Les outils du fantassin français en 1914
Les armées de la 3ème République après le désastre de Sedan ont eu comme objectif de reprendre les Provinces perdues.
Or, le déroulement de la guerre de 1870 avait mis en évidence une supériorité des Armées Prussiennes dans tous les domaines.
Dans les décennies qui suivront, les services de recherches de l’armée vont étudier et mettre en place des modifications à l’équipement du soldat. Le but recherché étant d’améliorer les performances des troupes et de retrouver la supériorité des Armées de la Nation qui régnaient en début de siècle.
Si certaines modifications étaient utiles et judicieuses comme l’utilisation de l’aluminium à la place du fer pour alléger le poids du barda, d’autres imaginées et expérimentées dans des conditions artificielles comme durant les manœuvres, n’apportaient pas les avantages escomptés.
Le problème récurrent du havresac en est un parfait exemple.
Pour mettre en place une évolution de l’équipement, les services de l’innovation se servaient de plusieurs pôles d’observation :
1° Les différentes campagnes auxquelles participèrent les troupes françaises de 1880 à 1914 :
Les unités de la République avec les nombreuses campagnes de la colonisation ont permis de roder armements et conditions de vie.
Avec des réserves dues aux climats rencontrés qui ne seront pas ceux rencontrés durant la Grande-Guerre. Autre bémol celui qui réside dans le fait que durant les guerres coloniales, rares étaient les combats contre des troupes équipées comme l’étaient les Français.
2° Les guerres entre belligérants mettant face à face des forces considérables :
La guerre Russo-Turque de 1877-1878 va mettre au premier plan le problème de l’outillage individuel.
La guerre des Boers de 1899 à 1902 et la guerre Russo-Japonaise de 1904-1905 ont vu naître de nouvelles formes de combats et de techniques d’extermination.
Contre les Boers, le général Kitchener fait usage d’une invention récente, le fil de fer barbelé, pour aménager des camps de concentration Les barbelés permettent d’emprisonner un grand nombre de personnes à moindres frais et avec une surveillance réduite. Le fil barbelé utilisé par les militaires aura un bel avenir ! Quant aux camps de concentration…
La guerre Russo-japonaise (1904-1905), elle, fut une guerre de tranchées où les mitrailleuses, les mortiers, les grenades, les mines et les radios, furent utilisés en quantités non négligeables.
C’est probablement ce contexte combinant la masse et la technologie qui attira nombre d’observateurs étrangers des États-Unis, de l’Angleterre, de la France et de l’Allemagne qui dépêchèrent des représentants afin de suivre le déroulement des combats. À cet égard, on peut dire que la guerre russo-japonaise fut probablement le meilleur documentaire de style « photo-reportage » réalisé jusqu’à cette époque.
C’est d’ailleurs par cet outillage de l’étranger que va démarrer cet article.
1ère Partie : Les outils portatifs des armées européennes
La guerre russo-japonaise (1904-1905) va rebattre les cartes. Elle va donner un intérêt nouveau à la question de l’équipement technique de l’infanterie.
Cette question après la guerre russo-turque (1877-1878), avait déjà commencé à attirer l’attention des divers États.
Dans ce qui va suivre, nous allons essayer de représenter les étapes du perfectionnement des outils techniques dont sont chargés les fantassins.
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Jusque vers 1850, les outils techniques des troupes à pied avaient pour but principal de rendre possibles les travaux de campement, l’amélioration des voies et chemins de communication et la destruction des obstacles.
Pour la construction des ouvrages de fortification l’on employait la plupart du temps des outils spéciaux (parcs techniques d’artillerie, engins de destruction, outils réquisitionnés, etc.).
La campagne d’Italie de 1859, aussi appelée guerre d’Italie de 1859, correspondant à la deuxième guerre d’indépendance italienne, elle, voit s’affronter l’armée franco-piémontaise et celle de l’Empire d’Autriche.
Au temps de cette guerre avec la France, l’infanterie autrichienne par exemple était munie d’une pioche de campagne pour deux hommes, en outre chaque compagnie possédait quelques pelles et pics.
L’infanterie française avait de petites sections de sapeurs régimentaires qui étaient munis d’outils de charpentier et de terrassier. La nécessité de la participation de nombreux fantassins aux ouvrages de terrassement se fit sentir lorsque les progrès des armes à feu obligèrent à disperser la troupe sur le champ de bataille d’où le besoin de protéger non seulement des groupes mais encore les fantassins isolément.
L’invention du capitaine danois Linnemann servit de base à l’équipement technique de l’infanterie de la IIIe République. La bêche de campagne qu’il construisit, et que l’on continua d’appeler ainsi, est devenue l’outil essentiel de l’infanterie.
On prête à l’Autriche-Hongrie d’avoir la première, adopté cet outil en 1870. La France l’adopta en 1878.
Extrait de Presse de l’époque
Mr le Général Borel (Ministre de la Guerre de l’époque) vient d’introduire dans le matériel technique des troupes à pied un outil portatif fort généreux, qui a reçu la nomination officielle de pelle Linnemann.
L’inventeur de cet outil est Mr le capitaine Linnemann de l’infanterie royale danoise. Il était depuis longtemps en instance pour obtenir l’adoption de sa pelle ou bêche par l’administration française.
Cette pelle est fort employée en Autriche, elle se porte dans un étui en cuir, suspendu au côté gauche du ceinturon, près de l’épée-baïonnette.La pelle Linnemann ne pèse que 700 grammes; elle est disposée de manière que l’un de ses côtés verticaux serve de hache et l’autre de scie. C’est, comme on le voit, un outil fort ingénieux, destiné à rendre en campagne de fréquents et utiles services.
La pelle n’a que 50 centimètres de longueur, manche compris. Le soldat est obligé de travailler à genoux, lorsqu’il veut l’utiliser comme pelle ou comme bêche. Cette particularité nécessite un apprentissage, mais elle a l’avantage de permettre à l’homme de travailler, même sous le feu de l’ennemi, sans trop s’exposer.
