Début décembre, le 4, des cadres du régiment partent en reconnaissance dans un autre secteur, pas inconnu de tous, de La ferme du Choléra* et de La Miette où le 33ème R.I va relever le 73ème R.I. C’est une des rotations habituelles entre ces 2 régiments qui forment la 3ème Brigade.
Le régiment reçoit l’ordre de se rassembler le 05 décembre à 5 heures du matin au Bois de Gernicourt.
* Voir article : Le 33ème de fin Septembre à Décembre 1914 Pontavert – La Ville-aux-Bois (Septembre-Décembre 1914)
Ce 05 décembre 1915, le 33ème occupe les emplacements suivants (voir cartes 2 et 3) :
- 1er Bataillon : dans le secteur de La Miette
- 1ère compagnie au Bastion Doyen
- 2ème compagnie au centre G
- 3ème compagnie au centre F
- 4ème compagnie au centre E
- 2ème Bataillon : dans le secteur de La Miette en réserve
- 5ème compagnie moitié à Gernicourt et l’autre moitié au Bois Blanc
- 6ème compagnie en réserve à l’oasis de La Miette (carte 4)
- 7ème compagnie en réserve à l’oasis de La Miette
- 8ème compagnie et 1 peloton de la 5ème à Gernicourt
- 3ème Bataillon : à la ferme du Choléra
- 9ème compagnie au centre C
- 10ème compagnie au centre D
- 11ème compagnie au centre B
- 12ème compagnie au centre A
La compagnie de mitrailleurs du Régiment occupe les centres A et B. Le QG du colonel étant au Bois de Gernicourt. Dès leur arrivée sur leurs nouveaux emplacements, les compagnies de 1ère ligne des 1er et 3ème Bataillons se porteront immédiatement à leur poste. La relève se poursuivant toute la matinée.
Le 06 décembre 1915 voit le retour du Chef du 2ème bataillon de l’Hôpital de Pargny-les-Reims, le Commandant Duroy de Bruignac qui avait été hospitalisé le 17 novembre.
Dès leur arrivée, les soldats du secteur vont vivre avec des pluies continuelles qui rendent les conditions de vie des plus difficiles avec des habits perpétuellement détrempés et un terrain boueux qui rend tout déplacement problématique. Bientôt, on voit l’Aisne déborder de son lit.
Décembre 1915 va se révéler être le mois de décembre le plus doux depuis 50 ans. On avait eu peur car on avait eu quelques journées entre moins 5 et moins 10 degrés autour du 10 novembre.
Par contre, ce mois de décembre sera le plus pluvieux en 50 ans, avec des inondations dans de nombreuses régions dont l’est de la France.
Cette météo va influencer les activités qui vont se produire dans la région jusqu’à la fin de l’année.
Des 2 côtés, il n’y aura aucune attaque, les journées vont être occupées à aménager leur secteur et le rendre imprenable.
Les crues de l’Aisne et de La Miette
Pendant plusieurs jours, les Journaux de Marche vont suivre la montée des eaux :
Le 07 décembre 1915, l’Aisne marque 2m06 ! Le ruisseau de La Miette monte aussi.
En raison de cette crue qui peut empêcher les communications, le 33ème partira dans les abris de La Miette, ceux de l’oasis (carte 4) deviennent impossibles à occupe les 2 compagnies qui devaient occuper Gernicourt, 1 compagnie et demie sera portée du Bois Blanc à Gernicourt, un peloton restera au Blanc Bois.
Partout, on travaille à améliorer le drainage des tranchées en creusant des puisards et de rigoles.
Le 08 décembre 1915, l’Aisne marque 2m19 !
Le 09 décembre 1915 :
L’Aisne et la Miette continuent à monter. On prend des dispositions en vue de préserver les passages sur l’Aisne. On demande au Général commandant la 2ème D.I d’étudier les modifications à apporter à l’occupation de cette partie du front.
Avant de l’évacuer on demande de rendre impraticable la cuvette du Ployon et d’occuper les ouvrages de droite et gauche de ce secteur. Quelques envois de grenades de la part des Allemands retardent l’opération.
Le 10 décembre 1915 :
Par suite de l’inondation de La Miette, les communications sont devenues difficiles entre le Choléra et La Miette.
Les pluies persistantes continuent à dégrader les tranchées et boyaux. Plusieurs abris ont été évacués après avoir été envahis par les eaux d’infiltration.
Le 11 décembre 1915 :
L’Aisne et la Miette continuent à monter. La pluie continue à provoquer des éboulements et des inondations. Les abris de l’oasis et de la Miette sont évacués.
Le 12 décembre 1915, l’Aisne et la Miette continuent à monter.
Le 13 décembre 1915, Le niveau de l’eau monte toujours, les installations de l’oasis de La Miette deviennent inhabitables.
Le 14 décembre 1915 : L’Aisne et la Miette continuent à monter.
Le 15 décembre 1915 : L’Aisne a encore monté de 24 cm.
