Pontavert – La Ville-aux-Bois

(Septembre-Décembre 1914)

Après les combats d’août et septembre, le régiment partit alors en ce début d’automne prendre position près de  la Ville-au-Bois. Et ce ne fut pas une promenade, le régiment subit plusieurs affrontements et y perdit encore 60 unités, tués ou blessés.

Les pertes à Reims avaient été énormes… plusieurs centaines d’hommes hors de combat !

Mais Reims était pourtant sauvée ! Malgré le bombardement, Reims reste et restera française, coûte que coûte !

Rappel : Le 33ème R.I fait partie de :

  • la 5ème Armée
  • le 1er Corps d’Armée
  • la 2ème Division

La 2ème division est formée :

  • des 3ème Brigade avec les 33ème et 73ème R.I
  • et 4ème Brigade avec les 8ème et 110ème R.I

Le 20 septembre, après les combats de Betheny le régiment occupe le secteur entre Champigny et Tinqueux.

Betheny

Dans la nuit du 20 au 21, le régiment quitte le secteur pour cantonner à Ventelay (la 3e brigade devenant réserve d’armée).

Ce 20 septembre, le Régiment reçoit un 2ème renfort de :

  • 3 officiers et 800 hommes au passage à Thillois

Le 10 septembre, suite à ses fortes pertes des combats de début de conflit, un 1er renfort avait été reçu à Bouquigny quand vinrent se joindre au régiment, 1000 hommes et officiers du 110ème.

Tous arrivent à Ventelay à 23h30.

La journée du 21 se passe à la réorganisation des unités, le 33ème devant se tenir prêt à toute éventualité.

Betheny et Ventelay

Carte 1

En effet, le 22 septembre, le régiment reçoit la mission de se porter dans la région de Pontavert – Chaudardes pour y relever les éléments du 18e Corps d’Armée.

Le 1e bataillon s’installe à proximité d’un pont de bateaux établi près de Chaudardes Les 2ème et 3ème Bataillons sont en réserve de secteur.

Le 23 septembre, le 2ème bataillon est mis à la disposition du 73e R. I.

Les 6ème et 7ème compagnies sont en réserve à la lisière Est des bois de la boucle du Ployon. Les 5ème et 8ème compagnies avec le Commandant du Bataillon, le Commandant DESHAYES en liaison vers la corne sud-ouest du Bois des Buttes entre les fractions du 8ème R.I installées dans le massif sud du Bois des Buttes et à cheval sur la route Pontavert – Ville-aux-Bois et le 78ème R.I installé sur le piton sud-est de la cote 87.

Dans la matinée, il est rassemblé dans un boqueteau dit : « Bois Carre » à la lisière sud-ouest du Bois Des Buttes.

Des reconnaissances sont poussées vers la clairière et le Lavoir au sud-ouest de la Ville-Au-Bois.

Le 1er bataillon (VERWAERDE) vient ensuite prendre sa place au Bois-Carre aux abris de la route de Soissons à l’ouest du château de Pontavert pendant que le 2ème bataillon bivouaque dans les ruines de Pontavert.

Pontavert avant les bombardements

Pontavert avant les bombardements

Pontavert le Château

Pontavert le Château

Pontavert après les bombardements

Pontavert après les bombardements

Pontavert après les bombardements

Pontavert après les bombardements

Carte de la Ville-aux-Bois

Carte 2

Carte du Bois des Buttes

Carte 3

24 septembre :

La 2ème Division d’infanterie progresse dans le bois de la Ville-au-Bois. Le bois taillis est à peu-près impraticable à cause de la pluie et des arbres abattus qu’il faut sans cesse chevaucher.

Le traitement en taillis est le fait de couper les cépées (recépage) et de les laisser repousser.

A 12h, ordre est donné au Commandant DESHAYES de prendre le commandement d’un groupe comprenant :

le 1er Bataillon du 8ème R.I (CHALBOT), le 2ème Bataillon du 33ème et un Bataillon du 73ème, en vue de prendre l’offensive contre les troupes allemandes.

Mais, à la Ve armée française : Franchet d’Esperey constate que son armée est en flèche par rapport aux armées voisines et qu’elle doit se borner à consolider ses positions.

L’attaque d’ensemble prévue ce 24 septembre est remise.

