Introduction
Lorsque le 33ème R.I quitte le secteur du Bois d’Ailly, les opérations du Groupe de l’Armée de l’Est n’ont amené aucune action décisive pour chacun des 2 camps.
Espérer une percée devient illusoire.
Les Etats-Majors vont repenser leurs stratégies.
Pour les Allemands,
La stratégie initiale de battre rapidement a France, comme en 1870, n’aboutissent pas avant l’entrée en masse des forces anglaises et la difficile mobilisation des troupes russes.
Les Allemands, début 1915, sont pris en tenaille sur 2 fronts, à l’Est et à l’Ouest.
En mai 1915, les Allemands engagent une vaste offensive, à l’Est, en Galicie.
Ils parviennent à chasser les troupes russes de la région. Ces dernières battent alors en retraite.
Leur action se prolongera en Pologne centrale et notamment à Varsovie.
Les Allemands seront aux portes de la capitale polonaise en août 1915.
Les Allemands ne peuvent lutter de façon aussi énergique sur 2 fronts.
Maintenir ses positions sur le territoire français est une priorité. L’aménagement minutieux de leurs tranchées sera là pour le prouver aux Français.
Les opérations à l’Ouest durant le printemps et l’été 1915 sont alors en sommeil, les offensives sont remises à plus tard.
Pour les Français,
Après les pertes considérables de 1914, plus de 300 000 pertes en 6 mois et les échecs des coûteuses campagnes de printemps 1915 la remise en cause des stratégies militaires font partie des réflexions en haut lieu.
Mais les considérations sont autant d’ordres diplomatiques que stratégiques.
1°) En premier lieu, les Chancelleries française et anglaise s’attachent à désengager l’Italie de son engagement dans « La Triplice ».
Le 23 mai 1915, après avoir négocié le Pacte de Londres, l’Italie entre en guerre aux côtés de « La Triple-Entente ».
L’entrée en guerre de l’Italie fera diminuer forcément les forces Austro-Allemandes présentes sur le front français en ouvrant un nouveau front dans la péninsule transalpine.
2°) D’autre part, l’Etat-Major compte sur l’apport de nouvelles troupes venant d’Angleterre, pays où la conscription n’est pas encore établie.
Recrutant sous le seul apport du volontariat, l’arrivée des troupes britanniques, sur le continent, est encore loin d’être optimum.
Les forces mises sur pied par la Grande-Bretagne s’élèveront, à terme, à 58 divisions, dont seulement 21 sont en France en juin 1915. 29 au moins seront encore en Angleterre après l’envoi en France des 4 divisions qui doivent compléter la 1ère armée nouvelle en juillet 1915.
Une division anglaise compte 18.000 hommes dont 12.000 fantassins 4.000 artilleurs.
Ses pièces d’artillerie sont de 76 canons.
3°) D’un point de vue stratégique que nous développons plus bas, le théâtre prioritaire des actions en mai 1915 sera fixé plus au nord dans l’Artois.
La Première bataille d’Artois, en allemand Lorettoschlacht se déroule sur le Front Ouest du 9 mai au 25 juin 1915.
Et comme il a été décidé depuis la 1ère Bataille de Champagne qu’un seul front à la fois serait prioritaire, le Front de l’Est n’aura qu’une mission défensive.
Les offensives ne seront que de simples opérations de diversion servant alors de point d’ancrage de nombreuses Divisions allemandes.
4°) D’un point de vue tactique, plus de 10 mois de combats et d’assauts meurtriers va modifier l’approche des attaques.
Même si « L’offensive toute ! » reste la stratégie prioritaire de l’Etat-Major français, la préparation de l’attaque est repensée suite à l’analyse des raisons des échecs répétitifs.
Pour les Armées de l’Est, là où est intervenu le 33ème R.I, les conclusions des analyses des opérations récentes peuvent se lire dans le rapport suivant transmis par le Général Dubail, responsable des opérations du secteur durant cette période.
ÉVOLUTION DES IDÉES DU HAUT COMMANDEMENT
Annexe n° 414
GRAND QUARTIER GÉNÉRAL DES ARMÉES DE L’EST
ÉTAT-MAJOR
3. BUREAU
Au G. Q. G., le 3o mai 1915
Le Général Dubail ne put que reconnaître que les possibilités de percer les lignes allemandes nécessitaient de revoir les stratégies d’attaque.
Les raisons de ces échecs étaient multiples et répertoriées :
« L’expérience des combats récents en Artois montre que les principaux obstacles à la progression des troupes résident dans les nombreuses mitrailleuses sous casemate que les calibres moyens de l’artillerie lourde ne parviennent pas à réduire.
Seuls sont efficaces sur ces abris les obus de 220 et les canons de 58.
Comme je l’ai déjà maintes fois répété, les attaques sur un front réduit offrent les plus graves inconvénients.
a. Elles peuvent facilement être prises d’écharpe ou d’enfilade par les batteries et les mitrailleuses ennemies placées sur les flancs de la partie de la ligne attaquée.
b. Pour les mêmes raisons, il est difficile aux troupes de se maintenir dans la position conquise, puisque les contre-attaques ennemies peuvent agir non seulement de front, mais de flanc.
c. Ces attaques nécessitent une préparation d’artillerie qui doit s’étendre, non seulement à la partie de la ligne attaquée, mais encore à toutes les positions voisines qui peuvent la flanquer.
Cette préparation d’artillerie, pour une attaque sur un front étroit, est donc en général aussi coûteuse que si elle se rapportait à une attaque sur un front beaucoup plus large.
J’ai maintenant la certitude que la cause principale de ce défaut de résistance est la pénurie en engins de tranchée (grenades et pétards).
Dans leurs contre-attaques, les Allemands lancent une première ligne de soldats uniquement armés de grenades, qui rampent dans le chaos des trous d’obus et des arbres abattus jusqu’à quelques mètres de la tranchée à reprendre et y font le vide en lançant des grenades avant de se jeter dedans. Cette ligne est accompagnée de pourvoyeurs d’engins, non armés; ils sont suivis eux-mêmes par la ligne des tirailleurs d’assaut que poussent les officiers, le revolver au poing.
La méthode est la même s’il s’agit de contre-attaques par les boyaux.
Les Allemands estiment à 5 grenades par homme l’approvisionnement minimum nécessaire pour une attaque, ce qui fait 1.000 de ces engins par compagnie de première ligne. C’est en effet ce qu’il faudrait compter par unité et par journée si l’on voulait ne pas se trouver désarmé dans cette lutte corps à corps, ainsi que cela se produit fatalement avec nos approvisionnements réduits.
Mais la grenade est trop lourde et trop encombrante; je considère comme beaucoup plus pratique le pétard à manche du modèle de la IIIème armée et je vais actionner de nouveau les places d’Épinal et de Belfort pour la fabrication de cet engin dans le but, d’aider les Ière et IIIème armées.
On a émis devant moi l’idée que l’emploi de masques d’escrime permettrait d’éviter bon nombre de blessures à la face. J’ai prescrit d’en faire l’essai. »
A la suite des opérations de Champagne, j’ai eu l’honneur de vous signaler que la décision sur notre front devait être recherchée dans l’augmentation de puissance de nos actions, notamment par la substitution à une attaque unique d’une attaque combinée de plusieurs armées.
Jamais l’occasion n’a été aussi propice pour qu’un effort considérable soit fait en France.
Le recul de l’armée russe, consécutif à l’échec momentané de son offensive, va permettre sans doute aux Austro-Allemands de récupérer, au moins temporairement, un certain nombre de corps d’armée qu’ils pourront appliquer sur un autre front; mais il est vraisemblable que la majeure partie de ces disponibilités sera absorbée par la riposte nécessaire à l’entrée en action de l’Italie.
Les forces mises sur pied par la Grande-Bretagne s’élèvent à 58 divisions, dont 21 sont actuellement en France, et dont 29 au moins seront encore en Angleterre après l’envoi en France des 4 divisions qui doivent compléter la Ire armée nouvelle.
*
Procès-verbal delà première conférence interalliée de Chantilly
sans numéro
7 juillet 1915
Annexe 860
ÉVOLUTION DES IDÉES DU HAUT COMMANDEMENT
D’après les directives du 14 juin, le groupe d’armées de l’Est ne devait pas participer à l’offensive.