Les 16,17 et 18 décembre 1915, voient le niveau de la Miette et de l’Aisne baisser, des travaux de consolidation sont alors possibles.
Le 19 décembre 1915 : Le niveau de l’Aisne n’est plus que de 2m92.
Le 24 décembre 1915 :Les pluies ont repris, l’eau continue à monter dans l’ouvrage E.
Le 26 décembre 1915 : L’Aisne remonte.
Le 27 décembre 1915 : L’Aisne monte à 3m19. L’eau envahit le centre D et les postes r et o.
Puis doucement, les pluies s’espacent et l’année 1916 verra les crues des rivières du secteur se raréfier.
Les pertes du 06 au 31 décembre 1915
Même si aucune action d’envergure n’a lieu jusque fin 1915, être au front reste une menace de tout instant.
Nul n’est à l’abri d’une balle ou d’une explosion ennemie.
On note 4 tués en cette fin d’année 1915 :
Le 15 décembre 1915 :
- Delacuisine Jules, 2ème classe de la classe 1904 est tué dans le secteur du Choléra
18 décembre 1915 :
- Le 2ème classe Clément Henri Joseph (CHR) de la classe 1903 est tué dans le secteur Le Choléra La Miette
Du 20 au 24 décembre 1915 :
- Le 2ème classe Flament Louis de la 6ème cie et de la classe 1915 est tué au secteur du Choléra
- Le 2ème classe Lemaire Léon de la 6ème cie et de la classe 1915 est tué au Choléra
Victimes tous les 2 de tirs dans le secteur du Choléra.
On note 16 blessés ou malades en cette fin d’année 1915 :
Le 07 décembre 1915 :
- Le sous-lieutenant Maupas est évacué pour maladie
- Le soldat de 2ème classe Blin Alexandre est blessé par balle au mollet au quartier du Choléra
Le 08 décembre 1915 :
- Le soldat de 2ème classe Rosier Emile est blessé par balle
Le 13 décembre 1915 :
Sont blessés par un obus tiré dans leur secteur :
- Le sergent Degroste Maurice de la 6ème compagnie
- Boisleux Henri 2ème classe de la 6ème compagnie
- Fruchart Victor 2ème classe de la 6ème compagnie
- Hérin Albert 2ème classe de la 6ème compagnie
- Morel Guilain 2ème classe de la 9ème compagnie
Le 18 décembre 1915 :
- Le caporal Lelancher est blessé
Le 19 décembre 1915 :
- Le 2ème classe Jules Saige de la classe 1911 est blessé
Du 20 au 24 décembre 1915 :
- Le 2ème classe Robitaille Louis de la 6ème cie et de la classe 1915 est blessé par balle
- Le sergent Delécolle de la classe 1902 et de la 4ème compagnie est blessé
- Le soldat de1ère classe Delporte Augustin de la classe 1913 et du C.H.R est blessé
- Le soldat de 2ème classe Oudri François de la classe 1915 et de la 4ème compagnie est blessé.
Le 28 décembre 1915 :
- L’adjudant Hideux Parfait (cl 1907) de la 10ème compagnie grièvement blessé
Le 31 décembre 1915 :
- Le soldat de 2ème classe Lefin de la 2ème compagnie est blessé
- Le soldat de 2ème classe Darras, classe 1902 de la 3ème compagnie est blessé
Les événements :
Le 07 décembre 1915, les éléments de la Brigade continuent à s’installer.
La compagnie de mitrailleurs de la 3ème Brigade (capitaine Vignon) relève dans le quartier de la Miette, la compagnie de mitrailleurs de la 4ème Brigade du Capitaine Crémière.
L’ennemi paraît peu actif. Des renseignements recueillis, il résulte que les Allemands n’ont travaillé qu’à la pose de défenses accessoires à La Miette.
Durant cette fin d’année, les régiments d’Infanterie organisent leur secteur alors que les artilleries se bombardent mutuellement en essayant vainement d’empêcher l’achèvement des travaux défensifs.
Le 08 décembre 1915, on observe un échange de canonnade de part et d’autre. L’ennemi envoie à 16 heures une vingtaine d’obus suffocants qui cesse lorsque notre artillerie déclanche un tir de riposte. Heureusement’ il n’y eut pas de perte suite à cette attaque, mais celle-ci occasionne de nombreuses directives afin de se prémunir contre ce type d’attaque.
Ce même jour, d’ordre de la 2ème D.I, le quartier de La Miette passe sous les ordres du Lieutenant-Colonel du 8ème R.I qui commande alors l’ensemble du sous-secteur des Bois.
Ce qui place les 1er Bataillon et 2 compagnies du 2ème Bataillon les 6ème et 7ème sous les ordres du Colonel Doyen, Commandant le 8ème R.I. La limite entre les sous-secteurs du 8ème et du 33ème sera formée par La Miette au Nord de l’Aisne.
Le 33ème R.I dépendant directement de la brigade n’a plus que 6 compagnies soit le 1er Bataillon de Lagrange et 2 compagnies du 2ème Bataillon de de Bruignac dans le secteur de La Miette.