A la nuit, le groupe disloqué par la marche sous-bois atteint un layon NO-SE à 700m à l’ouest du village (un layon étant un chemin étroit).

Le 3ème Bataillon du 33ème est rappelé à la route de Soissons.

Les troupes se mettent aux Abris au château de Pontavert.

Le rédacteur du journal de Marche écrit alors :

« Dans ces quelques jours, nous avons eu à déplorer :

  • 8 tués, dont le commandant VERWAERDE,le lieutenant BEAUCOURT,et
  • 50 blessés ce qui donne 60 pertes environ pour ces combats ! »

24 septembre : la crise des munitions

Le G.Q.G. Joffre est contraint d’avertir les généraux d’armée que les munitions d’artillerie vont manquer si on ne les ménage pas. Si la consommation continue, il sera impossible de continuer la guerre dans quinze jours.

C’est le début de la guerre de position, celle qui deviendra « LA GUERRE DES TRANCHÉES ».

Du 25 septembre au 12 octobre : « Réorganisation des unités »

Du 25 septembre  au 1er octobre 14 :

Le régiment reçoit un renfort (le 3ème) de 1officier et 1000 hommes.

Il rend au 110ème les hommes qui restent de l’ancien renfort (le 10 sept). Le 110ème sera renforcé par le 201ème R.I et va se reconstituer.

Le premier ordre que reçurent les soldats fut le suivant :

Organisation des unités et mise en état du secteur en vue de préparer une progression méthodique.

Pour être honnête, l’Etat-Major était décontenancé, les rêves de « Guerre-éclair » de chevauchée héroïque s’étaient envolés en un peu plus d’un mois de combat.

Maintenant il fallait s’adapter.

Les munitions manquaient, l’économie de guerre allait se mettre en place, les armées allaient s’enterrer et après ce qu’on a appelé : « La course à la mer », une autre guerre va commencer et va devenir : « La Guerre des Tranchées ».

Alors les Fantassins vont creuser, creuser… : Ci-suit, le témoignage d’un fantassin !

« Quand on évoque le souvenir de ces premières tranchées, creusées à l’outil portatif, sans autre gourbi, que les excavations informes faîtes à la hâte dans le parapet, sans boyaux d’accès ; sans aucun de ces aménagements qui plus tard rendirent le séjour sous terre presque confortable, on croit rêver.

Nous n’avions même pas à l’époque pour répondre à ceux de l’ennemi le moindre engin de tranchées… à part ceux que l’ingéniosité de nos soldats s’exerçait à construire pour lancer par exemple quelques grenades d’artillerie. Mais on n’était pas difficile et.si c’était ça la guerre, on la ferait aussi bien qu’autrement. »

Alors, Là prend fin le genre de combats qui ouvrent la première partie de la guerre : finis les déploiements de bataillons, des régiments au grand soleil ; une autre guerre y prend naissance, plus sournoise, aussi âpre, la guerre des tranchées.

Tapis à quelques mètres les uns des autres, n’ayant pour s’observer que la fente du créneau ou le regard furtif risqué au-dessus du parapet, les adversaires vivent dans un éternel qui-vive.

S’ils tentent d’aborder les tranchées de l’un ou de l’autre, des mitrailleuses soigneusement dissimulées et démasquées au moment opportun fauchent les rangs des assaillants.

Et le soldat va changer, dans sa tenue, dans son aspect, dans son mode de vivre, de mourir et de tuer son ennemi qui l’observe et que lui observe jusqu’à l’obsession… Notre brave fantassin va devenir « Un poilu » !

L’adaptation du 33ème R.I

  • Le 1er Bataillon s’installe au « Bois-carré ».
  • Le 2ème Bataillon se positionne sur la portion du bois à l’ouest de la route Pontavert -Ville-aux-Bois.
  • Le 3ème Bataillon du 33ème partie nord-ouest du bois des Buttes qui relie le régiment au 8ème R.I. vers le lavoir et dans la zone de « la sapinière » en soutien.

Période du 1er au 10 octobre 14

Dans le journal de marche, on lit :

Continuation de l’occupation méthodique.

