Nous avons vu le portrait d’un fantassin vu de face avec sa tenue et son fusil. Mais l’essentiel de ce qui constitue son équipement se trouve à l’arrière. Sur son dos bien-entendu !
Voici le dessin d’un fantassin avec l’ensemble de son « barda », terme retenu depuis qu’il est devenu un attirail encombrant porté sur le dos, un bagage très lourd.
Ce mot barda ramené dans les bagages des soldats français positionnés en Afrique, désignait, en Arabe, le bât de l’âne, la selle destinée à arrimer la charge. Pour nos fantassins, voyant ces animaux souffrir sous la charge eurent vite fait l’amalgame avec le poids qu’ils avaient eux-mêmes à transporte partout dans leurs déplacements sous un cagnard perpétuel.
L’État-Major fait l’inventaire de tout ce qui est nécessaire à l’homme de troupe en campagne ce qui nous donne la liste suivante qui évoluera en cours de conflit.
Liste du matériel porté par le fantassin lors de des déplacements
Il varie selon le régiment et subira de nombreux changements dans le temps
- une paire de brodequins dite de repos
- des molletières de rechange
- un pantalon rouge garance avec en dessous un caleçon
- une paire de bretelles
- une chemise
- un képi rouge et bleu
- un ceinturon avec plaque
- un mouchoir
- une cravate de coton, bleue
- une capote de toile bleue
Dans le sac à dos ou havresac (avec cadre en bois) :
- des lacets de rechange
- une seconde chemise
- un bonnet de police
- un élément de toile de tente collective
Dans la musette :
- une autre paire de chaussure
- une baguette de fusil
- la gamelle et divers ustensiles: ouvre boite, quart, seau en toile. La gourde le 1 litre quand elle n’était pas attachée au côté
- les vivres du jour
A cela s’ajoute les effets personnels : timbres, crayon etc.
Le tout devait tenir dans les sacs fournis par l’Armée.
Qui a effectué son service militaire doit avoir gardé en souvenir du casse-tête représenté par la confection du paquetage.
Pour accomplir cette tâche, le soldat dispose du sac à dos, le havresac, pour les déplacements et de la musette qui l’accompagne lors de la charge au combat.
Le havresac (dit aussi sac « as de carreau »)
Le modèle de début d’entrée en campagne en 1914 date de 1893. Le modèle d’entrée en guerre possède des sangles en cuir noir et la toile cirée qui forme le havresac est très sombre.
Les manières de monter l’équipement sur le havresac sont multiples, chaque soldat disposant à sa guise son matériel. Seule la gamelle individuelle trône invariablement sur le sommet du sac, inclinée vers l’arrière pour permettre le tir couché.
Remplie des effets du soldat puis monté de tout l’équipement, le poids du havresac peut atteindre 20 à 25 kg. Si l’on ajoute à cela le poids des 2 musettes pleines, des 3 cartouchières remplies de munition, du bidon et des grenages, on imagine le fardeau que doit transporter le soldat lorsqu’il part pour les tranchées.
La musette modèle 1892
Elle est confectionnée en toile de couleur brune mais de très nombreuses nuances sont rencontrées, pouvant aller du beige très clair au brun rouille très foncé. La dernière modification date de 1879, elle consiste en le prolongement de la sangle tout autour des coutures latérales de la musette. Cette amélioration permet de rendre la sangle plus solide et d’éviter qu’elle ne s’arrache à l’usure.
La musette contient les vivres du jour et tous les objets personnels dont le soldat a besoin à portée de main (pipe, tabac, briquet, papier à lettre, etc.).
Tout au long du conflit, les soldats vont se munir de plus en plus d’une ou de 2 musettes supplémentaires. Cette pratique non réglementaire va leur permette d’emporter encore plus de choses avec eux.
Souvent remplie au maximum, la musette a l’inconvénient de peser lourd sur le dos du soldat, de l’engoncer et d’entraver sa respiration. Dès 1914, les Allemands ont constaté cet état de fait, qu’une musette portée avec une courroie sur l’épaule fatigue énormément le fantassin. C’est pour cette raison que la musette allemande est attachée avec 2 sangles au ceinturon.
La suite de la description de l’équipement du soldat fera partie d’article ultérieurs.
A lire sur le même sujet : L’équipement du Fantassin en 1914.