La journée se continue comme les jours d’avant avec quelques échanges de grenades et d’échanges d’artillerie.
A 20 heures, deux déserteurs allemands du 20ème Hussards saxons se présentent à la 2ème compagnie au niveau de la tranchée d’Espérey au centre G. Ils ont été immédiatement interrogés à la Division puis envoyés sur le Q.G.
Le 12 décembre 1915 :
Echanges de nuit de feux de mousqueterie
Le 13 décembre 1915 :
La 6ème compagnie va occuper à la place de la 5ème, le centre E.
1 peloton de la 7ème va à la carrière.
Ordres pour combattre les attaques de gaz
Le 11 décembre, les premiers ordres viennent du 1er C.A sur la nécessité d’organiser des feux continus pour combattre l’attaque par gaz.
L’E.M multiplie alors les notes concernant les préparatifs à mettre en place pour parer d’éventuelles attaques de gaz.
Mesures générales
- D’abord, des investigations et missions de surveillance sont organisées pour être au courant des travaux ennemis se multiplient.
- Du transport de matériel divers est rassemblé en vue d’une attaque de ce type : Bouteilles, tuyaux d’échappement en avant des tranchées en vue d’éloigner le point d’émission.
- L’exécution des mesures prises en cas d’attaque sont applicables même si l’attaque a lieu derrière une nappe de gaz asphyxiants avec l’emploi d’obus toxiques.
- Des bombardements par l’artillerie des tranchées dans lesquelles on pourrait croire que l’ennemi exécute des travaux préliminaires.
- Prévoir des mesures adaptées dans le cas où l’ennemi aurait réussi à réaliser une organisation lui permettant de transporter rapidement sur une nouvelle position le matériel nécessaire à l’émission d’une 2ème nappe de gaz.
- La défense de 1ère ligne restera confiée aux éléments munis d’engins spéciaux de protection, soutenus par des barrages d’artillerie.
- Les troupes destinées aux contre-attaques devront être tenues à l’abri des effets nocifs du gaz.
- Leur action ne peut en effet se développer d’une manière efficace que lorsque les conditions de la lutte seront redevenues normales et leur engagement prématuré serait inutile.
- Un repli partiel pourrait même être envisagé et alors considéré comme une manœuvre destinée à préparer une action offensive dans de meilleures conditions et de lui reprendre le terrain qu’il aurait réussi à occuper.
- L’ensemble des hommes seront formés afin de pouvoir appliquer les mesures énumérées ci-dessous.
Mesures pratiques
Consignes écrites ; Disposition habituelles contre les gaz asphyxiants.
- Faire attention et donner l’alarme le cas échéant (consignes des guetteurs et consigne du clairon).
- Faire mettre d’abord à tout le monde son masque (et à l’endroit !) puis ses lunettes.
- Provoquer le tir de l’artillerie (fusées blanches d’où consigne de l’homme chargé de les lancer) et des 58.
- Allumer du feu sur le devant de l’ouvrage et aussi sur les côtés (consigne des hommes d’allumer des feux).
- Rassembler les autres hommes dans un seul abri, clos hermétiquement et où fonctionne un pulvérisateur Vermorel (consigne de l’homme qui en est chargé). Jeter de l’eau continuellement sur les toiles de tente qui forment la fermeture. Promener un autre pulvérisateur dans la tranchée et notamment dans les abris de guetteurs (autre consigne).
- Porter tout le monde en ligne vigoureusement dès que l’attaque ennemie se déclenche.
Conclusion
Dans ces circonstances comme dans toutes celles du combat, on ne fait aisément et bien que ce qui a été mûrement et souvent réfléchi, minutieusement préparé, clairement indiqué aux exécutants.
Néanmoins, même si de nombreuses suspicions de préparation d’émission de gaz, aucun emploi de ces armes n’aura lieu durant le séjour du 33ème dans ce secteur jusque début février.
Evénements, suite
Le 14 décembre 1915 : Des travaux d’électrification se mettent en place dans le secteur par des équipes spécialement constituées et ceci afin qu’un projecteur puisse tourner chaque nuit par intermittence entre le poste 2 et l’ouvrage E.
Ces travaux sont rendus difficiles à cause d’échanges de grenades.
De nombreux avions ennemis survolent les lignes « L » un d’eux a remonté plusieurs fois le cours de l’Aisne.
Les 16,17 et 18 décembre 1915 :
Des échanges de grenades ont lieu chaque jour alors que l’on observe des travaux allemands que nos mitrailleurs contrarient.
Du 20 au 24 décembre 1915 :
Note secrète n°4543/3 sur l’emploi de l’artillerie :
« On doit rechercher toutes les occasions d’exercer une action destinée à miner le moral de l’adversaire et à cet effet réaliser les concentrations de feux de manière à obtenir des résultats sérieux. En outre, ne pas hésiter à engager les dépenses nécessaires en munitions de tous calibres lorsqu’il s’agit d’enrayer une attaque ennemie. »
Preuve qu’aucune attaque n’est prévue avant plusieurs semaines.