Reconnaissances vers le village de La Ville-au-Bois. Préparation de pistes éléments de travaux permettant de passer à l’établissement d’une ligne de défense.

la Ville au bois, le château

Mais l’Etat-Major envisage une nouvelle attaque pour le milieu du mois d’octobre. En effet, il constate que :

Fin septembre 1914, à l’issue de la bataille de la Marne, les troupes françaises ne sont pas parvenues à prendre le plateau du Chemin des Dames. Alors que les Allemands tiennent les villages de Craonne, Corbeny et La Ville-aux-Bois, les Français ont réussi à se maintenir dans les zones boisées, au nord de la rivière Aisne, entre Berry-au-Bac et Pontavert. Ils occupent le Bois de Beau Marais.

Le Bois des Buttes dont une partie, tenue par les deux camps, prend alors le nom de « Bois franco-allemand ».

Carte du Bois des Buttes

Carte 4

Entre la vallée de l’Aisne et le plateau du Chemin des Dames, le Bois des Buttes avec ses trois petits mamelons dont le plus élevé culmine à moins de 100 mètres, domine cependant les alentours d’une trentaine de mètres. On comprend que cette position qui bénéficie aussi au moins au début de la guerre d’un appréciable couvert forestier ait été aussi convoitée de septembre 1914 à septembre 1918.

Mission animation du Chemin des Dames – Conseil général Rue Paul Doumer – 02013 LAON Cedex

Tél. 03 23 24 88 39 – gmarival@cg02.fr

Berry-au-Bac, Le Château

La bataille de la Ville-aux-Bois

Le 11octobre, Le Régiment avec les renforts reçus depuis fin septembre s’est réorganisé, a reçu des munitions et c’est alors qu’il reçoit l’ordre de repartir à l’offensive dès le lendemain.

12 octobre 1914 : Départ de l’attaque (voir carte 2)

La progression reprend dans la zone de la 2ème Division d’Infanterie depuis Craonne jusqu’à la ferme du Choléra près de Berry-au-Bac.

Objectif du 33ème : La Ville-au-Bois

Il s’agit d’occuper la portion de lisière dans le secteur des routes qui relient ;
Ville-au-Bois à Chevreux et Ville-au-Bois à Pontavert (Chevreux, entre Craonne et Pontavert).

Comme on peut l’observer sur la carte n°4, l’objectif assigné aux troupes nécessite de s’approcher et investir une partie du « Bois des Buttes » qui s’est maillé de tranchées creusées par les Allemands.

Le régiment est déployé suivant le dispositif tactique suivant :

1ère ligne : 4 Compagnies et 2 sections de Mitrailleuses

  • Les 10ème et 11ème du 33ème : Objectif assigné: Issue ouest. et mouvement débordant par l’ouest
  • Les 5ème et 6ème du 33ème  : Objectif : l’issue Sud

Soutien de l’attaque

  • à gauche, 12ème compagnie du 33ème
  • à droite : 7ème compagnie du 33ème qui progresse entre la route et la clairière du « Lavoir » clairière séparant le 33ème du 8ème

2ème ligne

  • 1ère compagnie du 33ème au lavoir
  • 2ème et 3ème compagnies du 33ème dans le secteur du 2ème Bataillon du 33ème

La 4ème compagnie en réserve à la « sapinière ».

L’attaque est appuyée par l’artillerie lourde de Gernicourt et une pièce de 75 (Sous/lt. Leroy) amenée à bras, près du lavoir, point où aboutit le S. de la grande clairière qui se trouve au sud et au sud-est de la Ville-aux-Bois.

Avec une belle audace, les servants du 75 amènent à bras leur canon près du « Lavoir » et ouvrent le feu à moins de 400 mètres de l’ennemi, lui faisant éprouver des pertes sévères.

Secteur de l'aile gauche de la V° Armée

Carte 5 du secteur de l’aile gauche de la V° Armée 1914

Calvaire actuel situé sur le site de la ferme "du Choléra"

Calvaire actuel situé sur le site de la ferme « du Choléra »

Les 13, 14 et 15 octobre, l’attaque se poursuit, notre ligne atteint l’angle des routes, à une distance moyenne de100 mètres des premières maisons de la Ville-Au-Bois. Les fractions de droite, moins heureuses, sont prises d’enfilade et doivent faire face à l’Est et ne peuvent progresser. Le 8ème R.I., pour la même raison, a vu son attaque enrayée et n’a pu progresser dans cette zone. Le terrain conquis est aussitôt organisé, aménagé.

Et le travail de creusement des tranchées reprend alors que l’automne et ses nombreuses averses rendent les pelletées de plus en plus lourdes !