En service dans l’armée austro-hongroise depuis le commencement de 1870. Les Autrichiens qui sont, on le sait d’infatigables remueurs de terre (souvenirs de la campagne d’Italie), en obtiennent les meilleurs résultats. Une petite instruction officielle réglemente chez eux la manière dont on doit se servir de la bêche et donne le détail de travaux de campagne, vraiment fort remarquables, qu’on peut exécuter avec cet instrument.
En Autriche, tous les hommes du second rang sont pourvus de cette bêche.
En France, il n’y aura certainement que 48 de ces outils par compagnie.
Journal du Loiret Dimanche n° 235 du 6 octobre 1878
Guerre Russo-Turque : 1877-1878
Dans l’armée roumaine (alliée des Russes), la bêche d’infanterie a rendu les plus grands services pendant la guerre de 1877-1878 et ceci lors de la campagne d’occupation de 1878, pour la construction de fortifications passagères et pour tous les travaux de campement.
A Plevna : Lors de cette même guerre Russo-Turque, Les forces militaires alliées russo-roumaines obligèrent le général ottoman Osman Pacha (1837-1900) à se retrancher dans la forteresse de Plevna (actuellement en Bulgarie).Le général turc se mit à la fortifier et à creuser des tranchées pour tenir un long siège qui allait durer cinq mois, du 19 juillet au 10 décembre 1877.
A part les pelles à longs manches et les pioches transportées par le train, l’infanterie russe ne possédait aucun outil technique. Par contre, l’infanterie roumaine était munie de-bêches Linnemann.
Les Russes souffrirent beaucoup de n’avoir pas un outil adapté à ce type de situation. En effet, les troupes turques, milices improvisées, remuèrent continuellement la terre.
En face, les Russes, regrettèrent mainte fois le manque d’outils. On signale des récits d’après lesquels, les Russes grattaient le sol avec leurs baïonnettes et transportaient la terre avec leurs quarts, leurs gamelles et même à pleines mains !
Les couvercles de ces mêmes gamelles leur servirent pour se créer des abris au cours de leurs mouvements offensifs sous le feu de leurs ennemis.
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Dans la plupart des États, c’est à partir de la guerre russo-turque qu’on étudia avec plus d’attention la fortification de campagne et que par suite l’on développa davantage l’équipement technique de l’infanterie.
Bientôt, on reconnut la nécessité de transformer la bêche d’infanterie de manière à en faire un outil à multiples usages, permettant de travailler le bois et d’ameublir la terre. En Autriche, l’on donna en 1908 une forme plus pointue aux bêches d’infanterie en coupant les coins supérieurs. Cette transformation était déjà faite en Italie depuis 1907.
C’est à la suite de l’expérience acquise au cours de la guerre russo-japonaise (1904-1905) que la cisaille entra dans l’équipement du fantassin, en vue de détruire l’obstacle qu’il faut s’attendre à rencontrer le plus : le réseau de fil de fer barbelé (introduit pendant la guerre des Boers de 1899-1902).
L’effort fait dans le but de simplifier l’équipement technique de l’infanterie et de créer un outil répondant à toutes les exigences, en réunissant bêche et hache-pioche ou pelle et pioche, a fait naître quantité d’inventions.
Dans les dernières années précédant la Grande-Guerre sont apparus de nombreux outils dits « universels » ! Qui cependant, malgré leur construction ingénieuse et leurs propriétés séduisantes à première vue, ne sont pas pour la plupart des outils pratiques, pour faire campagne.
D’après leur nature, les engins nouveaux et améliorations proposés peuvent d’une façon générale être groupés en trois systèmes :
1° La bêche et la hache-pioche sont emmanchées toutes deux sur le même manche, soit à poste fixe, soit de telle sorte que l’un de ces outils puisse être enlevé (fig. 1, 2, 3).
2° La bêche (pelle) peut être rabattue de 90°, au moyen d’une articulation, et servir ainsi de pioche (fig. 4 à 7).
3° Quelques outils sont construits avec des manches télescopiques ou repliables dans le but d’obtenir un bras-levier plus long, ce qui facilite le travail et augmente le rendement de l’outil (fig. 8 à 12).
On a même proposé de fixer une pelle mobile au fusil.
Quelques modèles sont constitués par la réunion des systèmes 1 et 2; quelques-uns sont extrêmement originaux, telle par exemple la «pelle tournante » proposée par Pifîrader, à l’aide de laquelle, par une torsion des deux poignées, on peut réunir rapidement un petit amas de terre, dans lequel la bêche reste plantée (fig. 13 et 14).
Dans le créneau peut se placer le canon du fusil, les parties plus épaisses (marquées par des hachures) assurent une certaine protection au tireur. Afin de faciliter l’appui du fusil, quelques autres modèles possèdent également des encoches dans la bêche (fig,15) ou dans la pelle-pioche (fig. 2).
D’autres possèdent des espèces de crochets pouvant être logés dans une rainure du manche ou encore un support à la partie supérieure de ce dernier (fig. 16).
A plusieurs reprises, on a émis l’idée de se servir du fer de la bêche pour garantir la tête contre le feu de l’infanterie. Les expériences qui ont été faites à ce sujet ont démontré que les balles à chemise d’acier traversaient une bêche de 1,4 mm, en se déformant et en emportant souvent avec elles des morceaux de cette dernière. L’effet de projectile était encore plus dangereux.
Tous les efforts tentés dans le but de trouver un fer de bêche à l’épreuve des balles en lui donnant une plus grande épaisseur, ont échoué par la suite de l’augmentation de poids inadmissible qui en résulte. Même les bêches épaisses de 3 mm avec un acier de première qualité sont transpercées à toutes les distances jusqu’à 1200 pas avec les balles de fusils modernes.
La bêche construite par le sergent français MolIaus (fig. 17) est originale — elle ressemble à une truelle; cet outil est vraisemblablement destiné à travailler couché. Les bêches (fig. 1 et 16) ont la même destination.
Quelques modèles sont établis pour servir de bêche, de scie et de hache-pioche (système Bertram, fig. 3) ; d’autres pour faire fonction de serpe (Bruzon, fig 18) ou disposés pour couper le fil de fer (système Cigala et Cie, fig.7).