Etant donné l’inondation, la tranchée de La Miette est évacuée.
Le 26 décembre 1915 : Une autre note venue de la Division insiste sur l’avantage qu’il y a de réduire les effectifs en 1ère ligne.
Pour isoler nos unités, les Allemands tirent sur les passages de l’Aisne et réussissent à couper 2 fois la passerelle située à 70 m du pont de pierre proche de Berry, ce qui obligera à en reconstruire une autre.
Le 28 décembre 1915 : Situation inchangée, les armées campent sur leurs positions.
En ces derniers jours de décembre, on fait mettre la dernière main aux préparatifs contre une attaque ennemie par gaz asphyxiants.
On dispose dans chaque sous-quartier (La Miette et Ferme du Choléra) :
- Pour combustibles, 400 torches de paille, 200 fagots, 20 litres de pétrole et 10 litres de goudron. Les hommes chargés d’allumer et d’entretenir les feux doivent être parfaitement au courant de ce qu’ils ont à faire.
- Chaque abri refuge, chaque abri de chef de section, le poste téléphonique doivent avoir en permanence 2 toiles à chaque issue. En outre, il doit s’y trouver 1 baquet ou un tonneau rempli d’eau en permanence.
Des nominations
- Le Lieutenant Desaint revenu du dépôt de Cognac, prend le commandement de la 4ème compagnie
- Le lieutenant Vitrant passe à la 11ème compagnie
- Le Capitaine Corbeil commandant la 7ème compagnie est nommé à titre définitif à la date du 26 décembre tout comme
- Le commandant Cordonnier confirmé à son commandement du 3ème Bataillon
- Le sous-lieutenant Pillon arrive du dépôt et est affecté à la 2ème compagnie
En cette fin d’année, le Régiment regroupé est réparti dans les abris autour de Gernicourt , A tour de rôle, 4 compagnies occupent des centres de résistance face à la Meuse (voir Carte 6).
Jusqu’au 31 décembre 1915 : Le dernier jour de l’année semble bien long. Que pensent ces soldats qui se préparent à entamer une 3ème année de guerre ?
Nul n’ose rappeler qu’au mois d’août 1914, on était parti « La fleur au fusil » en pensant que tout serait réglé en quelques semaines !!
Cette fin d’année révèle cependant des espoirs, comme le montre cet extrait de lettre envoyée par le Capitaine Charles de Gaulle à son père, le 31 décembre 1915.
« 1915 aura été pour nos armées une année de sévères et utiles leçons. Nous avons appris la valeur des moyens, nous nous sommes contraints à les avoir, nous avons fait l’apprentissage de leur usage, nous avons enfin discipliné l’ensemble, coordonné les efforts épars de nos spécialistes et habitué jusqu’à un certain point notre commandement et nos états-majors à comprendre la forme nouvelle de la guerre et à se servir des moyens non au hasard mais d’une manière raisonnée. Par ailleurs, la force morale des troupes n’est d’aucune façon atteinte malgré les immenses pertes éprouvées. La volonté d’en finir par la victoire, le sentiment de notre valeur, l’esprit de sacrifice n’ont vraiment fait que s’accroitre dans nos rangs. Les trois grands efforts faits par notre armée pour chasser l’ennemi de notre sol et le poursuivre sur le sien :
- En Champagne en janvier, février, mars
- En Artois en mai et en juin
- En Artois et Champagne, septembre et octobre
Ne nous ont pas donné certes les résultats décisifs mais nous en avons espérés.
Mais ils ont montré dans notre force un progrès immense et constant ? Ils nous ont prouvé à nous-même, ils ont prouvé à nos ennemis, ils ont prouvé au monde que notre résolution de vaincre ne faiblit pas, que nos moyens s’accroissent sans cesse, et, que grandit en même temps notre science de leur emploi…
L’issue de la lutte est moins que jamais douteuse. Sans doute l’ennemi pourra la prolonger encore grâce à son énergie et à sa discipline, grâce surtout à l’extrême et irrémédiable infériorité de notre « régime républicain parlementaire » !
Mais sa défaite est certaine. Un jour ou l’autre nous l’écraserons, et nous irons sur son territoire le contraindre à réparer le tort qu’il a fait à la Patrie depuis des siècles.
Et puis il semble que la Providence soit pour nous, elle évite de nous faire payer un plus lourd tribut… »
Extrait de « Lettres, notes et carnets 1905-1918 » Charles de Gaulle p 280
Et comme un clin d’œil du Destin, le dernier soldat du régiment blessé au pouce droit dans le secteur du Mont-Doyen en fin 1915 est le soldat de 2ème classe (cl 1902) qui répond au nom de Darras (Louis-Pierre) !
Arras, cette si jolie ville, beaucoup ne la reverront jamais !