Malheureusement, le Régiment eut encore des pertes à déplorer :

  • Tués : 8 dont le Sous-Lieutenant Billot
  • Blessés : 28

16 octobre 1914 : L’ordre n°45 de la 2e Division d’Infanterie prescrit l’établissement d’un réseau d’avant- postes

Le secteur attribué au 33ème comprend le terrain situé entre la clairière à l’ouest du bois « Franco-Allemand » au bois de Beau-Marais exclus, à cheval sur la route Pontavert – Ville-au-Bois.

Soutien : 7ème du 33 sur le « lavoir ».

Les tranchées entre Craonne et Reims

Carte 6 : Secteur occupé par le 33ème R.I Les tranchées entre Craonne et Reims

route Pontavert - Ville-au-Bois

Carte 7

Tranchées du Bois des Buttes

Carte 8

Il comprend 3 sous-secteurs

  • 1 sous- secteur A : à cheval sur la route Pontavert – Ville-au-Bois y compris la grande clairière au sud du village
    • 1ère ligne : 5ème et 8ème compagnies du 33 de part et d’autre de la route
    • Soutien : 7ème compagnie du 33 sur le « lavoir »
    • Réserve : 6ème compagnie du 33 à la « sapinière »
  • 1 sous-secteur B :
    • 1ère ligne : 9ème-10ème et 11ème compagnies du 33
    • Soutien : 12ème compagnie du 33
  • 1 sous-secteur C :
    • 1ère ligne :
      • la 3ème compagnie du 33 dans une tranchée de plaine contre ce bois et la cote 87 face à la direction Nord cote 55 face à Corbény
      • 4ème compagnie du 33 au « bois en verrue »
  • Sont gardées en réserve : 2 Compagnies au « bois-carré »
  • Le Poste de Commandement étant lui-même au « bois-carré »

Le Régiment reçoit un renfort (4e) de 1o officiers, 250 hommes environ.

Récapitulatif des pertes  du 1er au 16 octobre :

  • Tués : 11
  • Blessés : 48
  • Disparus : 2

Du 17 octobre au 5 novembre 14

La situation sans changement. Les hommes sont occupés à aménager leur secteur et effectuent des Patrouilles et reconnaissances sur tout le front.

Les allemands se signalent par une action assez vive de leur artillerie dans tout le secteur.

A signaler un trait d’audace qui réjouit l’ensemble du Régiment. Celle du soldat HARDOUIN, cycliste du colonel qui se signale alors : Le commandement voulant des prisonniers, HARDOUIN part seul la nuit, dresse une embuscade et, quelques heures après, revient avec un Boche !

Du 6 novembre au 10 décembre 1914

Situation sans changement. L’ennemi ne manifeste son activité que par son artillerie et particulièrement son artillerie lourde.

Durant cette période, le 06/12/1914 : Henri Édouard Claudel qui venait du 3ème Régiment d’Infanterie coloniale prend la place du Colonel Jean-Paul Ernest Stirn parti lui au 77ème Régiment d’Infanterie, (celui du Général Barbot). Il est le nouveau Commandant du 33e Régiment d’Infanterie.

10 décembre

Le régiment est relevé par des éléments du 129ème (IIIème Corps d’Armée.). Il se rassemble à Ventelay à 6h et cantonne à différents endroits :

  • L’Etat-Major, 3 sections de Mitrailleurs et le Ier Bataillon du 33ème à Hourges
  • IIème Bataillon du 33ème à Crugny
  • IIIème Bataillon du 33ème à Vandeuil

Situation sans changement, note le rédacteur du Journal de Marche.

Carte spéciale des régions dévastées

Carte 9

Ventelay

Puis, les hommes s’attendent à un changement, à reprendre les hostilités.

Pendant 1 semaine, le Régiment va se déplacer plusieurs fois comme le montre le Journal de Marche de ces quelques jours :

16 décembre 1914

Le 15 dec, à 23 heures, Ordre est donné à la 3ème Brigade de se porter dans la zone : Saponay – Cramaille – Loupeigne – Mareuil-en-Dôle.

Itinéraire : St. Gilles – Chery – Mareuil-en-Dôle.

Cantonnement : 1er et 2ème Bataillons du 33ème à Mareuil.