Sauf de rares exceptions; ces outils à usages multiples ont le désavantage de ne pouvoir rendre de réels services pour aucun travail.
C’est ainsi que l’on a vu à l’essai que la bêche Bruzon était tout à fait inutilisable.
Presque tous ces outils universels — qui peuvent être agréables à la chasse ou pour les besoins domestiques — ne sont pas pratiques pour l’usage militaire pour les raisons principales que voici :
- Les charnières, ressorts, vis, etc., peuvent rouiller très facilement et exigent un entretien minutieux; d’autre part la terre peut pénétrer dans ces parties et en rendre le fonctionnement impossible.
- Avec la plupart de ces outils, dont le manche est court (principalement ceux à bêche et hache, pioche fixe ou avec vis, etc.), un travail prolongé devient difficile, en raison même du peu de longueur du manche, et il en résulte de fréquentes blessures aux mains. Par les grands froids, il est presque impossible de mener à bien un long travail avec des outils dont les manches sont en tôle et qui gèlent les mains.
A la suite d’essais faits avec des outils à manches télescopiques, il a été constaté que ceux-ci cessaient de bien fonctionne au bout de peu de temps, à cause de la rouille.
A l’exception de l’Angleterre et de la France (cette dernière a adopté, outre la pelle d’infanterie, la pelle-pioche système Seurre : fig. 19), aucune puissance militaire n’emploie d’outils universels démontables pour l’équipement technique de l’infanterie.
En Angleterre, l’on est en train de munir l’infanterie d’un outil universel. Cet outil (fig. 20), demi-hache, demi-pioche (hache-pioche), non utilisé comme pelle, est construit en acier de bonne qualité et est séparé du manche pour être porté dans un étui imperméable attaché à la ceinture du côté droit. Le manche est attaché au fourreau de la baïonnette. L’outil est emmanché et tient par simple frottement. Le manche et la ferrure sont de forme conique, de sorte que l’outil ne peut pas s’échapper, pendant le travail. La ferrure est posée sur le manche en bois au moyen d’une pression hydraulique, elle ne peut donc pas bouger à la sécheresse. Poids total : 1,120 kg.
Le tableau ci-contre, établi d’après les données connues jusqu’ici, permet de se rendre compte de l’outillage de l’infanterie des diverses puissances militaires. Les outils les plus importants sont représentés (fig. 21 à 52).
Nota : Dans ce tableau sont mentionnées les quantités d’outils présents dans l’armée japonaise mais nous n’avons pas trouvé de dessins pour présenter ceux-ci !
Conclusion de ces essais
Il est nécessaire que la construction d’un outil destiné à servir en campagne, dans différentes sortes de terrain et au besoin la nuit, soit simple, qu’il ne demande que le minimum d’entretien et que d’autre part, il puisse être réparé ou remplacé facilement.
Outils de différentes nations européennes
Outils autrichiens
Outils russes et japonais
La Russie et le Japon ont à peu près le même nombre de pelles et de haches-pioches (140 + 30 et 136 + 34 = 170). Il y a lieu de remarquer que les compagnies d’infanterie japonaise disposent d’un grand nombre de cisailles.
Outils Italiens
En Italie, des expériences doivent encore avoir lieu avec des cisailles. Le nombre de haches-pioches a été porté de 13 à 26 par compagnie d’infanterie, à cette occasion un nouveau modèle fut adopté. Eh même temps les alpins reçurent une petite pioche (gravinetta).
Chaque compagnie d’Alpins en reçoit 60 et conserve les pioches d’infanterie. Il est probable que les compagnies d’Alpins (à cause probablement de leur situation indépendante) soient pourvues d’un plus grand nombre d’outils à longs manches que les compagnies de bersagliers (nom donné aux fantassins de l’armée italienne).
Les compagnies cyclistes de bersagliers possèdent un outil par homme à raison de deux tiers de pelles et un tiers de haches-pioches. Les sections de mitrailleuses possèdent chacune 20 pelles, 5 haches-pioches, 5 serpes, 4 pioches, 5 scies et marteaux. Les compagnies cyclistes sont particulièrement entraînées pour les travaux de destruction et probablement dotées en conséquence.
Outils anglais
En Angleterre, tous les hommes et la majeure partie des sous-officiers portent un outil de terrassement (fig 45). Les bataillons cyclistes anglais doivent recevoir un équipement technique et posséder 4 fourgons automobiles pour le transport des outils de campement; en outre ces fourgons transporteront un matériel moderne d’éclairage.
Outils allemands
L’Allemagne possède un équipement semblable à celui de l’Autriche, cependant les compagnies disposent d’un plus grand nombre de haches, de pelles et de pioches; par contre, l’équipement ne comporte pas encore de cisailles, mais il est question d’adopter cet outil.
En Autriche-Hongrie et en France, les sapeurs d’infanterie, les alpins en Italie, sont pourvus d’explosifs. En Autriche-Hongrie, en Russie et en Angleterre, les sapeurs d’infanterie sont munis d’outils de carrier.
Au début de la guerre russo-japonaise, les deux belligérants possédaient un équipement technique analogue à celui qui existe encore dans la plupart des États (1 outil pour 2 hommes environ).
Pendant les hostilités, le Japon puis la Russie (1) doublèrent presque cet équipement. D’une façon générale, chaque homme doit posséder un outil si les hostilités ont lieu sur un terrain sans abri.
Pendant la guerre, les outils s’usèrent très rapidement en raison de la dureté du sol fortement gelé. Par suite de cette situation, chaque compagnie d’infanterie russe reçut en plus des outils prévus en temps normal, 4 grandes pelles, 2 grandes haches, 42 pioches et 1 pince, ce qui porta le nombre des outils par compagnie à 20 pelles, 10 haches, 48 pioches et 2 pinces. L’usure des manches fut rapide, la réserve de 20% primitivement emportée, fut portée à 100%. Bientôt cela devint insuffisant et on dut en confectionner sur place. L’ameublissement de la terre gelée se fit souvent à l’aide d’explosifs. 54 000 kg de pyroxyline et autres explosifs furent employés uniquement à cet effet (Extrait du Elappenwesen der Russen im Feldzuge, 1904-1905).