A la même date, le grand quartier général commence à envisager l’idée d’entreprendre l’action principale ailleurs qu’en Artois. Le 25 juin, une note présentée au général en chef expose que les directives données le 14 juin escomptaient des résultats que la deuxième attaque générale de la Xe armée a été loin d’obtenir, et que les futurs exécutants semblent douter du succès d’une troisième offensive sur ce front.
Dès lors, la solution suivante ne doit pas être écartée d’une façon absolue : « retenir l’ennemi dans la région d’Arras; y faire une attaque secondaire, conjointement à une attaque des Anglais; attaque principale au groupe d’armées du centre; elle obtiendra d’autant mieux la surprise que nous aurons mieux réussi à retenir l’attention de l’ennemi au nord. »
La prise de la crête de Vimy, par exemple, qui commande toute la plaine de Douai, est toujours à faire entrer dans nos plans, parce que la possession par nous de cette crête modifierait du tout au tout la situation des armées en présence dans cette région.
Et ceci au moins jusqu’au 18 juin, lorsque le commandant en chef décide de mettre fin aux opérations d’ensemble en Artois.
Au contraire, la Champagne est, à première vue, « un terrain d’attaque relativement facile, mais il semble ne mener à rien, pas même à un succès tactique, si l’on n’y découvre pas, par un examen approfondi, un objectif principal. »
En résumé, une attaque lancée dans l’espace sans objectif précis et défini est incapable de résultat, de percée en particulier, à moins de surprise.
Devant le front de la Ve armée, les organisations allemandes, aussi bien dans le secteur de Reims que dans le secteur entre Brimont et Craonne, paraissent trop puissantes pour qu’on puisse espérer les rompre par une offensive brutale dans le genre de celle que nous devons envisager; l’ennemi possède en effet « des points du terrain naturellement très forts, dont la valeur est mise en relief par ce fait que nous les avions pris comme assises, encore intactes d’ailleurs, du système de défense de Reims » ; de plus il est maître du plateau dominant de Craonne.
Le général Foch d’après les renseignements recueillis sur l’ennemi, les forces allemandes sur le front occidental n’ont que peu varié depuis le milieu du mois de juin; le 2 juillet, elles comprendraient 1.136 bataillons, soit 8 seulement de plus que le 12 juin. Il n’y aurait pas non plus de changement important sur les autres fronts; toutefois, 20 divisions autrichiennes au lieu de 10 et demie feraient face à l’Italie.
Le général Joffre estime toujours que les Allemands ne pourraient ramener sur le front occidental que 22 ou 24 divisions d’infanterie au maximum, prélevées sur le front russe et plus probablement 16 ou 18 ; il est convaincu que les forces franco-anglaises seraient suffisantes pour assurer l’intégrité de nos lignes, même si ce prélèvement était réalisé.
D’ailleurs, bien que depuis la fin de juin de nombreux renseignements semblent indiquer des mouvements très importants de troupes allemandes du front oriental vers le front occidental, le haut commandement français les tient sinon pour erronés, du moins pour exagérés.
C’est à ces instructions secrètes où le secteur de l’Artois devient prioritaire et que les attaques en Champagnes ne sont pas d’actualité,que le 33ème R.I va se retrouver dans un secteur où il n’y aura pas d’attaque d’envergure durant leur séjour au sud de Craonne.
Le Parcours du 33ème R.I de mai à septembre 1915
En juin 1915, Rappel :
Le 33ème R.I, commandé par le Lieutenant- Colonel Boud’hors, fait partie de :
- la 5ème Armée, commandée par le Général Franchet d’Espèrey
- le 1er Corps d’Armée, commandée par le Général Guillaumat
- la 2ème Division, commandée par le Général Brulard
La 2ème division est formée des :
- 3ème Brigade avec les 33ème et 73ème R.I commandée par le Général Duplessis et
- 4ème Brigade avec les 8ème et 110ème R.I commandée par le Colonel Camille Lévi
Le 13 mai 1915 :
L’instruction secrète n°2121/3 du 13 mai fait connaître que par ordre du Général en Chef, la 2ème D.I est remise à la disposition de la Vème Armée, son armée d’origine, et relève la 5ème D.I.
La relève se fera sans la 4ème Brigade qui reste en réserve de la 6ème Armée.
C’est ainsi que le 33ème R.I quitte le secteur du Bois d’Ailly.
Il transite d’abord par :
Unchair- Hourges-Vandreuil et Crugny.
Pendant plusieurs jours, les mouvements de troupes s’effectuent et le 18 mai, le 33ème se retrouve dans le secteur Romain- Ventelay. (voir carte 1)
A la veille de leur arrivée, les 16 et 17 mai, les Allemands procèdent à des attaques sur « Le Bois de la Mine » et Le « Bois Franco-Allemand » en passant par le « boyau blanc »qui relie ces 2 bois . Attaques repoussées par l’artillerie mais qui cause 40 morts dont 1 officier. (carte 2)
Ceux qui pensaient que le 33ème allait rejoindre un endroit calme à l’arrière voient que ce n’est pas encore pour cette mi-mai !
Le 19 mai 1915 :
Suite à la réorganisation du secteur du Bois-des-Buttes Ville-aux-Bois, de Le 33ème R.I va s’installer dans un nouveau secteur. (Carte 3)
C’est par une journée calme que les mouvements s’effectuent.
Les 1er et 2ème Bataillons du 33ème relèvent 2 bataillons des 127ème et 405ème R.I dans la région de la Ville-aux-Bois.
L’opération s’achève dans la nuit.
Plus précisément,
Le 1er Bataillon :
- La 1ère compagnie en réserve à la « Prairie de la source » (cote 71 à l’est de Chaudardes)
- La 3ème compagnie à la « Butte de l’Edmond »
- Les 2ème et 4ème compagnies en réserve à Chaudardes.
Les 2ème et 3ème Bataillons :
Le 2ème Bataillon du 33ème R.I relève le dernier bataillon du 127ème qui lui part en réserve d’armée à Prouilly.
Le secteur occupé par ces 2 Bataillons s’étend du Sous-secteur « Bois des Buttes » jusqu’à la lisière secteur ‘’Le Bois Franco-Allemand’’ exclus.
La 1ère compagnie de mitrailleurs au « Lavoir » :
- La moitié, face est de « la Clairière »
- L’autre moitié route de Pontavert-Ville-aux-Bois
La 2ème compagnie de mitrailleurs au saillant de « la Butte de l’Edmond » :
- PC du Commandement au Bois Carré
La relève dure toute la journée.
Le déroulement des événements, du quotidien
A partir du 20 mai, va s’ouvrir une longue période qui va durer jusque début septembre.
Cette période de près de 100 jours ne sera pas un séjour de repos à l’arrière. Les soldats sont face aux lignes allemandes toujours à portée de fusil ennemi ou sous la menace de l’explosion d’engins venus des tranchées ennemies Le bilan des pertes de fin août le prouve.
« La grande faucheuse n’est jamais loin ! »
Durant ce séjour, la plus grande partie du temps est occupée à aménager le secteur et à surveiller l’ennemi.
Les jours voient s’installer un certain ennui. « On serait si utiles à l’arrière pour aider aux moissons ! » pensent les hommes.
Le 33ème verra la monotonie rompue par les innombrables visites des généraux qui viennent soit en inspection de secteur soit pour remettre des décorations à certains soldats, « épinglés » pour la reconnaissance d’actes de bravoure.
Ces remises de médailles irritent parfois les hommes présents à la parade. Les fantassins ont l’impression d’être bien moins distingués que des hommes d’autres armes.
« Un fantassin est cité à l’ordre du jour de l’armée quand il décroche la lune en se faisant mettre en charpie !
Le reçoivent tout autant, un officier d’état-major quelconque qui va dans une tranchée, un officier d’administration quand il va dans un cantonnement et qu’il reçoit parfois des marmites !
Les Honneurs et les Décorations vont aux embusqués du front et non aux bonnes poires de combattants ! »
Ajoutez à cela que les citations suscitent des jalousies entre les hommes, jalousies bien souvent justifiées.