L’Etat-Major, Le 3ème Bataillon et 3 sections de Mitrailleurs à Loupeigne.

17 décembre 14

Le Régiment se rend à Fère-en-Tarvenois où il est embarqué.

Débarquement le 18 à 3h30 ; à Saint-Hilaire-au-Temple.

18 décembre 14

Cantonnement 1er et 2ème Bataillons du 33ème à Vadenay.

3ème Bataillon et l’Etat-Major à Cuperly.

Ces 2 villes se situant au sud-est de Reims, au nord de Châlons – en -Champagne.

19 décembre 14

Repos dans les cantonnements.

20 décembre 14

L’ordre général n° 204 de la IVème Armée porte que celle-ci prendra l’offensive et que le Ier Corps d’Armée en réserve d’armée devra avoir atteint pour 10h30, La ferme Piemont sur la route de Sedan à Châlons.

La 3éme Brigade fera reconnaître les cheminements pour se rendre au moulin à Wacques où elle se reliera aux Brigades déjà présentes sur ce front.

carte de la Ferme du Piemont

Carte 10

Départ du Régiment à 6h. Rassemblement articulé à la ferme Piémont.

Itinéraire ; Gare de Cuperly et zone boisée à l’Est de la route de Sedan.

Les reconnaissances sont exécutées par les Capitaines de la 12ème du 33ème (Despommiers) et la 8ème du 33ème (Cary).

Elles sont orientées sur le passage de la Suippes à St. Rémy et les passerelles n° 1-2-3-4-5.

Des missions leurs sont confiées pendant leur déplacement : Elles reconnaissent l’existence de :

  • 7 passages pour l’infanterie
  • 2 pour chevaux à St. Rémy et Chanterenne
  • 1 pour voitures à Chanterenne

Du 20 décembre au 26 décembre 14

Situation sans changement.

27 décembre 14

La 3éme Brigade (33ème et 73ème R.I) est relevée par la 4ème Brigade (8ème et 110ème R.I) et fait mouvement pour cantonner à Vadenay et Cuperly dans les conditions du 18 décembre.

Plan du camp de Châlon

Carte 11

Camps de Mourmelon et de Suippes

Carte 12

28 décembre 14

Mouvement sur la Cheppe :

Etat-Major et 2ème Bataillon du 33 : cantonnement à La Cheppes

1er Bataillon du 33 : cantonnement à Bussy-le-Château

3ème Bataillon du 33 : à St. Rémy-sous-Bugy

(Voir Carte 11 et Carte 12)

29 décembre 14

Le Régiment doit cantonner à Sommes-Suippes.

Départ à 11h. Itinéraire La Cheppe, Bugny ; chemin à un trait Bugny = Somme-Suippes.

Contre-ordre en route et bivouac de tout le Régiment dans les abris du calvaire de l’issue O. de Laval.

30 décembre 14

Le 30 décembre, la 3e brigade doit prendre un dispositif de rassemblement articulé, 33e en tête, le 2e bataillon au sud-ouest de l’église de Mesnil-Les-Hurlus (désignés les abris Balbedas, en cours de recherche).

Le colonel CLAUDEL fait reconnaître les brèches du réseau de la crête pour être en mesure de descendre dans Hurlus et s’appuyer aux fractions du 18e C. A. La crête est franchie à l’ouest du chemin à un trait conduisant à la sortie est d’Hurlus (en première ligne : 3e et 2e bataillons, la droite du 2e bataillon appuyée au chemin).

Les bataillons enlevèrent les parties est et nord d’Hurlus, malgré un feu violent d’artillerie. La marche est superbe, comme à la manœuvre. A seize heures, le 33e a atteint la lisière nord-ouest du village et les abords de la tranchée 6 ; à vingt heures, laissant le 1er bataillon aux abris « Balbedas », il va cantonner à Wargemoulin.

Les huit jours qui suivront sont employés à l’aménagement du terrain et à des reconnaissances en prévision d’une attaque prochaine.

Et cette année 1914 s’achève et le bilan de celle-ci est lourd

Malgré tout, même si l’espoir d’une guerre éclair n’est plus évoquée mais pas un ne doute de l’issue de la Guerre : « La Victoire » !

Beaucoup pensent que l’Allemagne va bientôt reculer ! Les Anglais arrivent en masse ! 1915 ce sera plié !