Ce qui donne comme conclusion à l’étude du parc d’outils des armées européennes :
Aspects de l’outil
Si l’on considère que sur les terrains de l’Europe centrale, fortement cultivés, il existe quantité d’abris naturels, qui faisaient défaut dans les plaines mandchoues, et que, d’autre part, la situation de la Mandchourie transforma la guerre en une lutte de position toute différente d’une guerre européenne, on peut admettre que le nombre actuel des outils d’infanterie est suffisant et qu’une augmentation du chargement de l’infanterie en outils ne doit être que très restreinte, et comporter surtout (c’est un Autrichien qui parle ) des haches-pioches, des haches et des câbles légers.
Ceci ne diminue en rien la nécessité d’avoir un grand nombre d’outils à longs manches (principalement des pelles, puis des pioches et des haches) pouvant être transportés, soit sur des bêtes de somme, soit sur des fourgons du train de combat.
De même, il faudrait envisager la possibilité d’approvisionner du fil de fer (fil recuit de 2 mm) pour la confection de trappes, de réseaux de fils de fer, ainsi que pour servir de liens dans les petits travaux de charpente.
On a proposé de compléter l’équipement portatif de l’infanterie en donnant à chaque compagnie quelques haches et du fil de fer. Ce dernier serait particulièrement utile pour franchir les passages difficiles dans la montagne et comme accessoire de transport.
Port de l’outil
L’outil doit pouvoir être facilement saisi et remis en place; la perte doit en être impossible pendant les péripéties de la lutte.
En Autriche, le port de la hache-pioche répond mieux à ces exigences que celui de la pelle, car le premier outil est simplement remis dans son étui, tandis que la pelle doit être d’abord fixée au moyen d’une courroie.
Utilisation
L’outillage portatif de l’infanterie doit lui permettre d’exécuter tous les travaux de fortification de campagne, et la rendre autant que possible indépendante des troupes techniques. Cet outillage trouvera spécialement son utilisation dans le renforcement des ouvrages de champ de bataille, dans les travaux de campement et d’amélioration de chemins.
Pour son utilisation rationnelle il est nécessaire d’exercer les hommes à s’en servir en toutes circonstances, à se rendre compte de ce qu’on .en peut tirer; les officiers de leur côté doivent être rompus à la répartition rationnelle des travailleurs, suivant la tâche à remplir, et à l’estimation du temps nécessaire pour chacun des ouvrages les plus courants.
Analyse d’un article assez intéressant qui a paru dans le numéro de mai 1912 « des Mitteilungen » (de Vienne), sur l’équipement en outils portatifs des diverses armées d’Europe aux diverses époques de l’histoire.
1Titre : Revue du génie militaire, Éditeur : Berger-Levrault & Cie (Paris), Date d’édition : 1887-1959, Type : texte,publication en série imprimée, Langue : Français, Format : application/pdf, Droits : domaine public, Identifiant : ark:/12148/cb32859137v/date, Identifiant : ISSN 00352586, Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-20050, Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32859137v, Description : Périodicité : Bimestriel (1887-1894) ; mensuel (1895-1932) ; bimestriel (1933-), Description : Etat de collection : 1887-1936, Provenance : bnf.fr, Date de mise en ligne : 20/12/2010
2ème Partie : Outils de l’Infanterie Française
L’Etat-Major Français, en début de siècle avait fait les mêmes observations et les mêmes constatations que toutes les autres Nations lors du déroulement des différents conflits sur la planète. Les orientations dans l’équipement des fantassins est donc identique.
Dans un souci d’allégement de la charge du fantassin qui était une juste préoccupation beaucoup de mesures avaient été prises.
Nous avons déjà vu l’effet bénéfique du remplacement du fer et du laiton par l’aluminium sur les ustensiles de cuisine et sur des centaines d’objets quand c’était possible.
L’énumération serait fastidieuse, car elle comprend plusieurs centaines de menus objets, tels que boucles, boutons, coulants, verrous, passants, agrafes, anneaux, clous, filets, crochets, etc., qui, réunis, représentent le poids respectable de 2 kil. 322.
Un autre secteur sur lequel il semblait facile de gagner du poids était celui de l’outillage : Moins d’outils, outil lui-même construit pour être le plus léger possible. Ce double défi a occupé les services de l’équipement de façon continuelle. On pouvait parfois passer d’un extrême à l’autre !
Voici l’extrait d’une directive de 1906 qui expose la difficulté de trancher la question !
Nous avons dit, au début de cette étude, que l’assortiment régimentaire en outils de parc, tel qu’il avait été prévu dans le projet soumis au Ministre de la guerre Par le Comité technique de l’infanterie, se trouvait ramené de 583 à 122, présentant ainsi un déficit de 461 outils par rapport à l’ancienne dotation (1).
Par la suite, nous avons été amené à demander, non plus une voiture d’outils de parc, mais quatre, par régiment, ce qui donne Ie lot de 488 outils, chiffre encore inférieur au premier d’ une centaine environ, et d’autant plus insuffisant que la fixation réglementaire est encore bien loin de réponse aux nécessités du temps présent, ainsi que l’ont prouvé les événements de la campagne de Mandchourie.
A notre avis, ce n’est pas uniquement par une augmentation des outils de parc qu’il convient de trancher la difficulté et cela, pour les raisons suivantes :
1° Cette augmentation, si elle était décidée, aurait pour effet d’alourdir outre mesure le train de combat des corps de troupe.
2° Elle ne répond pas au but poursuivi, car c’est sur la ligne de combat elle-même qu’il faut avoir des outils à Pied d’œuvre, conditions que les voitures régimentaires ne pourront remplir que dans des circonstances tout à fait exceptionnelles, dans la défensive, par exemple.
3° Pendant le combat offensif, nous n’avons que faire d’outils de parc sur la chaîne — en admettant qu’ils y parviennent jamais – attendu qu’ils se prêtent fort mal, et même pas du tout , au genre de travail à exécuter et comme nous le verrons plus loin, il importe, en effet, dans cette situation, de travailler à genou ou couché et, seuls, les outils portatifs permettent de fouiller le sol dans cette position.
