suivi de la cie du Génie effectue le mouvement par :

Bois Flament – La Rouelle – Passerelle 18 ter – La Croix Blanche – Beaurieux – Point de rassemblement à l’Est de la route Beaurieux – Craonnelle.

L’Etat-Major Français est confiant, la Victoire est en vue, elle passera par le :

Chemin des Dames

Le grand jour de l’attaque est fixé au 16.


Le Général Nivelle est optimiste !!!!

craonnelle-bois-beaumarais