Aucun ne s’attend ne s’imagine ce que la vie dans les tranchées va leur réserver !

Nos Glorieux du 33ème Régiment d’Infanterie vont vite s’en rendre compte !

En 1915, le Régiment désormais dirigé par le Colonel Claudel se voit mis à disposition du XVIIème C.A. pour agir dans le secteur de la 33ème D.I. et va combattre en Champagne près de Mesnil-les-Hurlus dans les tranchées là où elles s’appellent : « Tranchées Brunes et Tranchées Blanches »…

Récapitulatif (sommaire) des combats de l’année 1914

La Bataille de Dinant : 15 août 1914

  • Ponts d’Anseremme de Dinant, Citadelle…

La Bataille de Charleroi : du 21 au 23 août 1914

La Bataille de Guise : 29 et 30 août 1914

  • Housset, Sains-Richaumond, Colonfay.

La Bataille de Reims : 6-12 septembre 1914

  • La Montagne de Reims, prise de la ville.

Betheny du 13 au 18 septembre 1914

  • Fort de Brimont, Ferme de Modelyn.

Ville-aux-Bois – Pontavert : 11-18 octobre

  • Bois des Buttes, la Ville-aux-Bois, Pontavert, la ferme le « Cholera » (près de Berry-au-Bac).

Mesnil-les-Hurlus – Hurlus : 29-30 décembre

  • Mesnil-Les-Hurlus, Hurlus.

Récapitulatif (provisoire) des pertes de l’année 1914

Ce récapitulatif est provisoire pour le moment car l’inventaire de ces victimes reste en cours de réalisation.

Par-contre un récapitulatif nominatif des pertes du 33ème R.I pour l’ensemble du conflit existe au site Historique du 33e Régiment d’Infanterie – HoriZon14-18.

Pour 1914, dans le journal de marche du Régiment, seuls les noms des officiers morts, blessés ou disparus sont mentionnés.

Le 15 août Dinant

Les Pertes  pour cette première bataille engageant le 33ème R.I sont énormes !

« On avait perdu près 1000 hommes d’après les dernières nouvelles, morts blessés et… disparus »

Et c’était plus !

  • Les morts sont au nombre de 605 environ (d’autres vont succomber suite à leurs blessures les jours et semaines suivantes)
    • Dont 3 officiers :
      • Capitaine Carton
      • Lieutenant Hubert
      • Lieutenant Desmoulins
      • 4 adjudants tués
  • Le nombre de blessés est équivalent : 553
    • Dont 10 officiers, parmi eux, on relève les noms de :
      • Sous-Lieutenant Allart
      • Lieutenant de Gaulle
      • Lieutenant de Marenches
      • Lieutenant Thuillier
      • Lieutenant Dessaint
      • Capitaine Bataille
      • Capitaine Vautrain
  • Les prisonniers sont au nombre de 19

605 tués, officiers, sous-officiers et soldats sur un effectif total de 3400 hommes ! On compte aussi environ 600 blessés et disparus. Premier assaut, premier massacre !

1200 hommes hors de combat en 1 journée (35 pourcent)

Le 23 août Charleroi

  • Tués : 6 dont aucun officier
  • Blessés : 55
  • Capitaine Baggio (fait prisonnier)
  • Disparus : 83

Le 30 août : Guise

Pour le 33ème, les pertes font état d’un nombre de 628 pertes (morts, blessés graves et prisonniers) rien que pour la bataille de Guise

  • Tués : 27 dont aucun officier
  • Blessés : 269
    • Sous-Lieutenant de Saxcé
    • Sous-Lieutenant Robert
    • Sous-Lieutenant Bruyère
    • Sous-Lieutenant Carlier (prisonnier)
    • Lieutenant Despommier
    • Lieutenant Dion
    • Lieutenant-Colonel Stirn
    • Abbé Vittel
  • Disparus : 332
    • Capitaine Dezeustre
    • Capitaine Siliceti
    • Lieutenant Castaigne
    • Lieutenant Lerichez
    • Sous-Lieutenant Delbove
    • Sous-Lieutenant Allart
    • Sergent-Major Lallart et Dambrine (promus officiers ultérieurement)

Du 12 au 25 septembre : La Bataille de Reims

Les 13, 14, 15, 16, 17, 18 septembre Betheny : Richaumont-Cofonlay

  • Tués : 64 et environ 350 hommes du 110ème
    • Commandant Vautrain
    • Sous-Lieutenant Monod
    • Sous-Lieutenant Honbon
  • Blessés : 502
    • Capitaine Robert
    • Lieutenant Morreau
    • Lieutenant Despommiers
    • Sous-Lieutenant Godderis
    • Sous-Lieutenant Lagaise
    • Sous-Lieutenant Rachin
    • Sous-Lieutenant Pichon
    • 1 sergent Ancelet (proposé sous-lieutenant)
  • Disparus : 178 dont le Sous-Lieutenant Thellier venant du renfort du 110ème.