C’est donc par une dotation plus large en outils portatifs que la question posée doit être résolue. Tout le monde connaît la composition de l’assortiment n° 1 attribué à la compagnie d’infanterie (2), composition essentiellement arbitraire, car il est difficile de trouver les raisons qui l’ont fait adopter.
Ce qui est certain, c’est qu’en France les opinions ont beaucoup varié sur ce point depuis une trentaine d’années. Après la guerre turco-russe, on avait été frappé, dans le monde militaire, de la nécessité de donner aux troupes d’attaque le moyen d’organiser rapidement un couvert lorsque la violence du feu de l’adversaire arrête momentanément tout mouvement en avant: c’est de cette époque que date l’adoption des outils portatifs.
Mais, sous l’influence d’idées très respectables qu’il semble superflu de développer, l’utilisation de ces outils, d’ailleurs médiocres ne tarda pas à être complètement négligée; on en réduisit le nombre pour en arriver à la dotation actuelle (2), qui ne semble avoir d’autre but que de constituer par compagnie une petite collection d’échantillons.
En agissant ainsi, on a prouvé qu’on avait perdu de vue le but primitivement assigné à la création des outils portatifs; par une succession naturelle d’idées, on en est arrivé à considérer comme parfaitement inutiles et encombrants les moyens adoptés pour atteindre ce but qu’on ne voyait plus; en cela, on a commis un contre sens.
(1) Instruction ministérielle du 23 mai 1901.
(2) Antérieurement à la décision ministérielle du 6 janvier 1906.
Ce qui résume parfaitement la tendance militaire de l’époque : « L’offensive toute ! »
L’outil portatif n’étant qu’un accessoire, utilisé momentanément, pour se protéger, avant de reprendre l’offensive. Il doit donc réunir toutes les qualités tendant à ce but. Léger, pratique, solide, peu encombrant et unique ! Un beau sujet de recherche !
Les études des services de l’équipement aboutissent aux attributions d’outils que nous abordons ci-après.
Les différents types d’outils dans l’Infanterie
Les troupes d’infanterie et du génie possèdent deux genres d’outils, les outils portatifs et les outils de parc.
Infanterie – Outils portatifs
Les outils portatifs sont immédiatement disponibles, les hommes les portant avec eux, ils devraient donc rendre de grands services pour la construction des retranchements de faible profil (ceux du type que peut construire l’infanterie), et c’est principalement sur eux que l’on devrait compter ; malheureusement, ils existent actuellement en nombre si infime, dans les unités d’infanterie, qu’il est absolument impossible d’espérer tirer un profit réel de leur utilisation.
Infanterie – Outils de parc des voitures de compagnie
Les outils de parc sont disposés par petits lots dans chaque voiture de compagnie. La compagnie d’infanterie peut, avec les outils dont elle dispose actuellement (portatifs et de parc), outiller une section.
Les outils de parc comportent les outils de grand modèle (pioches, haches, scies…) ainsi que la caisse d’outils d’ouvriers d’art.
Cette section, ainsi outillée, effectuera, en une heure environ, la longueur de retranchement qui lui est nécessaire (à raison de 65 à 70 cm de longueur de crête par homme) ; les sections travaillant à leur tour successivement avec les mêmes outils, la compagnie pourra se couvrir entièrement en quatre heures environ (chaque homme n’ayant travaillé que trois quarts d’heure). Le bataillon peut, avec les outils de parc des voitures de compagnie de ce bataillon, outiller une compagnie. Dans ce cas, deux soldats ne peuvent disposer que d’un seul outil, mais c’est en réalité une très bonne condition de travail pour des hommes non entraînés à l’exécution de terrassements, chacun des deux soldats se reposant alternativement. La compagnie devra compter environ une heure et demie pour se couvrir. Il paraît difficile d’admettre, dans les conditions actuelles, le groupement des outils des voitures de compagnie, provenant d’unités d’un effectif supérieur à un bataillon.
Revue du génie militaire. 1887-1959 — Février 1905
Rappel de la composition et des effectifs d’un régiment d’infanterie
Effectifs auxquels il faut ajouter les effectifs des compagnies de commandement, d’aide et de soutien (habillement, ravitaillement, transport, brancardiers, transmissions…
Il y a 3 bataillons par régiment. Un régiment se compose donc d’environ 3000 hommes et… quelques chevaux. Enfin au départ !
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Les tableaux récapitulatifs de dotation d’outils entre 1906 et 1914
Les outils portatifs de l’infanterie
En 1906
Le rôle de l’outillage portatif est de mettre constamment à la disposition du soldat d’infanterie le moyen de diminuer sa vulnérabilité contre les effets du feu d’infanterie ou d’artillerie, dans toutes les phases du combat.
L’assortiment d’outils portatifs pour une compagnie d’infanterie comprend 181 outils :
Outils de terrassier – 144 outils
- 112 bêches (7 par escouade)
- 32 pioches (2 par escouade)
Outils de destruction – 37 outils
- 12 hachettes (1 par escouade non pourvue de hache)
- 4 haches (1 par escouade non pourvue de hachette)
- 16 serpes (1 par escouade)
- 4 cisailles à main (1 par section)
- 1 scie articulée
L’assortiment d’outils portatifs pour sapeurs hors-rang comprend :
Outils de destruction
- 6 haches portatives ordinaires (modèle du génie)
- 6 pics à tête portatifs
- 1 scie articulée
Chaque sergent artificier est pourvu d’une scie articulée. L’assortiment d’outils portatifs de pourvoyeurs de munitions comprend :
Outils de destruction
- 1 hache portative ordinaire (modèle du génie)
- Outils de destruction 1 serpe de parc
- 1 scie articulée (pour le sergent artificier)
La proportion de pelles, entrant dans la composition des assortiments, donne à cet outil, dans le combat offensif, le caractère d’un véritable outil individuel, à l’aide duquel le tirailleur au combat, soit isolé, soit avec l’aide de son camarade.