« Il ne devrait y avoir que des citations à l’ordre de l’Armée pour des actions réellement extraordinaires. Quant aux décorations, la « Légion d’Honneur » et la « Médaille Militaire » devraient suffire. »
Extraits de correspondance entre Charles de Gaulle et son frère Jacques en 1915. Carnets de Guerre 1915.
Les Récompenses
Il y aura 3 cérémonies de remises de décorations :
La première, le 04 juillet 1915 :
par le Général Brulard Commandant la 2ème D.I qui procède à la Remise des Croix de Guerre à :
- Pour les Fantassins :
- Capitaine Corbeil de la 7ème compagnie
- Capitaine Charue de la 9ème compagnie
- Adjudant Facon de la 8ème Compagnie
- Sergent Dez de la 1ère Compagnie
- Sergent Delisse de la 9ème Compagnie
- Sergent Debas de la 9ème Compagnie
- Soldat Verheyde de la 3ème Compagnie
- Pour les compagnies de Mitrailleurs :
- Capitaine Evrard
- Lieutenant Baggio
- Soldat Meunier
12 juillet 1915 : Seconde remise
Remise de la Croix de Guerre par le Général Duplessis :
- A l’Ordre de la Brigade pour :
- Lieutenant Barra de la 10ème Compagnie
- Sous-Lieutenant Debret de la 6ème Compagnie
- Sous-Lieutenant Delangre de la 9ème Compagnie
- Sergent Hideux de la 10ème compagnie
- Soldat Lemaire de la 4ème Compagnie
- Soldat Blin de la 7ème Compagnie
- Soldat Midy de la 7ème Compagnie
- Lieutenant Dubrulle de la compagnie de Mitrailleurs
- Le Docteur Mollet du 3ème Bataillon
- Maréchal des Logis Huot CHR (hors rang (Militaire) En dehors du classement, ne faisant pas partie, en principe, des unités combattantes (tailleurs, selliers, boulangers, etc.) ou employés à divers métiers. On y trouve aussi le secrétariat du colonel et de son petit état-major)
- A l’ordre du Régiment pour :
- Sous-Lieutenant Lhermitte de la 9ème Compagnie
- Sous-Lieutenant Prévost de la 11ème Compagnie
- Soldat Chambry, Téléphoniste CHR
- Soldat Delair de la 4ème Compagnie
- Soldat Lekneight de la 4ème Compagnie
- Soldat Migeot de la 7ème Compagnie
- Soldat Savary de la7ème Compagnie
- Soldat Pattyn de la 8ème Compagnie
- Et la compagnie de pionniers du Régiment commandée par le Lieutenant Dussart (un pionnier, type de fantassin proche du sapeur)
24 juillet 1915 : Le sergent Henri Flament de la 8ème Cie reçoit la Médaille Militaire lors de la visie du Général commandant le 1er C.A.
1 août 1915 :
Lors de la revue passée par le Général Franchet d’Espérey Commandant la 5ème Armée qui remet La Croix de Guerre
- A l’ordre de l’Armée à :
- L’abbé Vittel, aumônier Bénévole du 33ème R.I.
- Soldat Libert de la 11ème Compagnie.
- Chef de Bataillon, Cordonnier Commandant le 3ème Bataillon
- Le Capitaine Rives, Commandant la compagnie de Mitrailleurs.
- A l’ordre du Corps d’Armée à :
- Lieutenant Bocquet, Commandant la 11ème compagnie.
- A l’ordre de la 3ème Brigade à :
- Lieutenant Desaint, adjoint au Lieutenant-Colonel commandant le 33ème R.I.
- Sergent Gouyon Jacques de la 1ère Compagnie.
- Sergent Bouvier René de la 4ème compagnie
Les Renforts
On a vu que le bilan de la Bataille d’Ailly s’élevait à la perte de 10 officiers et de 423 hommes.
Les 20 et 21 avril 1915
Suite aux pertes de la bataille de la Woëvre, le Régiment avait reçu 2 renforts :
les 9ème et 10ème de
- 9ème renfort: 2 officiers et 316 hommes
- 10ème renfort: 1 officier et 207 hommes
Soit 3 officiers et 523 hommes, dont le Commandant Cordonnier venu remplacer le Commandant Deshayes blessé le 06 avril.
Le Commandant Henri Cordonnier allait prendre le commandement du 3ème Bataillon.
Le 15 mai 1915
Le Régiment reçoit 1 renfort le 11ème de :
- 1 Officier : Le Capitaine Dolon du 45ème R.I à la 2ème Compagnie
- Le Sous-Lieutenant Dupré, passant de la 2ème à la 1ère Compagnie
- Et de 195 hommes.
Le 23 mai 1915
Le Régiment reçoit 1 renforts le 12ème de :
- 4 Sous-Lieutenants du 73ème :
- Hervé qui va à la 1ère Cie
- Du Vignaud qui va à la 7ème Cie
- Roussac qui va à la 10ème Cie
- Goislat qui va à la 12ème Cie
- Et de 195 hommes à nouveau
Soit pour les renforts 9-10-11-12 : 8 Officiers et 913 hommes.
*
Des nominations s’effectueront régulièrement et d’autres Hommes reviendront du « Dépôt » c’est-à-dire de Cognac, secteur de repli du 33ème.
Le 26 mai 1915 :
- Adjudant-Chef Detret, de la 7ème Cie à Sous-Lieutenant à la 6ème Cie
- Adjudant Dupont, de la 7ème Cie à lieutenant Porte-Drapeau
- Adjudant Fourure, de la 1ère Cie à Sous-Lieutenant à la 1ère Cie
- Adjudant Haverlan, de la 11ème Cie à Sous-Lieutenant à la 12ème Cie
- Adjudant Six, de la 3ème Cie à Sous-Lieutenant à la 3ème Cie
- Adjudant Woetz, de la 7ème Cie à Sous-Lieutenant à la 7ème Cie
- Sergent Desmet, de la 1ère Cie à Sous-Lieutenant à la 2ème Cie
- Sous-Lieutenant Mayot, de Commandant la 1ère Cie à Lieutenant Commandant la 1ère Cie
- Lieutenant Corbeil, de Commandant la 7ème Cie à Capitaine Commandant la 7ème Cie
- Lieutenant Rohas, de Commandant la 8ème Cie à Capitaine Commandant la 8ème Cie
Le 28 mai 1915 :
Arrivée au 33ème de :
- Capitaine Bouvattier, du 73ème R.I à commandement de la 11ème Cie
- Capitaine de Vareilles, du 1er R.I à commandement de la 3ème Cie
Les 12 et 13 juin 1915 :
- Capitaine de Gaulle, du dépôt à commandement de la 10ème Cie
- Lieutenant Barra, de commandant de la 10ème Cie à 10éme Cie
Le 20 juin 1915 :
- Sous-Lieutenant Gerber, du dépôt à 5ème Cie
- Sous-Lieutenant Martel, du dépôt à 4ème Cie
- Sous-Lieutenant Lallart, du dépôt à 2ème Cie
- Sous-Lieutenant Delangre, du dépôt à 9ème Cie
02 juillet 1915
- Adjudant-Chef Martini, de la 11ème Cie. promu Sous-Lieutenant à la 6ème Cie
- Adjudant Guisgaud, de la 10ème Cie promu Sous-Lieutenant à la 8ème Cie
07 juillet 1915 :
- Capitaine Morreau, de la 6ème Cie nommé Capitaine à titre définitif
- Lieutenant Gamelon, de la 4ème Cie nommé Capitaine à titre définitif (choix)
12 août 1915 :
Sous-Lieutenant de Réserve Verhaegue, du dépôt à la 12ème Cie
26 août 1915 :
Lieutenant Leforestier, de la 10ème Cie. à CHR au Commandement des Pontiers-Sapeurs
30 août 1915 :
Le Lieutenant Prévost, de la 6ème Cie. à la 1ère Compagnie du Génie
31 août 1915 :
Le Capitaine de Gaulle de la 10ème Cie devient à nouveau Officier- Adjoint au Lieutenant-Colonel Boud’hors, Commandant le Régiment à la place du Lieutenant Desaint qui vient de se blesser suite à une chute de cheval.