1916
01 janvier 1916 :
La nuit et le début de cette première journée de 1916 est calme. Tout au long de la journée, les soldats observent l’eau qui monte sans cesse dans les abris des postes avancés du quartier de la Miette. En fin de journée, la crue oblige à leur évacuation. Le ruisseau de La Miette s’étale de plus en plus !
En soirée, une fusillade nourrie dans le quartier du Choléra survient ! Aucun doute, la guerre va continuer !
Du 02 au 06 janvier 1916 :
L’agitation de la veille ne se reproduit pas. Il y a peu de tirs ennemis sur nos travailleurs.
L’Aisne remonte, elle marque 2m90 à l’échelle. A priori, l’eau ne parait plus monter.
Le 03 elle sera mesurée à 2m79 ce qui confirme les observations directes.
Les Allemands ont repris leurs tirs sur les soldats en première ligne.
Au 33ème, il y a 3 blessés, les soldats de 2ème classe:
- Pasquet de la 2ème compagnie
- Veyziras François de la 3ème compagnie et
- Aubin Fernand, lui aussi de la 3ème compagnie
- Le lieutenant Mayot est évacué pour maladie. Il commandait la 1ère compagnie est dès lors remplacé par le sous-lieutenant Duprez.
Dans la traditionnelle rotation, sous la direction du Commandant Lagrange le 1er Bataillon du 33ème R.I va par ordre du Général de Division au repos à Gernicourt. Le même ordre signifie que : « Mr Le commandant de Bruignac lui succédera dans 3 jours et les 2 commandants auront successivement le commandement des 6 compagnies du 33ème R.I situées dans Le quartier de La Miette. »
Dans la suite de cette directive, le GQG insiste sur la nécessité de former les soldats présents en 2ème et 3ème ligne contre les gaz asphyxiants.
Le 05 janvier, le soldat Alexandre Mollet du 3ème Bataillon est évacué pour maladie.
Le Capitaine Bocquet et Le Capitaine Brucque sont nommés à titre définitif dans leur grade.
Le 06 janvier Vossaert soldat de 1ère classe de la 1ère compagnie, est blessé.
Le 06 dans le secteur défendu par la Brigade, 2 prisonniers russes travaillant pour les Allemands, se présentent aux tranchées. L’un, un pauvre bougre est tué l’autre emmené au Q.G et interrogé.
A partir du 07 janvier 1916, on observe de significatives baisses de l’Aisne et de La Miette et de leurs affluents. Ces décrues permettent d’effectuer des travaux de passage beaucoup plus facilement. Les ponts et passerelles sont réparés, tout en espérant pas qu’ils deviennent des cibles pour l’artillerie ennemie.
Les sections multiplient les puisards centraux et on établit un chemin de caillebotis sur la longueur de tous les boyaux suffisamment asséchés. La situation ne va pas durer.
Par ordre du haut commandement, le quartier de La Miette repasse sous les ordres du Colonel Commandant le 33ème.
A partir de ce moment, le Régiment va rester un mois dans le secteur. Les abris et les boyaux sont à nouveau plein d’eau. Privés de repos, souffrant dorénavant du froid, les vêtements constamment mouillés, les pieds gelés, les soldats du 33ème vont défendre le secteur au prix de pertes régulières.
Les hommes vivent dans l’eau comme des grenouilles, et pour en sortir, ils ne leur reste que la possibilité de se coucher dans les abris, sur les lits suspendus.
Les moments de détente, rares mais tellement appréciés.
Les événements
Les rotations sont permanentes ce qui explique avec les conditions climatiques, l’état de fatigue général des hommes du Régiment.
Autour du 08 janvier, l’activité des artilleurs se réduit mais l’ennemi harcèle les travailleurs du secteur, l’Etat-Major fait donner du canon, cet ennemi subit un tir de représailles, l’action qui inquiétait nos travailleurs cesse.
- Le sous-lieutenant Martel rentre de convalescence et est affecté à la 9ème compagnie
- Le sergent Pontfort Jean de la 9ème compagnie est tué accidentellement
- Le soldat de 2ème classe Dejardin de la 6ème compagnie est blessé
Un tir d’artillerie français provoque un incendie chez l’ennemi qui ripostera le lendemain sur nos postes h et i mais qui cause peu de dégâts.
Le 9 janvier 1916 :
La 5ème compagnie relève la 1ère compagnie dans le sous-quartier de La Miette.
Le soldat Avril de 2ème classe et de la 12ème compagnie est blessé.
Les sous-lieutenant Goislot et Desmet sont désignés comme instructeurs de la classe 1917 et partent pour le dépôt à Cognac.
Le 10 janvier 1916 :
La 8ème compagnie relève la 2ème compagnie dans son secteur de La Miette.
Des combats de grenades ont lieu dans les secteurs h et i (carte 3).
Dans la nuit du 09 au 10 janvier, l’Etat-Major et les 2 Bataillons du 33ème sont relevés du Bois de Gernicourt et du Choléra et vont à Chalons-sur-Vesle et ceci sans incident.
Les compagnies du 33ème qui se retirent à l’arrière lors des rotations vont dorénavant à Chalons sur Vesle, Prouilly et Chesnay à la place du secteur de Gernicourt.
