Ah, ce 3 août 1914 ! L’Allemagne déclare la guerre à la France !

Les Français se demandaient depuis plusieurs semaines quand cela allait se produire.

Dès le 1er août, on avait entendu le tocsin partout en France. Les interrogations sur ce phénomène sont vite levées !

Non il ne s’agit pas d’un incendie à combattre, mais qui sait à l’époque que ce serait encore plus terrible.

Un immense feu allait embraser l’Europe

!

Bientôt, au village, on voit un gendarme venir coller une affiche sur le panneau d’affichage de la Mairie. Elles attendaient sagement en Préfecture, ces affiches. C’était le modèle type de 1904 qui allait enfin servir. On avait juste eu à rajouter, et souvent à la main, « Le Dimanche 2 août 1914 » comme étant le premier jour de la mobilisation.

Eh oui, on entendait murmurer que c’était « l’Ordre de Mobilisation. » Comme on était début août, les enfants s’étaient agglutinés autour du gendarme et les adultes s’étaient frayé un chemin à coups de casquettes pour prendre connaissance du contenu de l’affiche. Et son contenu n’avait surpris personne, depuis l’assassinat de Jean Jaurès le 28 juillet, il n’y avait plus que des va-t’en-guerre au gouvernement ! Et c’est avec beaucoup de résignation que beaucoup allaient quitter, qui une mère, qui une femme qui ses enfants ou encore une jeune fiancée !

Mais bon quand faut y’aller, faut y’aller !

La propagande à l’époque avait parlé d’enthousiasme de liesse populaire, les Français partaient la fleur au fusil ! Que de niaiseries, pour beaucoup, on voyait que les moissons et les vendanges s’annonçaient. Comment allait-on faire ? Il est vrai que la mobilisation fut assez lente, il fallait 15 jours à peu-près, pour organiser tout ce barnum.

Avant tout, chacun devait recevoir sa feuille de route, rejoindre sa caserne pour y être équipé. Il fallait ensuite organiser les transports pour envoyer les troupes et le ravitaillement vers le Nord et l’Est. Mais où exactement ? Il faut avouer que ce fut assez bien préparé et organisé. L’à peu-près de 1870 avait servi de leçon.


Bataille des frontières

Plan de la campagne de Belgique en août 1914

Le mythe du soldat partant la fleur au fusil a été inventé plus tard par un journaliste polémiste : le caporal Jean Galtier-Boissière qui s’était retrouvé mobilisé comme fantassin. Il avait créé un journal sur le front qui prit le nom de : « Le crapouillot », destiné plus à distraire qu’à provoquer.

Son premier numéro paru en août 1915 fit déjà sensation avec son titre choc :

« Courage les civils ! »

Et c’est dans un écrit de 1917 qu’il inventa la formule de

« Fleur au fusil. »

Il est vrai qu’on avait présenté cette guerre comme une ridicule promenade de santé, que la guerre serait courte et dénuée de danger. Une succession de victoires face à des Allemands démoralisés et tremblants avant même le premier coup de fusil ! Mais les Français étaient partis pour y accomplir leur devoir.

Les autorités ne s’y étaient d’ailleurs pas trompées en accordant des délais ou permissions de 7 jours pour aider à la moisson en ce mois d’août.

Et c’est à travers le parcours d’un jeune officier du 33ème que nous allons vivre cette campagne de Belgique.

Cet officier appartenant au régiment est un certain…

Lieutenant Charles de Gaulle

En ce début août, la famille de Charles se trouve à Paris lorsqu’on lit cet ordre de Mobilisation Générale.

Tout militaire rêve des « sentiers de la gloire », de lauriers, de décorations, de conquêtes… Nul ne note que tout cela se fait sur un mont de cadavres, de vies brisées et de destructions de tous ordres. L’uniforme de ceux qui obtiennent les médailles est maculé de sang et pas toujours le leur.


C’est Marie-Agnès, la sœur aînée de Charles qui fit ce récit

. Elle enregistrera les premières impressions de son frère mi-août, en pleine campagne de Belgique. Et nous en verrons les raisons un peu plus tard.