03 septembre 1915 :
- Le Capitaine de Gaulle est nommé à titre définitif (Capitaine par Choix)
- Le Sous-Lieutenant Dubrulle, de la Cie. de Mitrailleurs, nommé à titre définitif
Les Visites des Généraux
Les visites ont plusieurs raisons.
- Tout d’abord, le fait de se rendre compte sur le terrain est indispensable pour évaluer les événements.
- Les visites ont principalement pour but de vérifier les travaux effectués ou à effectuer sur la région. N’oublions pas que le secteur devient presque exclusivement défensif. Le creusement de tranchées et de d’ouvrages défense est privilégié.
- La venue des Généraux obéit aussi à « d’habiles calculs ».
Se montrer c’est aussi exprimer son soutien. Mais personne n’est dupe, venir le matin, passer en revue les troupes et remettre quelques décorations ne fait pas oublier les souffrances quotidiennes.
Souffrances dont on ne trouve que peu de traces dans les rapports d’inspection.
La seule remarque que l’on retrouve presque systématiquement est :
« Le moral est bon ! »
Le soldat se doit d’être brave !
Les visites :
Le 26 mai 1915 :
Le Général Franchet D’Espèrey, commandant la Vème armée, visite le secteur du Bois des Buttes. Les commandants du Génie de l’Armée et du C.A l’accompagnent.
Leur venue a pour but essentiel de reconnaître les travaux de ’’contre-mines ‘’à entreprendre au saillant Nord de la Ville-aux-Bois.
Le 27 mai :
Après sa visite, le Général commandant l’Armée prescrit d’organiser un solide centre de résistance au Moulin de Pontay (Secteur de la 2ème D.I)
29 mai
Le Général Brulard de la 2ème D.I visite le secteur du Bois-des-Buttes.
31 mai
Le Général Duplessis commandant la 3ème Brigade visite le secteur.
11 juin
Le Général Guillaumat commandant le 1er Corps d’Armée visite le secteur.
Le 04 juillet 1915 :
Visite par le Général Brulard Commandant la 2ème D.I qui procède à la Remise des Croix de Guerre aux fantassins décorés.
10 juillet 1915 :
Le Général Franchet d’Espérey commandant la 5ème armée, visite le secteur.
12 juillet 1915 :
Seconde remise de médailles. Remise de la Croix de Guerre par le Général Duplessis.
C’est à cette période qu’interviennent des changements parmi les Généraux :
16 juillet 1915 : Par décision du Général Commandant en Chef, le Général Brulard, commandant la 2ème D.I est désigné pour commander, en date du 15 juillet, une Division du Corps Expéditionnaire d’Orient.
Le Général Guignabaudet est désigné pour le remplacer, le Général Duplessis prend provisoirement du 16 au 18 le commandement de la 2ème D.I. Le Lt-Colonel Boud’hors commande la 3ème Brigade durant ces 2 jours.
24 juillet 1915 :
Revue effectuée par le Général Guillaumat, commandant le 1er corps d’Armée.
1 août 1915 :
Revue passée par le Général Franchet d’Espèrey Commandant la 5ème Armée qui remet des Croix de Guerre A l’ordre de l’Armée dont une à l’abbé Vittel, aumônier Bénévole du 33ème R.I.
Du 20 au 25 mai 1915 :
Avant la venue du haut commandement, les officiers présents sur le secteur réservent ces journées à l’inspection du secteur de « La Ville-aux-Bois » (Carte 4).
Les conclusions des reconnaissances par les Officiers provoquent un vaste plan pour organiser et renforcer les défenses du secteur.
Ce secteur comprend des travaux sur les installations dont les noms figurent dans cette liste :
- Secteur de l’Edmond
- Bois en Verrue
- Bois Triangulaire
- Bois Carré
- Bois des Buttes
- Bois « Franco-Allemand »
- Le « Gros Chêne »
- Le « Gros Hêtre »
- Ferme du Temple
- La Sablière
- La Clairière
- La Sapinière
- Le Lavoir
- Prairie de la source
- Choléra, entre Berry-au-Bac et Pontavert
Travaux effectués dans le secteur :
Les travaux sont divers et variés, ils sont énumérés dans la liste ci-dessous et vont durer durant les 100 jours où va durer le séjour du 33ème dans le secteur.
La liste de travaux indique ceux qui ont été effectués par la 2ème D.I du Général Brulard.
Ils sont cités sans date précise car les modifications et les destructions font que certains sont à recommencer perpétuellement.
Il ne faut pas oublier que ces travaux se font par tous les temps et en urgence.
Ces aménagements sont rendus laborieux car effectués sans machine et avec un apport de la force animale réduite car les chevaux, tout comme les hommes, sont sous la menace perpétuelle du feu ennemi. Leur grande taille les rend particulièrement vulnérables.
Les dangers obligent aussi à attendre la pénombre ou la nuit pour des aménagements délicats ou que l’on veut garder secrets.
La réalisation de postes d’observation les plus inattendus font partie de cette guerre qui nous semble encore hors du temps.
Parmi ceux-ci, les plus célèbres restent ces arbres (vrais ou faux) creux où seul un guetteur de constitution malingre peut prendre place. Le malheureux étant condamné à rester en poste toute la journée en attendant la nuit pour être relevé.
Ceci pourrait passer pour une vision « folklorique » de la Guerre mais le Journal de Marche de la 2ème Division fait état le 17 juin 1915 que :
Un pauvre soldat allemand y perdit la vie !
Les Travaux
2ème D.I
Travaux de fin mai à fin août 1915 :
- Renforcement du Gabionnage (génie) au Bois Franco-Allemand et pose de fils de fer par l’infanterie aux tranchées de tête et renforcement des tranchées
- Bois de la Mine Continuation des sapes de 1ère ligne aménagement de créneaux, clayonnage de la tranché
- Terminer les fouilles destinées aux abris. Construction de boyaux latéraux et transversaux
- Mont-Doyen, confection de créneaux approfondissement des tranchées. Commencement de l’organisation de flanquements à droite du boqueteau du Mont-Doyen
- Travail du Génie au dispositif du Bois de Mine. Placement de fils de fer par le Génie. Fauchage de l’herbe dans les fils de fer, amélioration des boyaux ; continuation de la sape de l’organe de flanquement sur 8 mètres. Pose de réseaux Brun.
- Secteur de la Miette pas de travaux car relève puis pose de fils et amélioration des tranchées
- Choléra : Le génie a rehaussé la nuit le revers de la tranchée du fortin Elisabeth et pose de fil de fer
- Bois des Buttes, dégagement du champ de tir sur une profondeur de 30 mètres entre 2 postes d’écoute Barrage des boyaux
- Prolongement par gabionnage de la tranchée du Lavoir
- Bois des Buttes, Réfection du réseau. Comme au Bois Beaumarais
- Pose de 130 mètres de treillage métallique
- Confection de 60 sphères barbelées
- Génie Pose de Chevaux de frise devant le saillant de la Ville aux Bois
- Sapeurs pionniers, 130 mètres de sape du Bois Carré à la cote 87
- Génie Pose de Chevaux de frise devant le saillant de la Ville aux Bois
- Infanterie, réfection des parapets et créneaux pour poste d’écoute
- Création d’une tranchée de tir entre 10ème et 12ème cies
- Au Mont-Doyen, on signale l’absence de trébuchet. On rend compte des fouilles rendues difficiles à cause des racines pour installer un canon de 37 au Bois de la Mine
- Pose de 80 mètres de réseau Brun et au Bois franco-Allemand, pose de Chevaux de Frise
- Et encore beaucoup d’autres…
La liste est longue et variée, jamais encore on avait vu une telle activité liée à des actes de guerre et ça allait durer des années.
Explications sommaires des travaux effectués
Une tranchée :
Fouilles :
Dans le domaine du bâtiment, une fouille est un creusement réalisé dans le sol, en général après décapage de la terre végétale.
Fouilles de tranchées : Leur profondeur est supérieure à un mètre et leur largeur n’excède pas deux mètres.
La terre dégagée lors de la fouille sert de parapet qui est la partie supérieure de la tranchée où l’on creusera pour installer les créneaux.
