Les militaires ont toujours eu à l’esprit le souci d’améliorer l’équipement de leurs soldats, le contraire aurait immanquablement précipité la défaite.
Les victoires succédant aux défaites au gré des choix stratégiques effectués. L’exemple d’Azincourt en reste encore le meilleur exemple où l’obsolète arc se révèlera plus efficace que la moderne arbalète ! Le nombre fut submergé par la connaissance des armes. Mais un peu plus tard, il y eut Jeanne d’Arc… au nom prédestiné !
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En 2000 ans, les seuls progrès dans le désir de s’entretuer s’étaient donc longtemps limités aux inventions de l’arc puis de l’arbalète.
Ce qui occasionna malgré-tout son lot d’hécatombes durant de nombreux siècles.
Longtemps après, avec la domestication de la poudre apparurent mousquetons, fusils et canons.
L’armure et Le Château-fort devinrent sans réel intérêt militaire.
En 1914, cela n’avait guère évolué hormis, ce qui est tout de même une avancée vers l’horreur, l’invention de la mitrailleuse mais qui encore loin d’être au point à l’entrée du conflit.
L’utilisation des « armes nouvelles », des gaz de combat à l’utilisation de l’avion, rien n’était pas même envisagé ou évoqué ce mois d’août 1914 !
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Héritiers de la Gloire napoléonienne, Les généraux français en 1914 avaient une vision romantique ou académique de la guerre.
Une affaire « d’Aristocrates de la Guerre » comme… aux siècles précédents.
Pour impressionner l’adversaire, il fallait montrer sa force sa puissance et ceci passait par le raffinement de la tenue. D’où ces extravagances dans les formes et les couleurs dans les uniformes dont nos musées regorgent.
Tant que la puissance de feu restait encore modeste et que la stratégie amenait à un affrontement frontal sur une journée, le camouflage n’avait pas d’intérêt.
Après les guerres d’Empire, les ambitions furent soit de constituer une entité territoriale comme lors de l’Unité Allemande ou de l’Unité Italienne.
Les autres Etats de se tourner ailleurs afin de se constituer comme pour l’Angleterre et la France un Empire colonial conséquent.
Les campagnes africaines face à des armées tribales, les sanglants affrontements de la Guerre d’Unité Italienne ou la brève campagne dans la guerre franco-prussienne de 1870 n’inversèrent pas les conceptions martiales de l’époque.
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Peu après, avec les conflits qui eurent lieu, les armées européennes vont commencer à revoir leurs organisations respectives.
D’abord avec la guerre de Sécession américaine et la première utilisation de la mitrailleuse, la fameuse « Gatling ».
Ensuite la seconde guerre des Boers entre 1899 et 1902 et l’apparition de premiers réseaux de tranchées protégés par l’emploi du fil barbelé.
Puis la guerre russo-japonaise de 1904-1905 se verra devenir un vaste laboratoire de ce qui préfigure la guerre qui va se pratiquer en ce XXème siècle avec :
- Les forces engagées 2 millions d’hommes au total
- Une durée de 1an et demi, sans répit, du jamais vu !
- Les pertes considérables : On dénombrera 156 000 morts, 280 000 blessés, 77 000 prisonniers.
- Et par l’emploi des techniques les plus modernes employées au service de la guerre : la logistique, les lignes de communications et de renseignements, les opérations combinées terrestres et maritimes,la durée de préparation des engagements…
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L’adaptation du soldat à la guerre nouvelle ne fait de doute pour personne à part certains gradés un peu « décalés » pour leur époque et pour qui le problème du pantalon rouge apparaissait dérisoire.
L’un d’eux dira :
« Ce serait faire preuve de faiblesse et de lâcheté de se présenter face à l’ennemi dans une tenue n’arborant pas fièrement les couleurs de son uniforme. »
(La couleur de l’uniforme ne sera pas sans alerter les services de l’équipement comme nous le verrons sur un article rédigé par Marie-Pierre Bouchez entièrement dédié à ce sujet.)
Tout ce qui touche au quotidien et à l’équipement du fantassin sera imaginé, testé et proposé aux Etats-Majors de l’époque.
« Il faut toujours garder à l’esprit et ceci pour chaque armée européenne, si conflit il y a, il sera court et nécessairement… Victorieux ! »
Ce serait faire une erreur d’analyse que d’interpréter les perfections imaginées comme timides ou inadaptées. C’est plus facile avec le recul que nous avons et les connaissances qui sont les nôtres 100 ans après la fin du conflit qui va faire basculer la façon de faire la guerre dans des dimensions techniques et scientifiques qu’aucun stratège n’avait seulement imaginé.