¼ du régiment hors de combat !

Le régiment partit alors courant septembre prendre position près de la Ville-au-Bois. Et ce ne fut pas une promenade, le régiment subit plusieurs affrontements et y perdit encore :

60 unités, tués ou blessés dont le Commandant Verwaerde Ernest.

Du 25 septembre au 1er octobre

  • Tués : 8
    • Lieutenant Beaucourt
    • Commandant Verwaerde
  • Blessés : 50

Les 13, 14 et 15 octobre :  La Ville-aux-Bois, Pontavert, la ferme « le Cholera »

Malheureusement, le Régiment eut encore des pertes à déplorer :

  • Tués : 8 dont le Sous-Lieutenant Billot
  • Blessés : 28

Pertes  du 1er au 16 octobre

  • Tués : 11
  • Blessés : 48
  • Disparus : 2

25 septembre au 10 décembre

  • Tués : 35
    • Commandant Vervaerde
    • Lieutenant Beaucourt
    • Sous-Lieutenant Billot
  • Blessés : 86
  • Disparus : 12

Hurlus et Mesnil-les-Hurlus les 29 et 30 décembre

  • Tués : 7
  • Blessés : 34
  • Disparus : 9

Total pour 1914

  • Tués : 1084 (y compris les 350 morts des effectifs du 110ème R.I)
  • Blessés : 1461
  • Disparus : 604
  • Prisonniers : 20 (à priori il y en a eu beaucoup plus)

Soit un total de 3179 hommes hors de combat (le régiment comptait environ 3400 hommes au début du conflit)

Officiers tués

  • Commandant Vervaerde
  • Commandant Vautrain
  • Capitaine Carton
  • Lieutenant Beaucourt
  • Lieutenant Hubert
  • Lieutenant Desmoulins
  • Sous-Lieutenant Monod
  • Sous-Lieutenant Honbon
  • Sous-Lieutenant Billot.
  • Sergent-Major Lallart et Dambrine (promus officiers ultérieurement)

Officiers disparus

  • Capitaine Dezeustre
  • Capitaine Siliceti
  • Lieutenant Castaigne
  • Lieutenant Lerichez
  • Sous-Lieutenant Delbove
  • Sous-Lieutenant Allart

Récapitulatif des renforts reçus l’année 1914

10 septembre

  • 1000 hommes et officiers du 110ème à Bouquigny

Le 20 septembre

  • 3 officiers et 800 hommes au passage à Thillois

Du 25 septembre au 1er octobre 14

  • 1 officier et 1000 hommes, au cantonnement de Pontavert -Ville-aux-Bois.
  • Il rend au 110ème les hommes qui restent de l’ancien renfort (le 10 sept). Le 110ème sera renforcé par le 201ème R.I et va se reconstituer.

16 octobre

  • 1 officier, 250 hommes environ. Lors de l’aménagement du secteur Pontavert – Ville-au-Bois.

10 décembre

  • 1 officier et 300 hommes (environ) de la classe 14

Soit 6 officiers et 3300 hommes en tout. Ce qui est à comparer aux 3129 hommes hors de combat recensés !

Cartes en annexe

Environs de Reims. Revisée en 1912-13

Environs de Reims. Revisée en 1912-13

Source : Bibliothèque nationale de France

Carte spéciale des régions dévastées. 34 NO, Reims [Nord-Ouest] / [Service géographique de l'armée]

Carte spéciale des régions dévastées. 34 NO, Reims [Nord-Ouest]

Source : Bibliothèque nationale de France

Carte spéciale des régions dévastées. 34 NO, Reims [Nord-Ouest]

Carte spéciale des régions dévastées. 34 SO, Reims [Sud-Ouest]

Source : Bibliothèque nationale de France