Créneaux :
L’aménagement de créneaux dans le parapet augmente considérablement la protection des guetteurs et des tireurs.
Les créneaux peuvent être faits en bois (fig. 60), en sacs à terre (fig. 61), en gabions pliants (sorte de caisses pliantes en planches), etc. (fig. 62) On se sert aussi de boucliers métalliques (fig. 63).
Il est essentiel que l’ennemi ne puisse distinguer si un créneau est occupé ou non. Pour éviter que le créneau ne se projette sur le ciel ou sur un fond qui fasse contraste avec celui de la tranchée, on peut tendre une toile de couleur neutre au-dessus de la tête du guetteur ou laisser pendre, devant l’ouverture extérieure du créneau, une toile d’emballage à mailles très lâches, ou quelque autre dispositif analogue, au travers duquel il serait possible de voir et au besoin tirer.
Une claie :
Une sape
Autre nom donné à un boyau de tranchées.
Dans le vocabulaire de la guerre de siège, la sape est une tranchée profonde (parfois couverte, mais jamais souterraine) permettant la circulation à l’abri des vues. Dans la guerre des tranchées, ce sens correspond généralement à celui des boyaux et le terme de sape est souvent improprement employé pour désigner galerie souterraine pour fourneaux de mine ou abri souterrain.
Une fascine
C’est un fagot de branchages utilisé pour combler des fossés, réparer de mauvais chemins et faire des ouvrages de défense. L’ouvrage constitué de fascines s’appelle « fascinage ».
Elle peut aussi servir à faire du petit bois pour allumer le feu.
Un gabion
Panier cylindrique sans fond, rempli de terre ou de cailloux et fait de branchages entrelacés ou de grillage, qui servait de protection dans la guerre de siège jusqu’au XIXe s.
Un flanquement
Certains ouvrages en saillie par rapport à la ligne de tranchées permettent de battre de flanc l’assaillant qui s’approcherait. De tels ouvrages, disposés le long des courtines constituent des flanquements.
Une courtine
Dans l’architecture militaire médiévale, une courtine est la muraille reliant deux tours ; dans l’architecture militaire bastionnée, c’est le rempart reliant deux bastions.
Brun (réseau)
Rouleau de fil de fer barbelé, prêt à l’emploi, qui a l’avantage de pouvoir être déployé et déplié rapidement en avant des tranchées.
Réseaux Brun : L’élément du réseau Brun est un cylindre creux ou boudin dont la surface est formée par un réseau à grandes mailles en fil d’acier.
Replié avant sa mise en place, le boudin se présente sous la forme d’une couronne d’environ 1 m. 35 de diamètre.
Convenablement étiré le boudin reste allongé sur le sol sous un diamètre vertical de 0 m. 80, un diamètre horizontal d’environ 1 mètre et une longueur de 20 mètres.
Sphères barbelées
Chevaux de frise
Treillage métallique
Dans les journaux de Marche, on signale les travaux comme on en a fait l’inventaire au-dessus, ce qui prouve que le secteur est devenu une zone de défense ou toute offensive ne peut être envisagée.
Seuls quelques coups de main, quelques actions sont organisées.
Régulièrement, on relève des morts des blessés. Le J.M.O du 33ème en dresse quotidiennement.
Dans les journaux de Marche, on signale les travaux comme on en a fait l’inventaire au-dessus, ce qui prouve que le secteur est devenu une zone de défense ou toute offensive ne peut être envisagée.
Seuls quelques coups de main, quelques actions sont organisées.
Régulièrement, on relève des morts des blessés. Le J.M.O du 33ème en dresse quotidiennement .
Les événements
(Extraits des J.M.O du 33ème, de la 3ème Brigade, du 1er Corps d’Armée et de la 2ème Division que l’on peut retrouver sur le site « Mémoire des Hommes »)
Les annotations sont souvent laconiques ce qui prouve un manque d’activités pour les hommes du régiment.
Les Reconnaissances
Les observations de l’ennemi :
Il y a les missions de patrouille, de reconnaissance, comme celles du 20 au 25 mai où l’on note de manière laconique :
- Au secteur nord jusqu’aux réseaux allemands ; la mission du Mont-Doyen en poussant les observations jusqu’à la lisière du village de la Ville aux Bois comme au Bois de Beaumarais, « Les renseignements recueillis sont insignifiants ».
- Au secteur de gauche, les patrouilles du 33ème envoyées à la lisière de la Ville aux Bois ne signalent pas de travaux ennemis en cours.
- Au Bois du Bonnet Persan et au pied de Craonne qui amènent la même conclusion : « Rien à signaler ».
Elles sont nombreuses et régulières, effectuées de jour comme de nuit.
Dans les missions de renseignement, la récolte d’informations est souvent décevante mais elles restent indispensables pour juger de l’activité de l’ennemi.
Une chose est nouvelle en cette guerre, au point d’être mentionnés régulièrement dans les journaux de marche, ce sont les passages d’avions au-dessus des lignes qui observent les positions adverses.
En 1915, on ne parle pas encore de lâchés de bombes.
Au quotidien (extraits des J.M.O) : (du 20 mai au 03 septembre)
Chaque jour voit son lot de 3 ou 4 tirs d’obus, souvent des 77 et 105.Il y a aussi des tirs de torpilles des lancers de grenades. Le tout amenant des pertes régulières.
20 mai 1915 :
Des coups de 77 tombent sur le Bois Marteau tout comme on signale des bombes sur le secteur de la Miette qui occasionnent des éboulements dans les tranchées.
Les Allemands lancent des grenades sur les postes d’écoute situés en face de la Ville au Bois.
On recense aussi 10 coups de feu venant de Craonne sur la lisière nord de Beaumarais.
On signale aussi la présence d’un observateur dans un arbre.
Et dans les jours qui suivent, on note :
Secteur Duplessis (3ème Brigade) :
1°) Situation sans changement
2°) Tir de l’artillerie ennemie, quelques coups de feu dans l’après-midi à Pontavert
3°) Tir de l’artillerie amie : Rien à signaler
4°) Patrouilles, Rien à signaler
5°) Travaux : Réfection des créneaux, pose de fils, de frises
6°) Enlèvement des cadavres au Mont-Doyen
Régulièrement, on note les pertes, les tués au 33ème.
On relève : 2 morts et 2 blessés le 21 mai sur le Fortin Elisabeth.
Et c’est l’ennui qui finit par s’installer !
23 mai 1915 :
Evénements :
Au Bois de la Mine, vers 2h30, les Allemands ont jeté quelques grenades sur les postes d’écoute de la compagnie de droite. Une légère fusillade s’en est suivie.
Dans la nuit, les Allemands ont abattu les arbres dans le Bois de la Miette. Travail arrêté par des tirs du 110ème.
Sur le reste du front, R.A.S.
Echanges d’artillerie mais légers.
Patrouille du 33ème :
Des patrouilles ont circulé dans la nuit du 22 au 23 sur tout le front. Elles n’ont constaté aucun changement dans la défense des lignes allemandes.
24 mai 1915 :
Echange de coups de feu dans le secteur de la 2ème D.I et travaux
33ème, un tué.
25 mai :
Patrouilles du 33ème qui améliore ses boyaux .
26 mai :
Pas de perte.
Du 27 au 29 mai :
Coups de mains effectués dans les secteurs des 1er et 2ème D.I.
28 mai :
33ème 1 blessé.
29 mai :
Creusement d’un tunnel sous route Pontavert- Ville au Bois.
Les avions allemands font des reconnaissances.
Rien de nouveau dans le secteur. Au téléphone, on perçoit un bruit de dynamo très intense.
33ème 1 blessé.
1er juin 1915 :
Pas de perte travaux et bombardements.
Puis rien jusqu’au 6 juin où l’on demande au 33ème de faire une diversion par le feu dans son secteur sur le front. Soit : « Village de la Ville-aux-Bois = Clairière »
Pendant que le 8ème R.I procède à une attaque sur le « Bois-de-la-Mine »
L’attaque au Bois de la Mine
Le déroulement :
Ce fut une des rares actions à laquelle participa le 33ème au cours de son séjour dans ce secteur.