En 1909
Nouvelle composition de l’assortiment de compagnie
Le ministre de la guerre a décidé, le 4 mai 1909, que chaque compagnie d’infanterie métropolitaine et d’infanterie coloniale active, de réserve et de territoriale, quelle que soit son affectation, sera pourvue d’un assortiment d’outils portatifs comprenant 185 chargements. La composition du nouvel assortiment et la composition de l’assortiment actuel sont indiquées dans le tableau ci-après.
Nouvel Assortiment (4 mai 1909)
- 80 pelles-bêches (5 par escouade)
- 80 pelles-pioches (5 par escouade)
- 8 haches à main (2 par section)
- 12 serpes
- 4 cisailles 1 outil par section
- 1 scie articulée
185 outils portatifs
Ancien Assortiment (11 janvier 1906)
- 112 pelles-bêches (7 par escouade)
- 32 pioches (2 par escouade)
- 4 haches à main et 12 hachettes de campement (1par escouade)
- 16 serpes (1par escouade)
- 4 cisailles (1 par section)
- 1 scie articulée
181 outils portatifs
But de la réorganisation de l’outillage portatif :
Les compagnies d’infanterie sont actuellement pourvues d’assortiments d’outils portatifs dont la composition a été fixée par la décision du 11 janvier 1906, c’est-à-dire peu de temps après la guerre de Mandchourie, où il fut fait, de part et d’autre, un fréquent emploi de la fortification, et qui remit en honneur, avec la fortification légère de champ de bataille, le petit outil du fantassin.
Néanmoins, avec un assortiment composé uniquement d’outils de modèles existants, l’infanterie n’était pas encore en mesure d’exécuter, en toute circonstance, les divers travaux qui lui incombent en campagne, et notamment ceux que comporte la méthode d’emploi de la fortification au combat, que les Japonais ont pratiquée, avec succès.
Ces travaux (aménagements des obstacles du sol, construction de masques protecteurs en terre) qui exigent généralement que, pour diminuer sa vulnérabilité, le travailleur prenne une attitude couchée, accroupie ou agenouillée, sont, en quelque sorte, individuels, et le tirailleur, au combat, doit pouvoir y suffire isolément, dans les différents terrains, à l’aide d’un outil approprié.
Or, la pelle-bêche est inefficace dans les terrains un peu durs, et la pioche ne permet pas de travailler isolément.
Enfin, la quantité de pelles-bêches de l’assortiment 1906 n’est pas suffisante pour les besoins de l’effectif que la compagnie peut être appelée à développer sur la ligne de feu.
Il convenait donc de rechercher un type d’outil répondant aux diverses conditions d’emploi de la fortification de champ de bataille.
L’examen des propositions nombreuses formulées à ce sujet, les expériences de toute nature exécutées sur ceux des modèles d’outils présentés qui paraissaient posséder les propriétés essentielles de l’outil individuel, ont permis de reconnaître qu’aucun de ces outils n’était susceptible de jouer le rôle d’outils toutes fins, remplaçant à la fois les outils de terrassier, de bûcheron et de destructions, d’où la nécessité de constituer l’assortiment de compagnie avec des outils de modèles différents.
En outre, les mêmes expériences classèrent, en tête des outils individuels de terrassier, la « pelle-pioche », présentée dès la fin de 1905, par M. le chef de bataillon du génie Seurre.
On a donc été amené à comprendre dans le nouvel assortiment :
- Un lot de 25 outils spéciaux (haches, serpes, cisailles, scie articulée) indispensables pour les destructions et la vie en campagne.
- Un lot de 160 outils de terrassier (80 pelles-bêches, 80 pelles-pioches) permettant de travailler isolément ou tout au moins d’organiser un travail sur la ligne de feu, en associant les deux outils, c’est-à-dire en donnant une pelle-bêche et une pelle-pioche à chaque groupe de deux camarades de combat.
Cette combinaison donne la possibilité de tirer un bon parti du nombre considérable de pelles-bêches existant dans les approvisionnements. Au total, 185 outils.
Ce nombre a été jugé suffisant; Il a été déterminé en tenant compte des déchets qu’une compagnie d’infanterie subira dès son entrée en campagne, des indisponibles, etc., et on a été ainsi conduit à supposer qu’il ne serait pas possible de mettre sur la ligne de feu plus de 185 hommes par compagnie. Aucune modification n’est apportée aux modèles de la pelle-bêche, de la hache à main, de la serpe, de la cisaille et de la scie articulée, ni aux conditions d’emploi de ces outils. Nous donnons ci-après la description et le mode d’emploi de la « pelle-pioche Seurre », dénommée, dans sa forme définitive, « pelle-pioche modèle 1909 ».
Source : Revue du Génie Militaire 1909.
Par comparaison :
- Prix de 1 kilo de pain 1910 : 0,40 F soit 0,40 F / kg
Le salaire en 1910 de 3 professions :
- Bonne à tout faire 1910 : 50 F / mois soit 2,00 F par jour (Hypothèse 25 jours)
- Manœuvre 1910 : 0,33 F / heure soit 3,30 F par jour (Hypothèse 10 heures / jour)
- Chauffeur 1910 : 200,00 F / mois soit 8,00 F par jour (Hypothèse 25 jours)
Source : INSEE
La description de l’outil est faite un peu plus bas dans l’article (outil n°3)
En 1914
A l’entrée de la guerre, il est alors admis ce principe que pour le fantassin, outil = arme.
Le précédent de la guerre Russo-Japonaise l’avait confirmé d’éclatante façon.
Restait à résoudre les problèmes du nombre, du poids, de l’encombrement et de la répartition de tous ces outils.