Les visionnaires regardent souvent dans un rétroviseur !
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Nous en voyons ici des études et propositions de ce qui était imaginé par les services de l’intendance et qui prouve que l’armée française n’était pas sclérosée.
Les 2 exemples qui sont exposés ci-dessous concernent le problème du chargement du fantassin et où l’on voit étudié le mode d’équilibre de la charge adopté par les Armées Romaines revenir sur les possibilités envisageables.
Ils sont tirés de le Revue d’infanterie, véritable référence de cette arme auprès des officiers de l’époque.
La Revue d’Infanterie à ses lecteurs
Son objet essentiel est de faciliter à tous les officiers l’étude des questions se rattachant à l’infanterie, de leur permettre de suivre l’évolution que cette arme est appelée à subir.
Avant tout, la Revue d’infanterie se propose de créer et de développer, chez les officiers d’infanterie de carrière et de complément un mouvement profitable d’idées sur tous les problèmes intéressant leur arme, et, en complétant l’étude des règlements, qui est à la base des connaissances professionnelles, de contribuer à réaliser l’indispensable communauté de doctrine et de vues sans laquelle tous les efforts demeurent stériles:
Et ses colonnes seront ouvertes à tous les officiers sans distinction qui, à quelque point de vue que ce soit, ont été amenés à faire des observations ou des études dont il y aurait intérêt à faire bénéficier la collectivité. En principe, et pour répondre à son objet, la Revue d’Infanterie comportera, dans chacun de ses numéros, une étude ou des éléments d’information sur les points ci-après :
- Organisation, instruction générale et tactique de l’infanterie
- Méthodes d’instruction et d’éducation des cadres et de la troupe
- Tir, matériels et engins de l’infanterie
- Instruction physique, organisation, orientation et méthodes
- Questions politiques, économiques et sociales qui exercent leur influence sur la conduite de la guerre
- Historique des événements de la guerre intéressant particulièrement l’infanterie
- Tribune où seront accueillies les suggestions intéressantes
- Analyse des documents officiels, lois, décrets, arrêtés, instructions, etc,. Insérés au Journal officiel et au Bulletin officiel et visant l’infanterie
- Bulletin bibliographique signalant les ouvrages militaires ou d’ordre général présentant un intérêt particulier
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Exemple 1 : Alternative au havresac modèle 1893
Les bretelles du sac actuel, fixant ce dernier trop haut et d’une manière trop rigide, empêchent l’homme de se coucher d’une façon commode et de tirer dans cette position; ses épaules sont comprimées, ses bras s’engourdissent et le choc de la gamelle contre la tête, en plus de la gêne occasionnée, est souvent douloureux.
Avec l’équipement proposé, l’homme prend facilement la position couchée et peut s’aplatir complètement; dans cette position, il tire sans difficulté, son sac plus bas ne lui tombant plus sur la tête; de plus, la souplesse des bretelles lui laisse liberté complète de ses mouvements pour s’aplatir et ramper sur le sol. L’épaule et l’aisselle sont complètement dégagées.
Dans la position debout ou à genou, avec le sac actuel, l’homme est gêné par la bretelle du sac, qui lui comprime l’aisselle et la pointe de l’humérus.
Avec l’équipement proposé, l’homme, ayant l’épaule et le bras droits complètement dégagés, a une facilité beaucoup plus grande pour les mouvements de mise en joue.
Les courroies permettent d’arrimer le campement de la même façon que le sac actuellement en service. Le sac est placé sur la partie lombaire.
L’équipement qui vient d’être décrit, bien que pesant près de 500 grammes de moins que l’équipement en cuir, pourrait encore être allégé, en remplaçant le sac par une seconde musette munie d’un soufflet de 0m12. Ce qui permet de placer dans cette musette les effets indispensables dont est pourvu l’homme. Avec ce dernier modèle, les deux musettes seraient identiques, ce qui simplifierait leur fabrication et leur approvisionnement et permettrait de placer dans l’un ce qui ne pourrait entrer dans l’autre.
Tenue de combat
L’outil est sorti du porte-outil et porté au crochet, l’homme est prêt à marcher après avoir travaillé la terre, son bras gauche restant libre. On peut également accrocher l’outil au trou de l’oreillette gauche, ce qui donne une position oblique au manche, plus commode pour tirer.