Le But à poursuivre est de laisser croire à l’ennemi l’impression que l’on prépare une attaque sérieuse contre lui.
6 juin 1915 : Voir Cartes 4 et 5
Une occasion semble favorable au Bois de la Mine et à la Maison du Passeur (prés de Berry au Bac)
L’Armée ayant approuvé cette manière de voir, les instructions sont données dans ce sens aux 1ère et 2ème D.I.
La 2ème D.I préparera plus particulièrement ‘’une reprise’’ au Bois de la Mine.
Il convient de se préparer sans délai à cette démonstration, l’exécution devra faire l’objet d’un ordre ultérieur.
7 juin 1915
La 2ème D.I attaquera vers 12heures, la partie du Bois de la Mine occupée par les Allemands.
Les reconnaissances de la D.I.P (Division d’Infanterie Provisoire, ici la 122ème) n’ont pu pénétrer dans les postes d’écoute allemands qui étaient entourés de fils de fer.
L’attaque déclenchée à 12h30 est arrêtée rapidement par un épais réseau de fils de fer traversé par un fort courant électrique*. La progression devient alors très lente.
Toutefois, à la nuit nous tenons la ligne Q-Q’ et nous avons gagné 30 mètres dans chacun des boyaux C et central.
Une violente contre-attaque exécutée par les Allemands à 22 heures, est arrêtée par notre feu.
8 juin 1915 :
Pour la 2ème D.I, la nuit a été employée à occuper les boyaux A-B dont on a pu enlever les fils de fer électrisés qui avaient arrêté notre progression dans la journée du 7.
Au cours de la poussée, on a organisé les positions acquises le 7 et dans la nuit du 7 au 8.
Le bilan est plus que contrasté :
La 1ère D.I n’a pas pu exécuter son coup de main sur la Maison du Passeur. Les Allemands ayant renforcé sérieusement leur réseau défensif.
La 2ème D.I réalise quelques progrès dans le boyau central des Bois de la Mine et à la corne SE de ce Bois dégageant ainsi le Mont Doyen (voir croquis ci-contre – carte 5 – où les progrès réalisés le 7 sont indiqués en violet. Le rouge indiquant les positions françaises initiales et en bleu, les parties restées aux Allemands.)
Ce sont les conclusions du côté français alors que le nouveau dessin des tranchées révèle que les positions françaises sont fragilisées après ce coup de main décidé et organisé en dilettante !
Le bilan humain, lui est calamiteux, pour :
« Laisser croire à l’ennemi l’impression que l’on prépare une attaque sérieuse contre lui. »
50 pertes en 2 jours pour 30 mètres de boyaux défoncés !
11 tués et 29 blessés au 8ème
7 blessés du 33ème
Les modifications dans les positions des régiments du 1er Corps d’Armée (juin 1915) :
6 juin 1915 :
A partir du 6 juin, l’Etat-Major rectifie la limite des1ère et 2ème D .I.
Le secteur couvert se prolongera au sud de l’Aisne par la ligne de démarcation suivante :
Pont sur le Canal de Gernicourt,
Sortie S.E de Bouffignereux, Cote 196 (Bois de Rouvroy), Ferme de Loge-Fontaine, Sortie Est de Ventelay. Voir cartes 6 à 9.
Cartes 6 à 10 (à agrandir) : Elles montrent les mouvements des régiments du 1er Corps d’Armée durant le mois de juin 1915. Le 33ème R.I est peu concerné, il reste dans ses positions de fin mai.
La position d’attente du 10 juin à mi-juillet :
Après son opération de diversion exécutée le 6 juin, il ne se passe rien de notable dans les missions confiées au 33ème R.I, comme le montre les traces dans le Journal de Marche du Régiment. Il y a tout de même des pertes dues aux bombardements perpétuels et aux tirs ennemis réguliers.
Extrait du J.M.O :
10 juin 1915 :
33ème, 1 tué et 3 blessés
33ème : Réseau de fils de fer sur tout le front. Dégagement des champs de tir. Renforcement des défenses accessoires insuffisantes.
12 juin1915 :
Obus sur sapinière et secteur A au 33ème un blessé.
Le 14 juin :
Les patrouilles du 33 voient les Allemands débarquer des rails à la Ville-aux-Bois.
15 juin 1915 :
3 blessés au 33ème
Bilan des pertes du 24 mai au 15 juin 1915 : 8 tués 31 blessés
16 juin 1915 :
33ème 1 tué.
Au secteur de droite où on s’attelle à la continuation du gabionnage au Bois Franco-Allemand.
Au Mont-Doyen, on signale l’absence de trébuchet. On rend compte des fouilles rendues difficiles à cause des racines pour installer un canon de 37 au Bois de la Mine. Pose de 80 mètres de réseau Brun et au Bois Franco-Allemand, pose de chevaux de frise.
18 juin 1915 :
33ème 1 tué. La 10ème compagnie du Capitaine de Gaulle fournit beaucoup de travailleurs toutes les nuits, si bien que le soi-disant repos est… très fatigant !
2 blessés le 19
20 juin 1915 : pas de blessé au 33
21 juin 1915 : 2 blessés
Le capitaine de Gaulle note, le 21 juin.
« Eté faire tirer la compagnie à Ventelay, dans l’Aisne. Partis à 2h30. Mais il faut être à Roucy de bonne heure car l’ennemi voit très bien. Nous arrivons à Roucy à 4 heures, il fait déjà grand jour. Puis il nous faut monter la cote de Ventelay qui est très vue aussi. Nous la traversons pourtant sans recevoir un obus. Après le tir, je donne repos car on ne doit pas passer la côte de Ventelay avant la nuit. »
22 juin 1915 :
Les périodes à l’arrière sont entrecoupées de missions d’observations de l’ennemi.
Les compagnies se succèdent en 1ère ligne pour observer les Allemands, enfin on suppose que ces missions sont, sinon essentielles mais au moins utiles…
Le capitaine de Gaulle note :
« Départ à 2 heures pour la 1ère ligne. Je relève la 2ème. Sortons à droite (sud-est) de la route Pontavert-la Ville aux Bois jusqu’à la clairière du bois Franco-Allemand.
J’ai mes 4 sections en ligne. Une fait face au sud-est en flanquant soi-disant la clairière. En réalité, elle ne flanque rien du tout, étant beaucoup trop enfoncée dans le bois et ne voyant rien.
Des échanges de coups de fusil et de tirs de mortier de tranchée à tranchée rompent l’ennui. Mais l’ennemi se venge… »
24 juin, Toujours le Capitaine de Gaulle,
« Fait tirer sur un ouvrage boche à 80 mètres en face du cul-de-sac. Les Cellerier de Guignan puis les 58 du capitaine de la Rodière et de Jenville.
Très bon effet. L’ennemi pour se venger nous envoie quelques rafales de 105 bien senties qui n’attrapent personne. »
A l’arrière : Abris à la sapinière, creusement de la sape A car les abris sont éboulés.
33ème 1 blessé
Pose de rails métalliques et nettoyage des boyaux.
27 juin 1915 : Des officiers du 33ème viennent repérer les secteurs du Bois du Beaumarais en vue de relever le 73ème.
28 juin 1915 : L’opération de relève commencée la veille à 20 heures s’achève dans la journée.
29 juin 1915 : 1 tué et 1 blessé. Les Allemands ont installé un projecteur dans la direction de la Musette (carte 6) et un rayon lumineux sur le Mont Doyen.
30 juin : R.A.S.
La fin du mois de juin montre que le Régiment est en position d’attente. Et tout le mois de juillet sera identique pour le 33ème : une suite de journées où rien n’est prévu, des journées d’ennui qui se suivent en plein été.
La retranscription du J.M.O est là pour le prouver, même si des actions ponctuelles seront régulièrement signalées.
On ne signale durant ce début de mois ‘’ Aucun élément de Guerre’’, excepté les échanges de tirs et canonnades du 07 juillet.
Le capitaine de Gaulle, commandant la 10ème compagnie, est félicité pour ses aménagement au Bois des Buttes et qui prendront le nom « d’Ouvrages de Gaulle ».
Il y reçoit les compliments du… « Patron ».