Approvisionnements des différentes formations
Les outils des corps de troupe d’infanterie comprennent :
- Les outils portatifs transportés par les hommes
- Des outils de grand modèle, transportés sur des voitures ou sur des animaux de bât
Outils Portatifs
L’assortiment d’outils portatifs pour une compagnie d’infanterie, comprend 185 outils :
160 outils de terrassiers
- 80 pelles-bêches (5 par escouade)
- 80 pelles-pioches (5 par escouade)
25 outils de destruction
- 8 haches à main (2 par section)
- 12 serpes (1 par escouade)
- 4 cisailles
- 1 scie articulée
L’assortiment d’outils portatifs pour sapeurs hors-rang comprend :
Outils de destruction
- 6 haches ordinaires emmanchées (modèle du génie)
- 6 pics à tête emmanchés
- 1 scie articulée
L’assortiment d’outils d’une section de mitrailleuses, type mixte, comprend 22 outils :
9 outils portatifs de terrassiers
- 7 bêches
- 2 pioches
8 outils portatifs de destruction
- 3 haches (dont une ordinaire, modèle du génie)
- 2 cisailles à main
- 1 scie articulée
- 2 serpes
5 outils de parc du caisson de ravitaillement
- 1 hache à tête
- 2 pelles rondes modèle1862
- 2 pioches
L’assortiment d’outils portatifs pour la section du type alpin, comprend en plus : 1 hache ordinaire du modèle du génie, 1 serpe, 1 pioche et 2 bêches attribuées aux conducteurs de train de combat.
Outils de grand modèle
Chaque régiment d’infanterie est doté de deux voitures légères d’outils (1 par bataillon de chasseurs à pied). Elles seront présentées lors du prochain article.
Elles contiennent chacune :
195 outils de terrassiers
- 130 pelles rondes emmanchées
- 65 pioches emmanchées (modèle du génie)
19 outils de destruction
- 15 haches ordinaires emmanchées
- 2 scies passe-partout montées
- 2 pinces
1 caisse d’outils d’ouvriers d’art chargée
L’article : Outils de caisse d’un régiment d’infanterie montre ce que représentent ces outils dont le nom ne parle qu’aux spécialistes.
- 30 manches de pelle (de rechange)
- 10 manches de pioche (de rechange)
- 1 bédane de 0,009 m de largeur
- 1 burin de serrurier ordinaire
- 1 ciseau bédane de 0,028 m de largeur
- 1 ciseau de charpentier
- 1 hache à main d’ouvrier en bois, emmanchée
- 1 lime tiers-point de 0,18 m de longueur
- 2 manches de lime
- 1 marteau de charpentier
- 1 masse à tranche moyenne
- 1 pierre à aiguiser
- 1 pince à main coupant du devant
- 1 pince à main plate bec de cane
- 1 plane de charron
- 1 rénette tourne-à-gauche
- 1 scie égoïne ordinaire avec gaine
- 1 tarière creuse de 0,015 m avec manche
- 1 tarière torse de 0,027 m avec manche
- 1 tenaille d’ouvrier en bois
- 2 vrilles petites (1 de 4 mm et 1 de 5 mm)
- 2 kilos de pointes de Paris (1 kilo de 55 mm et 1 kilo de 80 mm)
- 1 tourne-à-gauche pour scie articulée
- 1 cadenas à vis
Les outils d’ouvriers d’art servent à effectuer les réparations au matériel roulant ; ils peuvent être aussi utilisés pour ouvrir des créneaux dans les portes, pour construire des palissadements, des passerelles, etc.
Les bataillons alpins reçoivent une dotation spéciale en outils portatifs et en outils de parc ; ces derniers sont chargés sur des mulets de bât.
Dans un régiment d’infanterie, l’une des voitures d’outils porte 108 pétards modèle 1886, l’autre 46 détonateurs.
Récapitulatif 1914 : sous forme de tableaux et comparaison entre les différentes armes
Outils portatifs et voitures d’outils d’un régiment d’infanterie
Outils de différentes armes
Rappel :
- 1 escouade = 15 hommes
- 1 section = 60 hommes
- 1 compagnie = 240 hommes
- 1 bataillon = 960 hommes
- 1 régiment = 3 bataillons
En conclusion : il est prévu que si possible, un homme transporte 1 outil portatif.
Description des outils
1°) Les outils portatifs
2. Pelle ronde (modèle portatif du Génie) et pelle ronde de parc
Les outils du modèle portatif du génie placés dans les voitures légères d’outils de l’infanterie sont pourvus de manches du modèle des outils de parc. Les deux modèles de pelles rondes ne diffèrent donc que par la pelle proprement dite qui est plus forte dans les pelles de parc.
3. Pelle-pioche
Appelée aussi pelle Seurre du nom de son inventeur.
Le manche de la pelle-pioche a une longueur de 0.32
5. Pioche portative du modèle du Génie et pioche de parc
Ces deux outils sont à peu près semblables, mais le fer est plus court dans la pioche portative.
6. Pic à tête portatif
Le pic à tête de parc a une forme analogue au pic à tête portatif, mais il est très renforcé et son manche a une longueur de 0,80 m.
7. Hache à main et hache portative ordinaire modèle du Génie
La hache portative modèle du Génie, plus longue a un manche de 0,80 m.
Les pioches portatives du modèle Infanterie, les pics portatifs et les haches à main ont le même manche.
8. Hache de bûcheron
Son poids est de 2,6 kg donc de 300g plus lourde que la hache portative. La hache de bûcheron est un outil de parc d’un modèle plus fort que la hache portative.
10. Scie articulée
Chaque scie articulée est accompagnée d’une lime tiers-point nécessaire pour l’affûter.
13. Cisailles
La cisaille ancien modèle permet de couper les fils de fer de 2 à 4 millimètres et notamment les fils télégraphiques de 3 à 4 millimètres.
La cisaille modèle 1905 permet de couper les fils de fer ayant un diamètre maximum de 5 millimètres.
Les cisailles peuvent couper des fils de diamètre supérieur à ceux indiqués, si on a le temps d’amorcer la section avec la lime jointe à chaque scie.
2°) Les outils du parc
Caisse d’outils d’ouvriers d’art
- 1 bédane de 0m009 de largeur
- 1 burin de serrurier ordinaire
- 1 ciseau bédane de 0m028de largeur
- 1 ciseau de charpentier
- 1 hache à main d’ouvrier en bois, emmanchée
- 1 lime tiers-point,de 0m18de longueur
- 2 manches de lime
- 1 marteau de charpentier
- 1 masse à tranche moyenne
- 1 pierre à aiguiser
- 1 pince à main coupant du devant
- 1 pince à main plate bec de cane
- 1 plane de charron
- 1 rénette tourne-à-gauche
- 1 scie égohine ordinaire avec gaine
- 1 tarière creuse de 0,015 m, avec manche
- 1 tarière torse de 0m027, avec manche
- 1 tenaille d’ouvrier en bois
- 2 vrilles petites (1 de 4mm et 1 de 5mm)
- 2 kilos de pointes de Paris (1 kilo de 55 mm et 1 kilo de 80mm)
- 1 tourne-à-gauche pour scie articulée
- 1 cadenas à vis
Les outils d’ouvriers d’art servent à effectuer les réparations au matériel roulant; ils peuvent être aussi utilisés pour ouvrir des créneaux dans les portes, pour construire des palissadements, des passerelles, etc.