Tenue d’exercice
Même tenue sans le sac, prise du côté gauche et d’arrière.
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Exemple 2 : La Répartition de la charge sur l’homme
Inconvénients de l’équipement actuel
- Il provoque, au bout d’un temps très court, dans les trapèzes et les muscles du cou une crampe qui devient rapidement insupportable
- Il oblige l’homme à se courber en avant en station et en marche afin de rétablir son équilibre
- Il gêne pour tirer debout
- Il rend le tir couché à peu près impraticable
- Il engendre des troubles circulatoires
- Il comprime la poitrine
- Il accumule trois épaisseurs de courroies sur l’épaule gauche et quatre sur l’épaule droite
Efforçons-nous de découvrir les causes de ces différents inconvénients, puis les moyens de les faire disparaître.
C’est la nécessité de rétablir son équilibre compromis.
Par la présence d’une charge en porte-à-faux vers l’arrière, au sommet des épaules, qui oblige le soldat à se pencher en avant.
Malgré la fatigue que provoque cette attitude anormale, l’homme y est contraint mécaniquement, et il doit l’accentuer jusqu’à ce que l’aplomb de son nouveau centre de gravité soit assez en avant par rapport à son point d’appui sur le sol, pour lui permettre le stationnement ou la marche.
Mais si le centre de gravité de la surcharge se trouvait amené sur la même verticale que celui du corps, il est évident que l’inclinaison supérieure à la normale ne se produirait plus, ni en station ni en marche.
Considérons un marcheur nu et chargeons-le de trois façons différentes :
- Au-dessus des épaules
- À hauteur des épaules et vers l’arrière
- Plus bas que les épaules au moyen d’une besace
Si nous traçons des hachures entre la verticale émanant du centre de gravité de l’homme et celle qui provient du centre de gravité de la charge, nous saisirons d’un coup d’œil que les nos 1 et 3 — pour lesquels l’aplomb de la charge tombe un peu en avant de celui du corps — pourront continuer à marcher sans changer leur attitude normale primitive, tandis que le n° 2 ne pourra la conserver et devra courber l’échine pour se mettre dans des conditions d’équilibre analogues aux autres.
Le problème consistant à amener le centre de granité d’une surcharge sur la verticale passant par le centre de gravité du corps du porteur, ou mieux un peu en avant de cette verticale pour faciliter la marche, admet donc deux solutions :
L’une correspondant à une surcharge qui dépasse les épaules, l’autre à une surcharge au-dessous des épaules en forme de besace.
La première est celle des tirailleurs, la seconde, celle que nous préconisons quant au chargement de la figure n’.) 2, il est évident qu’il correspond à la pire de toutes les solutions : c’est malheureusement celle dont se rapproche le plus le paquetage réglementaire.
Le mode de chargement employé par les tirailleurs est ingénieux et commode en terrain plat; mais, à la descente, il est dangereux, l’équilibre est très instable, il exige une surveillance et des efforts supplémentaires incessants. De plus, la pesanteur agit directement sur la colonne vertébrale, entasse les cartilages, et oblige à transmettre intégralement au cerveau les moindres chocs du talon sur le sol. Cette solution n’est qu’un pis-aller.
Celle, que nous offre le principe de la besace présente au contraire; les avantages suivants :
Non seulement elle ramène l’aplomb de la résultante de la charge dans le voisinage de celui du corps, mais encore le point, -d’application même P2 de cette résultante, dans le voisinage du centre de gravité G2 du corps du porteur, et ce dernier conserve toute liberté d’exécuter les mouvements du torse, qui lui sont nécessaires pour diminuer sa fatigue
Il faut tenir compte en effet de la complexité des mouvements de la marche. En réalité tout le corps y participe.
Pour le torse, elle entraîne un léger mouvement latéral d’oscillation sur le bassin, destiné à chaque pas à équilibrer le corps sur une jambe pendant que l’autre se déplace.
Une, contraction musculaire spéciale permet, au besoin, d’éviter un mouvement d’oscillation; mais elle constitue une fatigue supplémentaire et provoque de la gêne au bout d’un certain temps.
La présence du sac au sommet des épaules s’oppose à ce balancement instinctif, ou exige un effort de relèvement à chaque pas.