01 juillet 1915 :
RAS, certes 3 blessés et 1 tué au 33ème puis calme relatif pendant plusieurs jours.
05 juillet 1915 :
Avion allemand venant de Craonne à 13h30 est passé entre Roucy et Concevreux a disparu vers le sud.
1 blessé
07 juillet 1915 :
Violent bombardement allemand dans tout le secteur et dans les secteurs voisins.
Les Allemands travaillent au saillant ouest de La Ville-aux-Bois en faisant exploser un des camouflets du dispositif de contre-mines, pour recouper leur galerie. De la fumée ressort de la tranchée allemande située en face du saillant.
Riposte de grenades à tiges et de torpilles.
Quelques tirs de 75 dans les ouvrages face au Cul-de-Sac. Les allemands ripostant par quelques tirs de 77 dans la Sablière.
A 20 heures, une colonne allemande forte de 2 compagnies environ (500 hommes) a été signalée sur la route 44 par un observateur. Le feu fut ouvert sur elle par l’artillerie et les mitrailleurs mais la nuit arrêta l’échange.
Le tout se fit sans perte du côté du 33ème.
08 juillet 1915 :
33ème 1 blessé
09 juillet 1915 :
Un cycliste du 33ème tué.
10 juillet :
Le Général Franchet d’Espérey commandant la 5ème armée, visite le secteur.
12 juillet 1915 :
33ème 4 blessés.
La relève du Régiment mi-juillet 1915.
13 juillet 1915 :
Le général Brulard rend compte au CHR du régiment des conditions dans lesquelles s’opérera la relève du 33ème par le 73ème. Les mouvements commenceront dans la nuit du 15 au 16 et seront terminés le 18 au matin.
14 juillet 1915 :
Tirs de l’artillerie allemande 33ème 3 tués et 3 blessés.
15 juillet 1915 :
Le 73èmerelève des sections du 33ème.
En exécution d’instructions du Général commandant le 1er C.A, le 73ème R.I rentre en ligne à la place du 33ème.
Les Bataillons de Bruignac (2ème) et Cordonnier (3ème) sont remplacés par les Bataillons Pelacot et Martin du 73ème R.I.
- Le 2ème Bataillon du 73ème va au secteur du Bois des Buttes
- Le 3ème Bataillon du 73ème se rend au Bois de Beaumarais (quartier du Marais)
16 juillet 1915 :
Dans la nuit du 16 au 17, le Bataillon Fargeon du 73ème a relevé le 1er Bataillon Lagrange du 33ème.
Violent bombardement allemand sur le Bois de la Mine et les tranchées alentours.
17 juillet 1915 :
Le PC et le 1er Bataillon à Pevy.
Le 2ème Bataillon va à Prouilly.
Le 3ème Bataillon amené par de Gaulle va à Prouilly.
La cie de mitrailleurs du Régiment reste dans le sous-secteur des « Buttes ».
17 juillet 1915 :
La relève du 33ème par le 73ème est également terminée. Les nouvelles dispositions sont données par le croquis ci-dessus.
Du 17 à fin juillet, loin des bombes et des tirs ennemis, pour les hommes du 33ème il s’agit vraiment de repos, juste une revue du Général Guillaumat commandant la 1ère Armée le 24 est mentionnée dans le J.M.O du régiment.
Cette retraite à l’arrière coïncide avec des mouvements dans les Généraux :
Le général Brulard commandant jusque-là la 2ème D.I, est appelé à diriger une D.I aux Dardanelles, a quitté son commandement à 6h30.
Provisoirement, le Général Duplessis (3ème Brigade) prend la direction de la Division en attendant le successeur, le Général Guignabaudet qui en prend le commandement, le 22 juillet.
Le Lt-Colonel Boud’hors assure l’intérim à la tête de la 3ème Brigade.
28 juillet 1915 :
La 2ème D.I signale que l’artillerie allemande bombarde depuis quelques jours nos positions au Bois Franco-Allemand, au Bois de la Mine et au Mont-Doyen.
29 juillet 1915 :
La note n° 472/3 prescrit que le 33ème relèvera le 8ème et la compagnie de gauche du 110ème au cours des nuits des 2 au 3 et 3 au 4 août 1915.
Le secteur ainsi occupé passera sous les ordres du Général Duplessis.
Le 8ème part à Pevy-Pouilly.
2 août 1915 :
Le 33ème Régiment relève le 8ème R.I qui occupe le sous-secteur des Bois dans le Secteur de la Pêcherie.
Le 2ème Bataillon occupe le quartier de la Mine.
3 août 1915 :
Le 1er Bataillon occupe le quartier du bois Franco-Allemand en liaison à gauche avec le 73ème R.I qui occupe le quartier A dans le secteur des Buttes.
Le 3ème Bataillon est réparti comme suit :
- 1 cie au Mont-Doyen ;
- 1 cie en réserve de régiment à ‘’La carrière’’.
- 1 cie au Bois Marteau.
- 1 cie au Bois Clausade à la disposition du colonel Lévi commandant la 4ème Brigade.
- La cie de Mitrailleuses occupe le Mont-Doyen et la lisière sud du Bois Franco-Allemand.
- Le régiment a en outre deux compagnies des 1er et 2ème Bataillon au repos dans le Bois de Pontavert.
(voir cartes 4, 5 et 30)
4 août 1915 :
2 tués dont le sous-lieutenant Malpeaux de la 7ème Cie et 5 blessés par éclats d’obus.
5 août 1915 :
Journée calme au 33ème malgré 3 blessés
6 et 7 août 1915 : Carte 11
Les Allemands tirent sur le point Q , la « Carrière », les postes de commandement du sous-secteur et le Mont-Doyen, quelques allemands sortent de leur tranchée en face du point Q mais rentrent sous le feu parti de notre tranchée.
La Région : Point Q – Tranchée des Cadavres, Mont-Doyen reçoit 100 torpilles. Les travaux sont bouleversés.
L’attaque allemande cessera subitement.
En soirée, les soldats du 33ème ont alors connaissance d’une anecdote, une des rares qui montre que l’humour n’a pas complétement abandonné la troupe malgré la tragédie quotidienne endurée.
« Le matin du 6, une sentinelle du 110ème remarque que l’ennemi a profité de la nuit pour s’approcher de leurs lignes. Rapidement, il s’aperçoit que la patrouille prussienne a laissé trace de son passage en ayant planté un écriteau à 20 mètres des réseaux où l’on lit ces lignes :
« Warchant est tombée » ! (Référence au recul russe sur le front de l’Est). Il en informe ses supérieurs qui gardent raison en décidant de faire mine de l’ignorer. »
Le panneau qui restera deux jours pleins. Qui s’aventurerait à aller le retirer au risque de se faire tirer comme un lapin !
On songe à la mine réjouie des Allemands, là-bas en face ! On s’imagine les voir rire grassement se tapant le ventre !
En soirée, à 22h15, dans le quartier du Cul-de-Sac, des unités allemandes déclenchent une fusillade qui ne cesse qu’au moment où un éclairage de terrain permet de repérer d’où partent les coups. Rapidement, on conclue à une fausse alerte.
Le 07 août voit le retour à une journée calme sauf dans le quartier de la Mine où les allemands procèdent à un intense bombardement de 77 et de torpilles.
Une dizaine d’Allemands tentent une sortie de leur tranchée. Ils sont rapidement rejetés vers leur point de départ par le tir des soldats français.
Le tir cessant à la tombée de la nuit, une patrouille du 110ème va durant la nuit remplacer l’affreux panneau par un magnifique fanion tricolore visible jusque l’horizon !
Et la guerre reprit comme avant !
Pour le 33, ces combats qui n’avaient en définitive aucun sens font 3 tués et 11 blessés en 2 jours au 33ème dont l’Aspirant Dansette tué par un éclat d’obus.
8 août 1915 :
L’ennemi a manifesté une certaine nervosité dans la nuit du 7 au 8 dans le quartier du choléra, nervosité qui s’est traduite par des coups de fusil et par l’envoi de nombreuses fusées éclairantes. Carte 5
Notre artillerie procède à un Tir de destruction de Minenwerfer du Bois des Boches. Les Boches répliquent par un bombardement du Mont-Doyen.