La compagnie de Mitrailleurs du 33 est relevée du Choléra et ira à Chalon-sur-Vesle pour le 12.
L’Etat-Major de la Brigade est à Montigny.
Le 11 janvier 1916 :
Le Lieutenant-Colonel Boud’hors, commandant le 33ème R.I est évacué dans la soirée et remplacé par le Lieutenant-Colonel Manche du 127ème R.I.
Ordre lui a été donné par le Q.G du 1er Corps d’Armée d’aller se reposer à l’hôpital de Pargny-les-Reims. Lui aussi, comme l’avait vécu Le commandant De Bruignac, accuse le coup devant la dureté de la vie au front. On peut raisonnablement penser que contrairement à ce qu’on lit régulièrement dans les écrits de l’époque, « Le moral des troupes est bon ! », ne reflète pas la réalité !
- Henri Huret soldat de 2ème classe de la 2ème compagnie (cl 1902) est blessé
- Godin Achille soldat de 2ème classe de la 11ème compagnie (cl 1910) est blessé
- Le sous-lieutenant Ripoton de la 8ème compagnie tombé malade en permission est hospitalisé à Lyon
Jusqu’au 13, en 1ère ligne, les échanges de tirs d’artillerie et de mitrailleuses sont assez intenses.
Suite aux rapports des patrouilles envoyées en reconnaissance et du regroupement des nombreuses observations effectuées, des indices extrêmement douteux font que l’on soupçonne les Allemands de préparer des installations en vue d’utiliser des gaz asphyxiants.
Pour les contrarier dans ces préparatifs, il est demandé aux soldats en 1ère ligne d’opérer des tirs ciblés sur des objectifs repérés sur des ouvrages allemands du choléra (créneaux, tourelles, minen, boucliers etc.)
2 blessés par éclat d’obus
- Joseph Dalidet soldat de 2ème classe de la 12ème compagnie (cl 1915) est blessé
- Damette Marcel soldat de 2ème classe de la 2ème compagnie (cl 1902) est blessé
Le 14 janvier 1916 :
- Touchet Ernest soldat de 1ère classe de la 5ème compagnie (cl 1900) est blessé
- Carrère Charles soldat de 2ème classe de la 3ème compagnie (cl 1914) est tué
Le 16, un torpillage assez violent est effectué sur le secteur Français, avec peu de résultats, heureusement !
On officialise les nominations définitives au grade de Lieutenant des sous-officiers Labrousse (6ème cie) et Gerbier (3ème cie). Le décret datait du 26 décembre 1915.
Le capitaine Ricatte venant du 1er R.I vient prendre le commandement de la 3ème compagnie de mitrailleurs.
Le sous-lieutenant Maupas, le 17, revenant de convalescence reprend sa place à la 2ème compagnie.
17 janvier 1916 :
La journée a été marquée par un ‘’tir de concentration’’ sur le saillant ennemi du Choléra.
Les tirs de 58 ont commencé à 13 heures.
Quelques minutes avant, les 75 tirèrent avec une certaine violence sur tout le saillant de façon à faire enterrer tout le monde : « Personnel et observateurs ».
Nos 58 tirent près de 500 bombes qui, toutes tombent sur les objectifs visés et les bouleversent. Les 75 continuent un tir lent pendant l’action des canons de tranchées.
18 janvier 1916 :
La nuit et la journée redeviennent plus calmes. Les tirs d’artillerie sont d’une intensité moindre, on cible par des tirs de mitrailleuses le ravitaillement ennemi route 44 (derrière abris du Bois des Boches).
19 janvier 1916 : L’Aisne est à un niveau stationnaire de 2m14.
Les sections multiplient les puisards centraux et on établit un chemin de caillebotis sur la longueur de tous les boyaux suffisamment asséchés.
L’artillerie lourde ennemie répond aux tirs français des jours d’avant et se montre assez active.
Outre ses tirs défensifs et malgré des tirs de 75, l’ennemi réussit à poser de nouveaux fils de fer devant son saillant du Choléra.
Inexorablement, le secteur se recouvre d’une vaste toile de fils barbelés qui en fait petit à petit un des secteurs les mieux organisés défensivement.
Devant l’accumulation de faits qui convergent tous dans le même sens, l’Etat-Major de la Vème Armée va redéfinir les rôles et actions que devront entreprendre les troupes dans le secteur du Choléra – La Miette dans les jours et semaines suivantes.
En effet tout déplacement de troupe est devenu un exercice quasiment impossible tant le secteur est devenu un vaste bourbier où l’on s’enfonce à mi-mollet dans cette plaine de l’Aisne transformée en un vaste marécage.
Pourrait-on même avancer vers les lignes ennemies, que l’on se heurterait à un réseau défensif que l’artillerie française ne peut détruire avec les moyens qui sont les siens.
Et comme ce qui est vrai pour les Français l’est également pour les Allemands, justifie les consignes reçues par les Commandants des Régiments présents dans cette région du front.