Le porteur d’une charge en forme de besace ne ressent plus de gêne à ce point de vue, il peut monter ou descendre sans que son équilibre soit plus difficile à conserver; il peut buter sans risquer une chute, l’action de la pesanteur sur sa colonne vertébrale est moins directe et moins brutale, une partie du poids de sa charge agit comme composante horizontale, tend à stabiliser cette charge sur le corps et disparaît pour les épaules comme on peut s’en convaincre facilement à la simple inspection de la figure ci-dessus.
Le principe de la besace a été utilisé pour le chargement d’infanterie dans plusieurs armées étrangères.
La France a équilibré pour leur compte les cartouches autour du corps du soldat, et conservé un sac dorsal que rien ne tend à équilibrer par devant. Le principe de la besace semble cependant s’imposer au soldat, obligé d’avoir ses cartouches sous la main et le reste sur le dos.
Plaçons donc toutes les cartouches devant le corps et relions les cartouchières au sac. Descendons ce dernier dans la courbure lombaire et efforçons-nous de rapprocher le plus possible le centre de gravité de la charge totale de celui du corps.
En essayant avec le sac réglementaire il se produit le phénomène suivant (fig. 1)
Le sac bouscule et s’écarte du dos, il bute vers le bas dans la cambrure lombaire, et plus on allonge les bretelles, plus il se renverse.
Mais si l’on observe que le point d’attache supérieur est très voisin de l’arête A et que les dormants ont une direction tangentielle à la partie supérieure du sac on peut facilement obvier à l’inconvénient signalé ci-dessus.
Il suffit en effet pour cela de fixer le bout des dormants à la partie médiane du sommet du sac B (fig. 2).
En leur laissant prendre leur inclinaison naturelle, et on constate que le sac peut facilement rester d’aplomb et en face de la courbure lombaire (fig. 2).
Il faudra donc trouver une liaison pratique des dormants avec la partie médiane supérieure du sac.
Cette liaison peut être réalisée de la façon suivante :
Monter les boucles de dessus du sac sur des enchapures munies de coulants dans lesquels s’engageraient les courroies de dessus du sac.
Ces courroies sont très solidement fixées au sac lui-même et peuvent fort bien supporter son poids.
Mais que deviendra maintenant la stabilité du havresac ?
Pour qu’un fardeau rigide suspendu par des bretelles tienne bien sur le dos, est-il indispensable que ces bretelles soient serrées? Il est facile de prouver que non, et que cela dépend surtout de la largeur du fardeau, et de la distance entre les points d’attache des bretelles.
Une hotte, ou les crochets de portefaix, sont très stables au dos sans aucun serrage- des bretelles. Lorsqu’elles sont en place, leur partie supérieure reste sensiblement dans la direction de la tangente horizontale a la partie supérieure de l’épaule sans englober cette dernière en arrière; leur partie inférieure tend vers la direction de la tangente verticale à l’épaule en avant et l’englobe très peu.
Plus la charge est longue, et plus son centre de gravité est bas par rapport au point de suspension, plus elle a de tendance en pivotant autour de ce point et à s’’appliquer d’elle-même sur le dos.
Inversement plus la hauteur de la charge diminuera, et plus son centre de gravité remontera, plus- le serrage des bretelles devra augmenter pour obtenir une stabilité égale.
Il devra même augmenter dans des proportions très rapidement croissantes lorsque la charge aura une hauteur très voisine de celle de l’épaule elle-même, qui représente évidemment la limite inférieure qu’elle puisse atteindre.
A mesure que la charge se raccourcit, les bretelles englobent l’aisselle sur un périmètre croissant, et la partie descendante de la bretelle tend de plus en plus vers la direction de la tangente horizontale passant sous l’aisselle.
Donc avec un sac haut nous obtiendrons la meilleure stabilité possible dans le sens vertical avec le minimum de serrage des bretelles.
Malheureusement le sac actuel est très près comme hauteur de la limite inférieure défectueuse citée plus haut.
Alors que la Norvège et la Suisse ont adopté des hauteurs variant entre 40 et 44 centimètres suivant la taille de l’homme, la France s’est contentée longtemps du chiffre de 32 centimètres qui a été réduit à 27 centimètres.
Augmentons si possible la hauteur du sac, et tâchons d’utiliser la liaison, déjà établie en principe, des charges antérieures et postérieures pour obtenir le dégagement complet de l’aisselle.