Les 2 compagnies du bois de Pontavert sont transportées au bois Caussade. On sent une certaine nervosité chez les Allemands.
A 23 heures, une mitrailleuse s’est dévoilée et a tiré sur les travailleurs de la brigade.
L’artillerie de la division l’a prise immédiatement comme objectif.
Le 09 août 1915 :
L’artillerie allemande est très active dans la région du Mont-Doyen et celle du Bois de la Mine. Elle crée d’importants éboulements du côté du Fortin Elisabeth, où 20 mètres de tranchées sont abîmés. Ils seront remis en état durant la nuit.
Des obus de 150 tombent sur le Bois de la Mine et à la Clairière avant que le passage d’un avion soit signalé.
2 blessés, les soldats Lefebvre Arthur et Maurice, tous deux de la 5ème Cie.
Même si jusque fin août, il n’y eut pas de fait militaire d’envergure, le séjour du 33ème dans le secteur réserva son lot de situations difficiles à surmonter.
Le 10 août 1915 :
1 blessé
Encore une fois, on note le survol d’un avion très haute altitude.
Le 11 août 1915 :
Les Allemands procèdent à des bombardements du Bois de la Mine par torpilles
Le 33ème a 2 blessés
Le 12 août 1915 :
La journée est relativement calme comme les jours d’avant malgré les 6 torpilles tombées dans la tranchée des généraux.
Au 33, 3 blessés.
Le 13 août 1915 :
Dans la matinée, l’atmosphère devient étouffante, le ciel se charge de gros nuages noirs. Et soudain, ça claque. Pour une fois l’artillerie ennemie n’y est pour rien. Un violent orage éclate.
De véritables trombes d’eau s’abattent sur le terrain, un déluge. Il pleut comme ‘’vache qui pisse’’, ose un soldat ! Les tranchées inondées. La plupart des abris sont sous les eaux après les orages qui de l’après-midi.
Dans certaines tranchées, on mesure à 1m20 la hauteur de l’eau.
Les talus s’effondrent, émiettés par des rivières d’eau qui se déversent en quantité.
Les ouvrages sont en piteux état, on s’active à tout réparer dans l’urgence. Pour couronner le tout, les communications sont toutes coupées.
Le seul avantage est que durant plusieurs jours, le terrain est si glissant que toute sortie est impossible mais ceci n’empêche pas les bombardements.
1 blessé
Le 14 août 1915 :
2 blessés
Le 15 août 1915 :
5 blessés. L’artillerie allemande est particulièrement active, sans raison apparente.
Le 16 août 1915 :
Même activité de la part de l’artillerie allemande.
Le 17 août 1915 :
5 blessés
Le 18 août 1915 :
Bombardement intense du sous-secteur des bois. Dans la nuit du 17 au 18, les fantassins du 33ème ont lancé de nombreuses grenades sur le poste d’écoute ennemi situé en face du sous-quartier. La terre a été bouleversée, une épaisse fumée a persisté autour du poste d’écoute d’où de nombreux cris et gémissements se firent entendre.
Dans le sous-secteur des Buttes, on procède à un ‘arrosage’ intense de torpilles.
L’ennemi a placé de puissants chevaux de frise au bout de l’allée verte en face du cul-de-Sac dans la petite clairière.
Le secteur du régiment est étendu à l’ouvrage Jeanne d’Arc et à la section de mitrailleurs situé à l’Est du Saillant Vandame. Voir carte 4
6 blessés et 1 tué
Le 19 août 1915 :
Le PC du régiment est transféré à la corne S.O du Bois Clausade
2 blessés
Le 20 août 1915 :
Le secteur de la 3ème brigade s’étend du Mont – Hermel à la pointe Est du saillant Vandame. Le P.C du sous-secteur des Bois est transféré à la Corne S-O du Bois Clausade. Voir carte 13
4 blessés
Le 21 août 1915 :
A 3 h 25, se produit une 1ère explosion allemande d’un camouflet avec « manifestations extérieures » aux environs du point Q (des sorties de tranchées).
A 3 h 50, on assiste à une 2ème explosion allemande plus violente avec aussi des manifestations extérieures ; Résultats : 20 mètres de tranchée couverte éboulée ensevelissant 2 sergents et 1 homme. Le dispositif défensif de contre-mines n’est pas touché. Avant chaque explosion, les Allemands ont supprimé le courant et fait tirer leur artillerie de 77. Pour empêcher toute intrusion ennemie, on procède à un éclairage intense de la tranchée au moyen de grosses boules lumineuses. Plus rien ne bouge et le tout se transforme par une intense et prolongée fusillade de part et d’autre. Les Allemands semblent avoir voulu faire un fourneau et en interdire l’entonnoir. De 17h à 17h45, notre artillerie exécute un tir de destruction sur la position allemande.
Camouflet
(Guerre des mines) Contre-mine destinée à détruire sous terre une mine adverse et ne produisant pas d’entonnoir.
Entonnoir
Généralement employé pour désigner l’excavation, souvent importante, produite par l’explosion d’une mine. Désigne aussi un trou d’obus particulièrement large. On parle de la « lèvre » d’un entonnoir pour désigner rebord qui fait saillie sur le terrain suite à la retombée de terre, généralement disputé avec l’ennemi aussitôt après l’explosion de la mine. (définitions de : Le Crid 14-18)
2 tués et 4 blessés.
Le 22 août 1915 :
Le Sous-Lieutenant Pailot Vital de la 8ème compagnie est tué.
Le 23 août 1915 :
Sans changement.
Le 24 août 1915 :
Les lance-bombes allemands tirent violemment sur le Mont-Doyen tout comme au Bois de la Mine et au boyau Wiriot.
Le 25 août 1915 :
De 11h à 11h50, on compte 41 torpilles de 50 kilos lancées sur le Bois de la Mine
Le 26 août 1915 :
Torpillage de la Mine. Les allemands torpillent également le Mont-Doyen et le Bois Franco-Allemand.
1 tué et 1 blessé
Le 27 août 1915 :
2 blessés.
Le 28 août 1915 :
Les tirs allemands sur le Mont-Doyen finissent par démolir 4 mètres de galerie de Mine conduisant aux casemates des mitrailleuses. Leur but de réduire complètement ce monticule qui offre un point de vue sur leurs lignes ne fait plus aucun doute.
1 blessé au 33ème.
Le 29 août 1915 :
Les troupes françaises font exploser un camouflet au Bois de la Mine dans le sous-quartier A.
1 tué.
Le 30 août 1915 :
Un tir de torpilles au Bois de la Mine et au Bois Franco- Allemand se révèle plus précis sur nos positions où l’on déplore :
5 tués et 4 blessés de la 8ème Cie et un blessé de la 12ème.
Le 31 août 1915 :
à 16h50, un nouveau Camouflet français explose au Bois de la Mine dans le sous-quartier B. Explosion qui a pour effet de provoquer une boursouflure du terrain.
Le Capitaine de Gaulle de la 10ème Cie devient à nouveau adjoint au Lt-Colonel Boud’hors , le lieutenant Desaint ayant été blessé à cause d’une chute de cheval.
Et ceci à la veille du départ du régiment vers une autre destination.
1er septembre 1915 :
Les1er et 3ème Bataillons et la compagnie de Mitrailleurs sont relevés par le 411ème R.I.
Les unités relevées vont à Pevy.
2 septembre 1915 :
Le 2ème Bataillon est relevé. Les 1er et 3ème Bataillon vont à la ferme de Luthernay.
Le 1er Bataillon , la cie de Mitrailleur, le P.C et le 3ème Bataillon dans le Ravin au sud-ouest d’Hermouville.
2 tués et 1 blessé.
3 septembre 1915 :
Le Capitaine de Gaulle est confirmé à son grade à titre définitif par choix.
Le 2ème Bataillon vient s’installer au Bivouac de la Cendrière près de Chalons-le-Vergeur
Les 3 Bataillons sont employés à des travaux dans la zone comprise entre le Moulin de Cormicy et la Maison Bleue eu vue de la préparation d’une nouvelle Offensive. (Voir carte 15)
Le destin du 33ème va se poursuivre dans un secteur à lequel ils vont se familiariser en ce début septembre 1915.
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