Note n° 6 7525/4 du GQG en direction des… Généraux du secteur qui feront suivre :
Cette note a pour but de définir le rôle des troupes présentes en première ligne.
La conséquence de l’ organisation générale du secteur de Berry-au-Bac et alentours relevant de vos compétences précédemment définies, doit être la constitution sur le front d’une série de cloisons étanches destinées à compartimenter les vagues d’attaque et interdire à l’ennemi l’accès cde nos boyaux de communication entre la ligne avancée dite de surveillance et les lignes dites de résistance.
Les instructions relatives à la densité des troupes d’occupation des tranchées avancées n’ont encore reçu qu’une exécution encore trop incomplète.
La tranchée de première ligne, quand elle est à courte distance de l’ennemi ne doit pas être qu’une ligne de surveillance.
Elle doit être tenue seulement que par quelques groupes de tireurs protégés par un dispositif de défenses accessoires… hérissons, oursins, roues artificielles, fourneaux, fougasse et tous ceux jugés nécessaires par les groupes de pontiers du Génie présents dans le secteur. »
Ces instructions vont définir le rôle des troupes présentes dans le secteur, dont le 33ème R.I, jusqu’à leur prochaine relève.
Les événements du 20 janvier au 10 février 1916
Les nominations
Le 20 :
- Les sous-lieutenant Derville, Dufart et Fénélon sont nommés à titre définitif à ce grade
- Le lieutenant Mayot revenant de convalescence reprend le commandement de la 1ème compagnie
22 janvier :
- Le sous-lieutenant de réserve Bertout, venu du dépôt est affecté à la 1ère compagnie de mitrailleur du régiment
29 janvier 1916 :
- Le lieutenant Baggio de la 1ère compagnie de mitrailleurs prend le commandement de la 2ème cie de mitrailleurs
06 février 1916 :
- Le lieutenant Dubrulle rentre de convalescence
- Valentin Charles (cl 1913) sergent de la 11ème cie est blessé
- Les sous-lieutenants Pillon et Leclercq passent à la 2ème compagnie de mitrailleurs du 33ème
Le 12 février 1916 :
- Le lieutenant-Colonel Boud’hors revient de convalescence et prend le commandement de la 3ème Brigade. Il reprendra le commandement du régiment le 17 février.
Les pertes :
21 janvier 1916 :
- Rucart François, soldat de 2ème classe (cl 1915) est blessé
- Delmas Alfred soldat de 2ème classe (cl 1915) est blessé
- Deréchaud Armand, soldat de 2ème classe (cl 1902) est blessé
24 janvier 1916 :
- 2 blessés au 33ème
- Mehay Victor soldat de 1ère classe de la 5ème compagnie (cl 1907) est tué
- Vilain Georges caporal engagé volontaire de la 5ème compagnie (cl 1914) est tué
26 janvier 1916 :
- Le lieutenant Gerbier de la 3ème compagnie est évacué pour maladie
- Théry Louis-Jules, soldat de 2ème classe (cl 1905) de la CHR est blessé
27 janvier 1916 :
- 2 tués et 5 blessés au 33ème
- Hien Bénonie, soldat de 1ère classe (cl 1910) de la 8ème compagnie est tué
- Wievenhem Louis, soldat de 2ème classe (cl 1915) de la 8ème compagnie est tué
29 janvier :
- Baron Louis (cl 1909) de la 4ème cie se blesse accidentellement
01 février 1916 :
- Bacquet Alexandre(cl 1911) de la 9ème cie se blesse accidentellement lui aussi
- Titien Charles (cl 1910) soldat de 2ème classe de la 2ème cie est blessé
03 février 1916 :
- Coisne Arsène (cl 1913) soldat de 1ère classe du CHR se blesse accidentellement
- Favereau Henri Ernest (cl 1913) soldat de 1ère classe de la 11ème cie est blessé
05 février 1916 :
- Bozzo Charles (cl 1909) soldat de 2ème de la 1ère cie est blessé
- Duwez Georges (cl 1908) soldat de 2ème classe de la 1ère cie est blessé
- Rémijean Denis (cl 1908) soldat de 2ème classe de la 1ère cie de mitrailleurs est blessé
- Goêthals Jules (cl 1908) soldat de 2ème classe de la 1ère cie de mitrailleurs est blessé
Du 06 au 09 février 1916 :
- Le lieutenant Dubrulle rentre de convalescence
- Valentin Charles (cl 1913) sergent de la 11ème cie est blessé
- Le capitaine Dolon commandant la 2ème compagnie est évacué suite à une entorse
- Le soldat de 1ère classe Lemire Paul de la 2ème compagnie est blessé
Les événements relevés dans les J.M.O (carte 10)
Les faits militaires sont surtout des échanges de tirs d’artillerie et de coups de fusil, du tir isolé à la salve de mitrailleuses au gré des observations de l’activité ennemie.
Le but étant d’empêcher l’armée ennemie d’effectuer des travaux d’aménagement.