La hauteur du sac se trouvera augmentée d’elle-même de l’épaisseur des effets placés sur le dessus (sac à distributions, chaussures de repos, etc.) puisque nous avons fixé les boucles d’attache des dormants sur les petites courroies de dessus. Avec les souliers de repos le sac reprend 35 centimètres; avec un sac à distribution, ou un sac de couchage si cet effet devient réglementaire, il atteint 40 centimètres de hauteur.
Le dégagement de l’aisselle s’obtient très aisément en boutonnant un contre-sanglon au milieu des bretelles et en le reliant aux cartouchières au moyen d’un crochet.
Mais il nous reste à stabiliser le sac dans le sens latéral, à l’empêcher de rouler autour du corps et de contusionner le bas des reins par le contact du cadre.
Pour y parvenir, nous ajouterons au sac, sur sa face en contact avec le dos de l’homme, une poche en toile de musette, d’une coupe plus ample sur les côtés qu’au milieu.
Si nous plaçons dans cette poche, avec la chemise de rechange, le mouchoir, le bonnet de police, la calotte de coton, les chaussettes pour ceux qui en portent; si nous y ajoutons, en les plaçant sur les côtés, la boite à graisse, la trousse garnie, le morceau de philopode, les chiffons pour l’entretien de l’arme, nous obtenons un coussin moelleux à la demande de la ceinture lombaire et nous séparons en même temps les vivres et la veste, demeurés seuls à l’intérieur du sac, de tout ce qui pourrait les détériorer.
Le sac dorénavant est suffisamment lié au corps du porteur; ce dernier peut courir et se courber en tous sens, son sac ne bronche plus.
Revenons maintenant à la charge avant dont nous n’avons pas encore parlé.
Deux cartouchières accolées devant la ceinture gênent moins que trois, dont la largeur un peu grande pour les hommes minces entrave légèrement le mouvement d’oscillation des bras. En disposant les cartouches d’une certaine façon chaque cartouchière peut contenir six paquets. Dans le cas de deux cartouchières l’approvisionnement individuel serait donc déjà de 96 cartouches.
Au cas où ce chiffre serait jugé trop faible, il est facile de placer au fond des cartouchières un soufflet un peu plus ample qui porte leur contenance à sept paquets ; soit pour les deux : Cent douze cartouches et davantage si on les suppose non empaquetées.
Nous nous contenterons donc de deux cartouchières pour la charge avant.
Lorsque le sac sera mis à terre, ces deux cartouchières ne se trouvant plus maintenues tendraient à comprimer le ventre. Nous utiliserons la bretelle de bidon, dont le milieu passe derrière le cou et les bouts sont ramenés en avant, pour les soutenir.
Le bidon et la musette sont maintenus fixés au ceinturon par de courtes bélières, réglables à volonté, et pouvant au besoin se boutonner l’une sur l’autre pour constituer une sorte d’anse.
La banderole de musette est rentrée à l’intérieur de cette dernière, afin de permettre de la porter en sautoir pour certaines corvées.
Enfin, pour diminuer la difficulté qu’éprouvent les hommes à boucler leur sac, le modèle proposé est organisé de façon que la fermeture de la bretelle droite puisse se faire dans le voisinage de l’aisselle au moyen d’un anneau et d’un crochet comme l’indique la figure ci-contre.
Au moyen de toutes ces modifications, l’équipement répond bien aux exigences statiques, physiologiques et militaires d’un équipement rationnel.
Il faudra donc trouver une liaison pratique des dormants avec la partie médiane supérieure du sac.
Cette liaison peut être réalisée de la façon suivante :
Monter les boucles de dessus du sac sur des enchapures munies de coulants dans lesquels s’engageraient les courroies de dessus du sac.
Ces courroies sont très solidement fixées au sac lui-même et peuvent fort bien supporter son poids.
Mais que deviendra maintenant la stabilité du havresac ?
Conclusion
Au début du conflit, c’est le havresac modèle 1893 modifié par décret du 9 septembre 1914 qui servira !
Et pourtant, on savait qu’il n’était pas adapté !
Titre : Revue d’infanterie, Auteur : France. Ministère de la guerre (1791-1936), Éditeur : [s.n.?] (Paris), Date d’édition : 1887-1939, Type : texte, publication en série imprimée, Langue : Français, Format : application/pdf, Droits : domaine public, Identifiant : ark:/12148/cb328569271/date, Source : Service historique de la Défense, 2013-131574, Relation :
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328569271
, Provenance :
bnf.fr
, Date de mise en ligne : 02/09/2013