Les bataillons alpins reçoivent une dotation spéciale en outils portatifs et en outils de parc ; ces derniers sont chargés sur des mulets de bât. Dans un régiment d’infanterie, l’une des voitures d’outils porte 108 pétards modèle 1886, l’autre 46 détonateurs.
Répartition des outils
Manuel du chef de section de l’Infanterie 1916
Toujours dans le souci de soulager le dos du fantassin, les dimensions et l’encombrement des outils portatifs, furent également étudiés. Le nombre et la répartition de ceux-ci ont abouti aux dispositifs qui sont représentés ci-dessous :
Sources ayant servi à la réalisation de cet article
- http://gallica.bnf.fr, Relation : http://catalogue.bnf.fr
- Revue militaire française, publiée avec le concours de l’Etat-Major de l’Armée
- Traité d’hygiène militaire A ; Laveran
- Revue du génie militaire
- Revue d’infanterie
- Revue du cercle militaire
- Code sanitaire du soldat
- L’infanterie en 1 volume manuel d’instruction militaire à l’usage des élèves caporaux, sous-officiers et officiers, Le soldat de demain
- Manuel militaire de la jeunesse française
- Revue générale des sciences pures et appliquées
Titre : Revue du génie militaire
Éditeur : Berger-Levrault & Cie (Paris), Date d’édition : 1887-1959, Type : texte,publication en série imprimée, Langue : Français, Format : application/pdf, Droits : domaine public, Identifiant : ark:/12148/cb32859137v/date, Identifiant : ISSN 00352586, Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-20050, Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32859137v, Description : Périodicité : Bimestriel (1887-1894) ; mensuel (1895-1932) ; bimestriel (1933-), Description : Etat de collection : 1887-1936, Provenance : bnf.fr, Date de mise en ligne : 20/12/2010.
Titre : Le Correspondant (Paris)
Titre : Le Correspondant : revue mensuelle : religion, philosophie, politique… / directeur E. Wilson ; gérant V.-A. Waille, Éditeur : V.-A. Waille (Paris), Date d’édition : 1843-1933, Contributeur : Wilson, Edmond. Directeur de publication, Contributeur : Waille, Victor-Amédée (17..?-1855). Directeur de publication, Contributeur : Lenormant, Charles (1802-1859). Directeur de publication, Contributeur : Champagny, Franz de (1804-1882). Rédacteur, Type : texte,publication en série imprimée, Langue : Français, Format : application/pdf, Droits : domaine public, Identifiant : ark:/12148/cb34416007p/date, Identifiant : ISSN 09945563, Source : Bibliothèque nationale de France
Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416007p, Description : Variante(s) de titre : Le Correspondant et la Revue de France réunis, Description : Périodicité : Mensuel (1843-1868) ; bi-mensuel (1869-1933), Description : Etat de collection : 1871 (NS,T48 = T84 de la coll.)-1929 (NS,T281 = T317 de la coll.), Description : Appartient à l’ensemble documentaire : Pam1, Description : Appartient à l’ensemble documentaire : FranceJp0, Provenance : bnf.fr, Date de mise en ligne : 15/10/2007.Titre : L’élève soldat : certificat de préparation au service militaire, diplôme de moniteur, brevets de spécialité (pour toutes les armes) (21e édition) / commandant C. Leroux…
Auteur : Leroux, Camille (1862-1922), Éditeur : H. Charles-Lavauzelle (Paris), Date d’édition : 1918, Sujet : Enseignement militaire, Sujet : Guerre mondiale (1914-1918) — Histoire des unités, Type : monographie imprimée, Langue : Français, Format : 1 vol. (494 p.) : fig. et cartes ; in-16, Format : application/pdf, Droits : domaine public, Identifiant : ark:/12148/bpt6k65186467, Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-39201, Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30798006f, Provenance : bnf.fr, Date de mise en ligne : 03/06/2013, http://gallica.bnf.fr, Relation : http://catalogue.bnf.fr, Revue militaire française/publiée avec le concours de l’Etat-Major de l’Armée, Traité d’hygiène militaire A ; Laveran, Revue du génie militaire, Revue d’infanterie , Revue du cercle militaire, Code sanitaire du soldat, L’infanterie en 1 volume manuel d’instruction militaire à l’usage des élèves caporaux, sous-officiers et officiers, Le soldat de demain. Manuel militaire de la jeunesse française, Revue générale des sciences pures et appliquées.
Titre : Revue du génie militaire
Éditeur : Berger-Levrault & Cie (Paris), Date d’édition : 1887-1959, Type : texte,publication en série imprimée, Langue : Français, Format : application/pdf, Droits : domaine public, Identifiant : ark:/12148/cb32859137v/date, Identifiant : ISSN 00352586, Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-20050, Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32859137v, Description : Périodicité : Bimestriel (1887-1894) ; mensuel (1895-1932) ; bimestriel (1933-), Description : Etat de collection : 1887-1936, Provenance : bnf.fr, Date de mise en ligne : 20/12/2010
Titre : Revue du génie militaire
Éditeur : Berger-Levrault & Cie (Paris), Date d’édition : 1887-1959, Type : texte,publication en série imprimée, Langue : Français, Format : application/pdf, Droits : domaine public, Identifiant : ark:/12148/cb32859137v/date, Identifiant : ISSN 00352586, Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 8-V-20050, Relation : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32859137v, Description : Périodicité : Bimestriel (1887-1894) ; mensuel (1895-1932) ; bimestriel (1933-), Description : Etat de collection : 1887-1936, Provenance : bnf.fr, Date de mise en ligne : 20/12/2010.