Pour quelques semaines la consigne est d’économiser les munitions que l’arrière a du mal à fournir en quantité et… en qualité.
20 et 21 janvier 1916 :
Echanges de grenades au 33ème il y aura 2 blessés.
22 janvier 1916 :
A cause des observations laissant présager l’utilisation de gaz de la part des Allemands, la journée est marquée par un tir de concentration sur la zone ennemie de 1ère ligne comprise entre le Choléra et la Miette, sur un ouvrage allemand en construction à 4000m au N.O du Choléra. Les tirs de 58 et de 75 qui « donnent satisfaction » selon le communiqué rédigé peu-après. La riposte ennemie reste limitée.
23 janvier 1916 :
Nuit et journée calmes malgré l’activité déployée par l’ennemi entre la Miette et le quartier Franco-Mine.
Echange de grenades.
24 janvier 1916 :
Plusieurs patrouilles françaises ont constaté que l’ennemi avait réussi à pratiquer des brèches dans le réseau de fils de fer en avant de notre ancienne première ligne.
25 janvier 1916 :
Tirs d’artillerie et combats de grenades sur le front Franco-Allemand jusqu’au Bois de La Mine.
L’ennemi continue ses brèches dans le réseau de fils de notre ancienne première ligne.
26 janvier 1916 :
Lutte de grenades assez intense dans le quartier Mine Nord.
27 janvier 1916 :
La journée a été marquée par un tir de concentration d’artillerie à la Ville-au-Bois par tirs de 75 et de 58.
La lisière de Ville-au-Bois est bouleversée en particulier en face du saillant.
Réaction de l’artillerie ennemie qui pour fêter l’anniversaire de leur Kaiser (L’Empereur Frédéric Guillaume Victor Albert de Hohenzollern est né le 27 janvier 1859 à Berlin), et ont utilisés de grosses pièces silencieuses depuis longtemps.
28 janvier 1916 :
La nuit et la journée sont complètement calmes.
29 janvier 1916 :
De 15 à 16heures, échange violent de grenades sur le pont Franco-Mine.
Activité d’artillerie de l’ennemi médiocre, tout comme le 30 janvier.
03 février 1916 :
La nuit et la journée sont propices à des échanges de grenades et d’artillerie (il y aura de 9 blessés au 33 du 1er au 10 février 1916).
04 février 1916 :
La journée de combats de grenades débute à 17h
Du 06 au 09 février 1916 :
L’ennemi a disposé des chevaux de frise face aux lignes françaises que notre artillerie va essayer de disperser.
Le commandement indique que : « Si les résultats sont négatifs, nos pionniers iront les faire sauter pendant la nuit ».
Ce qui ne se fit que très partiellement.
Durant ces journées, on assiste à des échanges de tirs divers.
A partir du 07, les Etats-Majors se réunissent au château de Pontavert pour organiser les déplacements.
La 2ème D.I sera remplacée par la 55ème D.I.
Tout doit être terminé pour le 12 au matin, troupes et matériel déplacées entièrement.
L’E.M de la 3ème Brigade ira à Montigny, celui de la 2ème D.I à Prouilly.
Le 08 février 1916 :
Reçu de l’armée, l’ordre général de préparation du mouvement de relève qui commencera dans la soirée et qui devra être achevée le 12.
Le 33ème régiment d’Infanterie qui avait été détaché de la 3ème Brigade se trouvera entièrement réuni dans la zone du cantonnement Chalons sur Vesle et baraquements Prouilly à partir du 11 février.
Dans la nuit du 09 au 10 février 1916, on relève des 2ème et 3ème Bataillons et l’E.M par le 282ème R.I. Les unités vont cantonner à Chalons-sur-Vesle et dans les baraquements au nord de ce Village.
Dans la nuit du 10 au 11 février 1916, le 1er Bataillon qui était au quartier de La miette est relevé par le 246ème R.I.
Cette unité vient cantonner à Prouilly avec la 1ère cie de mitrailleurs de la 3ème Brigade.
La 1ère cie de mitrailleurs du 33ème est relevée et vient cantonner à Chenay.
Le 12 février 1916, Le lieutenant-Colonel Boud’hors revient de convalescence et prend le commandement de la 3ème Brigade. Il reprendra le commandement du régiment le 17 février.
Le séjour du 33ème Régiment d’Infanterie dans le secteur de le Ferme du Choléra et de la rivière de La Miette s’achève. On dénombre 10 tués et 31 soldats évacués pour blessure et beaucoup aussi pour maladie.
Ces noms du Choléra et de La Miette sont quasiment absents dans la mémoire collective lorsque l’on évoque les combats de la Grande-Guerre. Mais il fait partie de ces endroits où les soldats ont souffert de la pluie, du froid et de… La peur, la peur de mourir !
Le Régiment va aller au-devant d’autres endroits dont le nom est inconnu de la plupart d’entre-eux.
Ceux qui en reviendront n’oublieront jamais ces hauts-lieux de notre Histoire :